L’entretien donné par Alain Madelin à Atlantico le 12 mai 2024 (« Alain Madelin : « Il n’y a malheureusement plus personne en Europe pour défendre ce vieux principe libéral du « laissez-nous faire » ») nourrit des sentiments contrastés : bonheur et regrets.
Bonheur, car le héraut du libéralisme français durant plusieurs décennies, ministre à trois reprises entre 1986 et 1995, ne se lasse pas de défendre ses convictions.
L’entretien débute par une analyse lucide de l’antilibéralisme ou, au mieux, de l’a-libéralisme de l’ensemble des têtes de liste aux élections européennes. « Les candidats sont bien loin d’une vision libérale de la société », ils « ne prennent pas de réelles décisions contre l’accumulation » des réglementations communautaires ; « je n’ai pas vu de candidat ou de programme un tant soit peu libéral. Les candidats pour l’élection européenne rivalisent en mesures de protection et en mesures d’intervention ».
L’entretien se poursuit sur la défense prioritaire de la démocratie libérale face aux menées totalitaires, par un rappel des grands principes du libéralisme : « laissez-nous faire », « un vieux principe libéral » ; libre-échange, « une belle cause à défendre » ; subsidiarité : « être libéral au niveau de l’Europe, c’est revivifier le principe de subsidiarité dans tous les domaines ».
Cet entretien laisse cependant un goût amer, car il permet de se rendre compte du vide laissé par Alain Madelin depuis son retrait de la vie politique. Ce vide sera-t-il comblé par David Lisnard, justement salué par Alain Madelin, et ce n’est pas un hasard puisque le maire de Cannes est le seul homme politique français d’importance qui défende et qui comprenne le principe de subsidiarité ?
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C’est normal que les élus et administrations veulent toujours plus de réglementations puisque c’est la seule chose qu’ils savent faire. L’État national et européen est devenu un conglomérat qui s’occupe de tout (de musique, de cinéma, de logement, d’automobiles, de transports, de soins, de retraite, d’éducation, de chômage, de carburant…). Il faut donc le démanteler, comme tous les conglomérats, et redonner à chacun la part qui lui revient (caisses de retraite, d’assurance-maladie, établissements d’enseignement privés, assurance-chômage autonome, transports autonomes…).