Qui est cet Alessandro Farnèse qui parvient à s’échapper de la sinistre forteresse Saint Ange de Rome avant d’être l’hôte bien aimé du somptueux palais florentin de Laurent de Médicis et d’accéder aux plus hauts postes du Vatican ? Un ambitieux, un aristocrate, un mystique ? En tout cas un honnête homme qu’Amélie de Bourbon Parme, tout à la fois historienne scrupuleuse et romancière imaginative, revendique comme un ancêtre lointain auquel elle prête un esprit doté d’un grand sens de l’honneur. Héritier d’une lignée provinciale à la fois militaire et profondément chrétienne, Alessandro ne fera aucune concession à ces princes, ces cardinaux, ni à la tribu des Borgia qui ne pensent qu’à agrandir leur royaume, accroître leurs richesses et instaurer leur autorité. Alessandro préfère la fréquentation de l’Académie Platonicienne de Florence où la réflexion philosophique passe avant l’argent et le pouvoir.
Et quand une fois cardinal il a droit à l’accès du « Sacré Collège » du Vatican, il ne découvre qu’intrigues, purges, renversements d’alliances et mauvaises mœurs. Ses relations avec les Borgia se lient et se dénouent, mais Alessandro ne se laisse pas corrompre. Son ambition est de guérir l’Eglise. Si la tâche est trop dure, il a la solution : « faisons nous pape nous-mêmes » ! Y parviendra-t-il ? Ce premier tome de la trilogie « Les trafiquants d’éternité » ne le dit pas. Mais il est un magnifique tableau de la Renaissance italienne qui confondait les princes et les soldats du Christ. Certes Alessandro ne fut pas un saint mais, vu les mœurs de l’époque, son attitude reste celle d’un vrai seigneur qui méritait bien une biographie élogieuse.