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LES PARTISANS. Kessel et Druon, une histoire de famille

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On connait les talents de Dominique Bona pour les biographies, surtout quand elles sont familiales. Celle-ci ne fait pas défaut aux précédentes. Une documentation approfondie, ajoutée à un esprit doté d’une fine psychologie, a pour résultat de faire de la vie de Kessel et Druon un récit fabuleux qui va bien au-delà des apparences.  Si l’oncle et le neveu ne se ressemblent pas, l’auteure décèle néanmoins bien des points communs. Ne sont-ils pas, dans les années 40, co-auteurs du « Chant des Partisans » et du film-roman « Le bataillon du ciel » ? Tous deux aiment profondément la France. Kessel lui est reconnaissant d’avoir accueilli sa famille russo-juive comme Druon garde une profonde gratitude vis-à-vis de son père adoptif. Observateur aérien dans les tous premiers avions de la Grande Guerre, tourbillon soldatesque, baroudeur des steppes, Kessel est marqué par les souffrances humaines, tandis que Druon va vouloir les oublier à travers des sagas riches en couleurs et notoriétés. Certes les femmes ont leur rôle dans la vie des deux hommes. Les infirmières militaires décorées ne seront pas toujours les préférées.

Car chez Kessel les « dibbouks » hantent son âme, démons intérieurs que Druon ne cessera de combattre et même de nier en affirmant sa priorité : la « volupté d’être ». Ce livre est non seulement passionnant mais le miroir d’un XXème siècle trop souvent stéréotypé. Plein de réalisme, il offre un style tranché pour couper les ponts avec une presse et des politiciens antijuifs, intimiste quand il s’agit d’amour ou d’amis disparus, guerrier quand on a à faire à deux reporters de guerre courageux face à l’ennemi, d’un franc-parler clairvoyant quand il s’agit de relever le niveau de la France. Bravo à Dominique Bona qui ne limite pas les valeurs kesseliennes à l’héroïsme guerrier mais au courage de deux idéalistes qui ne cessent de se battre pour être autre chose qu’ « un sac de cendres » et préserver la vie.

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2 commentaires

Brignon 22 avril 2023 - 12:49 pm

Vos analyses sont trés intelligentes et réalistes, ça manque tellement de nos jours dans certains médias sous « influence » woke et néo marxistes, de milieu bourgeois, comme les  » black bourges » et profs de facs!!! à gauche il ne reste plus que Cazeneuve , Marcel Gauchet et Philippe Val de  » censés et capables d’analyser les phénomènes sociétaux comme le néo feminisme, les théories absurdes et dangereuses du genre et autres inepties, la lutte  » des sexes »! au secours et merci à vous !!

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Bruno GERMAIN 22 avril 2023 - 1:53 pm

L’UNE DES PLUS BELLES SOIREES DE MA VIE.
Etudiant à Paris en 1966 à 19 ans, un soir buvant un café à la terrasse du MABILLON boulevard St Germain, Joseph KESSEL s’assit à la table d’à côté. Le reconnaissant tout de suite avec sa crinière de lion et ayant lu tous ses livres depuis l’adolescence qui me fascinaient, nous bavardâmes jusqu’à plus d’une heure et demi du matin en sirotant, si je puis dire, plusieurs verres de vodka qu’il m’offrit. Le serveur n’en pouvant plus d’attendre pour la fermeture s’impatientait, mais j’étais avec KESSEL dans un monde prodigieux et de courage que je n’ai jamais oublié.
Je me rappelle sa simplicité, son lourd manteau en loden beige le col relevé, car il faisait un peu frais et nous fumions des cigarettes.
Je rêvais d’une telle vie !
Autre chose que cette France actuelle d’indigence politico-syndical, d’esprit sans-culotte haineux et de pleurnichards de tout poil !!! Ces médiocres, devenus vedettes grâce aux médias asticoteurs qui nous en rajoutent matin et soir. Les « partisans » d’aujourd’hui ne sont pas bien héroïques.
Cette rencontre jamais oubliée m’a conduit 40 ans plus tard à ma retraite, (prise à 68 ans, les gars !) d’écrire 3 romans encore inédits. Mais ce ne sera pas avec les éditeurs germanopratins, mais en Suisse (Lausanne) où l’accueil et l’attrait pour notre belle langue, l’imagination et le long travail d’écriture sont tellement mieux reçus.

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