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Sauver la différence des sexes, par Eugénie Bastié

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La journaliste Eugénie Bastié a publié en février 2023, dans la collection Tracts des éditions Gallimard, un bref essai intitulé “Sauver la différence des sexes”. À l’heure de l’idéologie woke, résurgence du marxisme dans le domaine culturel, et qui consiste à calquer le modèle de la lutte des sexes sur celui de la lutte des classes, il est devenu nécessaire de rappeler une évidence : la différence entre les sexes existe. Une différence niée, menacée, et qu’il faut sauver. Non pas qu’elle serait en perdition : ce qui relève du biologique ne peut, par définition, être remis à plat par la seule force de la volonté (l’histoire de David Reimer et du Dr. John Money en est la triste illustration). Mais à force de nier cette différence, c’est le retour à la réalité qui risque d’être violent. Pour citer Ayn Rand, « vous pouvez ignorer la réalité, mais vous ne pouvez pas ignorer les conséquences d’ignorer la réalité ».

Pour essayer de comprendre l’origine de cette nouvelle lubie féministe, Eugénie Bastié pointe une contradiction de notre temps : « Alors que les sciences cognitives ne cessent de progresser et de prouver l’évidence d’une différence des sexes dès le plus jeune âge, les sciences humaines, et notamment la sociologie, n’ont de cesse de proclamer qu’il s’agit d’une construction sociale ». Un nouvel esprit obscurantiste gangrène les sciences humaines, et rejette ces vérités fondamentales au nom du politique.

Les féministes de la troisième vague se méprennent : ce n’est pas la reconnaissance d’une réalité biologique qui est un danger pour l’égalité homme-femme et le respect des droits individuels, mais les mensonges qu’on a répétés aux femmes depuis la révolution sexuelle des années 60. Révolution qui n’a jamais tenu ses promesses puisqu’elle a enfermé les femmes dans des croyances qui ont fini par se retourner contre elles. Nous pourrions citer, parmi d’autres exemples, les conséquences de préférer une carrière à une vie de famille – jusqu’à ce qu’il soit trop tard – ou encore l’idée farfelue selon laquelle les femmes pourraient ignorer le coût d’une sexualité “libérée”. Si l’auteur ne le mentionne pas, il est important de rappeler que le nombre de mères célibataires a quasiment doublé en 30 ans.

Eugénie Bastié évoque les conséquences de la négation de la différence des sexes non seulement pour les femmes, mais aussi pour les hommes : à force de dévaloriser le modèle masculin, et d’effacer tout ce qui s’y apparente dans l’imaginaire collectif, on supprime des repères. On enferme les hommes dans « une éternelle adolescence, n’ayant même pas l’aiguillon de devenir père car ils ne sont pressés par aucun devoir de transmission, aucune horloge biologique ». Nous n’avons décidément pas fini de subir les conséquences désastreuses de la déconstruction.

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4 commentaires

Brignon 22 avril 2023 - 12:51 pm

Vos analyses sont trés intelligentes et réalistes, ça manque tellement de nos jours dans certains médias sous « influence » woke et néo marxistes, de milieu bourgeois, comme les  » black bourges » et profs de facs!!! à gauche il ne reste plus que Cazeneuve , Marcel Gauchet et Philippe Val de  » censés et capables d’analyser les phénomènes sociétaux comme le néo feminisme, les théories absurdes et dangereuses du genre et autres inepties, la lutte  » des sexes »! au secours et merci à vous !!

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Élodie Messéant 26 avril 2023 - 9:07 am

Merci à vous, je pense que nous pouvons surtout remercier Eugénie Bastié d’avoir écrit ce bel ouvrage !

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Astérix 24 avril 2023 - 6:44 am

Merci beaucoup Élodie d’avoir écrit cet excellent article. Je rends hommage à votre intelligence.

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Élodie Messéant 26 avril 2023 - 9:06 am

Merci Monsieur pour votre gentillesse

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