La pandémie de Covid-19 est encore là. Arrivée officiellement en Occident début 2020 en provenance de Chine, ce virus nous affecte toujours autant aujourd’hui. Les restrictions des libertés individuelles parfois ubuesques nous accompagnent encore. Pour combien de temps ? En pensant à 2022 ou 2023 comme l’illustration de la couverture le fait penser, l’Institut libéral s’est posé la question des défis de l’après-Covid. Comment déconfiner la liberté ? C’est l’interrogation qui est le fil rouge de cet ouvrage, recueil de diverses contributions, dirigé par Nicolas Jutzet et Victoria Curzon-Price.
Comme l’indique l’introduction du livre, il est venu « le temps de l’analyse ». Pour ce faire, l’Institut libéral a fait appel à douze auteurs pour traiter de neuf sujets répartis en trois parties : comprendre la crise, la crise et ses conséquences directes, et les défis de l’après-Covid-19.
Stephen Davies, chef du département de la formation à l’Institut des affaires économiques de Londres nous plonge dans l’histoire des pandémies depuis l’époque romaine jusqu’à nos jours et nous explique les conséquences des pandémies tant sur l’économie que sur le social, l’innovation ou encore la mondialisation. Vincent Geloso et Ilia Murtazashvili, respectivement professeur adjoint d’économie à la George Mason University et professeur associé à la Graduate School of Public and International Affairs de l’Université de Pittsburgh, se demandent si les gouvernements sont capables de faire face aux pandémies et si un compromis est acceptable en expliquant que les démocraties libérales enregistreront un nombre de morts plus élevé que les régimes autoritaires. Pour clore cette partie, trois professeurs d’Université espagnols que sont Philipp Bagus, José-Antonio Pena-Ramos et Antonio Sanchez-Bayon font une critique acerbe de l’Etat-Providence et des « crises d’hystérie de masse » qu’il provoque.
Dans la deuxième partie de cet ouvrage collectif, notre ancien chargé d’études Ferghane Azihari estime que comme le changement climatique et les catastrophes naturelles, la pandémie de Covid-19 est une nouvelle occasion pour les réactionnaires d’accuser la modernité. Michael Esfeld est professeur de philosophie des sciences à l’Université de Lausanne. Pour lui, la société ouverte telle que définie par Karl Popper a de nouveaux ennemis. Il estime que, comme pour le changement climatique, une « alliance de scientifiques, de politiciens, et de dirigeants de l’économie prétendent savoir comment gérer la vie sociale, familiale et individuelle » au nom de valeurs qu’ils érigent comme absolues. Richard Ebeling, professeur d’éthique et de leadership de la libre entreprise, estime que « laisser leur indépendance aux gens est le meilleur moyen de vaincre le coronavirus » car la morale libérale exige le principe de « non-ingérence ». Il lance un appel à laisser le secteur privé agir.
Dans la troisième et dernière partie, nous retrouvons les interventions de deux personnes renommées dans le milieu libéral français. Jean-Marc Daniel nous alerte, comme souvent, sur l’illusion de l’argent magique en prenant la France comme un cas d’école. Une réponse directe au « quoi qu’il en coûte » de Bruno Le Maire. Pascal Salin, lui, écrit un billet acerbe contre la très mauvaise imposition mondiale des sociétés, et dénonce ses effets pervers.
Enfin, pour clore ce livre, Beat Kappeler, économiste, appelle à se passer de l’Etat, sans qui tout va mieux. Une parfaite conclusion pour cet ouvrage fort enrichissant qui doit inspirer nos responsables politiques comme les citoyens « lambda » si prompts à demander de l’aide de l’Etat à chaque problème. Or, c’est bien souvent l’Etat le problème.