Mieux qu’une réhabilitation de Louis XVI, c’est celle d’une royauté démocratique, que dessine à merveille G. de Cortanze en entremêlant historique et intime. Ce roi, mal à l’aise au milieu de ses courtisans et qui n’a jamais voyagé, décide d’aller voir la mer et ses travaux de la rade de Cherbourg avec le moins possible de faste royal. Le timide érudit devient un voyageur téméraire, heureux de découvrir cette province de Normandie à la réputation hostile, surpris d’y trouver tant de chaleur humaine malgré un ciel de métal et une brume enveloppant une grande pauvreté. Comment redonner confiance à ce peuple si ce n’est par le projet d’une marine marchande autant que militaire, par une approche plus humaine de ses sujets ?
Alors Louis XVI va séduire par ses connaissances éclectiques, révéler son pied marin en montant sur le célèbre Compatriote, vaisseau prometteur d’un pouvoir fort, aider sans retenue les plus miséreux et pour la première fois de son règne se sentir reconnu et aimé. Malheureusement les fluctuations infinies de la mer autant que celles de ses sujets et celles de son propre visage annoncent un retour dangereux à Versailles. Mais elles laissent à la postérité le voyage éclair et lumineux de Louis XVI, conscient qu’un roi doit être un modèle de vertu. Ce très beau roman, à mettre entre toutes les mains, est celui d’un historien-poète où la parabole de la mer toujours recommencée est la quintessence même d’un message politique, voire d’un instrument de civilisation.
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1 commenter
« Le roi qui voulait voir la mer » par Gérard de CORTANZE
Très intéressant
On est en train de le réhabiliter
C’est oasis mal car il a fait des choses pour son peuple avant d’être pris par la tourmente révolutionnaire