Jean-Michel Blanquer a annoncé le 28 juin la suppression des épreuves communes du contrôle continu dans la nouvelle formule du baccalauréat. Pour Jean-Philippe Delsol, cette mesure ne fait qu’acter la disparition d’un examen caduc et montre l’importance de libéraliser l’enseignement.
Le baccalauréat n’en finit plus d’être réformé ou bricolé. Déjà Jean-Michel Blanquer annonce une consolidation du contrôle continu qui risque d’abaisser encore le niveau de cet examen et de le rendre discriminant pour les élèves issus des lycées les meilleurs et les plus exigeants. Le baccalauréat, accordé à 95 % des candidats l’an dernier, est en réalité sous l’emprise d’un égalitarisme forcené annoncé depuis la mise en place du collège unique suivie plus tard de l’idée du bac pour tous. Il ne s’agit plus que d’un diplôme fait pour attester la fin du secondaire plutôt que pour justifier d’un niveau d’étude naufragé.
Il s’ensuit que de nombreux jeunes gens s’engouffrent dans des cycles universitaires qui ne sont pas faits pour eux. Ils y perdent leur temps et s’y aigrissent de leurs déboires. Comme toutefois les universités publiques se croient elles-mêmes obligées à une certaine bienveillance dans leur sélection de fin d’année, leur niveau d’étude se dégrade à son tour. À la fin, et sauf exception, ce sont des classes d’âge entières qui souffrent d’un enseignement affaibli. Et c’est d’ailleurs aussi ce qui conduit à former des enseignants moins armés intellectuellement pour affronter des élèves plus difficiles, au détriment des uns et des autres.
La généralisation d’examens d’entrée dans les universités pourrait être une solution. Mais elle ne serait qu’un palliatif. Pour relever la qualité de l’enseignement, une réponse de fond consisterait à établir la liberté scolaire à l’encontre de la centralisation napoléonienne qui pèse encore sur l’école et l’université françaises.
Diversifier l’école
L’instruction publique, qui n’a plus la rigueur des hussards noirs de la République, a désormais démontré son incapacité à délivrer les bases du savoir à tous et à promouvoir les élèves les plus prometteurs. Paradoxalement, l’école devient plus inégalitaire que jamais en se soumettant à un nivellement par le bas dont ne réussissent à s’extraire que ceux qui trouvent à la maison ce que l’école ne leur offre plus. Une plus grande liberté de créer et gérer des établissements scolaires, sous le contrôle de l’État chargé d’y éviter les dérives, permettrait d’offrir des formations diversifiées et adaptées aux talents et capacités de chacun. D’ailleurs, l’État n’a ni obligation ni même vocation naturelle à construire des écoles et embaucher des enseignants, mais seulement à s’assurer que tous les enfants reçoivent une instruction correcte et à favoriser leur éducation. Pour que tous les enfants soient scolarisés dans l’école du choix de leurs parents, l’État pourrait les prendre en charge en remettant aux familles un bon ou chèque scolaire valant paiement de la scolarité (comme en Suède par exemple) ou par un subventionnement objectif des écoles indépendantes (comme avec les Free schools ou les académies en Angleterre, ou les Charter schools aux USA, ou encore comme aux Pays-Bas). Les exemples étrangers démontrent que les enfants sont les gagnants de la liberté scolaire parce que les écoles, en compétition, et leurs enseignants y sont plus motivés.
2 commentaires
«Face au naufrage du baccalauréat, la liberté scolaire peut sauver l’enseignement»
Il n’y a pas si longtemps, l’enseignement français était le meilleur de la planète. Inutile de le libéraliser. Revenons aux sources et dégageons tous les incapables et idéologues. Surtout jetons aux ordures ce mot de « pédagogie » si proche de « démagogie ».
«Face au naufrage du baccalauréat, la liberté scolaire peut sauver l’enseignement»
Et pour compléter les propos d’Obeguyx,
Supprimons l’Education Nationale
pour revenir
à
L’instruction Publique