Les électeurs péruviens étaient appelés aux urnes lundi. Ils avaient le choix entre la peste et le choléra, entre un candidat marxiste et une candidate sous le coup de plusieurs enquêtes pour blanchiment d’argent et corruption. Finalement, le candidat d’extrême gauche, Pedro Castillo, l’a emporté avec 50,2 % des voix.
La candidate Fujimori (Force populaire) avait le mérite de présenter un programme libéral et pro-business. Avec Pedro Castillo (Pérou libre), le pays bascule dans l’inconnu. Il défend la nationalisation des entreprises minières, bancaires et industrielles du pays. Il a vanté une augmentation de la dépense publique pour lutter contre les inégalités et la pauvreté. Dans son programme, il défend l’idée que 80 % des profits des entreprises bénéficient à la société péruvienne. Pour Castillo, l’État doit être souverain, sans dette commerciale et nationaliser l’économie.
Le programme de Castillo s’appuie sur les idées de Chavez et sur l’idéologie chère à la gauche sud-américaine. Lorsque l’on observe la situation au Venezuela, on ne peut qu’être inquiet pour le devenir du Pérou. Par ailleurs, Castillo veut réformer la Constitution, supprimer la Cour constitutionnelle, s’attaquer à la liberté de la presse et au droit de propriété. L’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa, grand opposant de Fujimori père, très inquiet du projet de Castillo, avait appelé à voter pour Fujimori (fille). Heureusement, le régime politique péruvien donne, jusqu’à présent, un grand pouvoir au Congrès au sein duquel les partis de gauche sont minoritaires. Ainsi, le nouveau président aura bien du mal à gouverner… sauf s’il arrive à faire approuver sa réforme constitutionnelle par référendum.
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Le Pérou élit un président marxiste
Le Pérou sera moins que jamais le pays de l’Eldorado!