Le discours sur l’état de la nation prononcé par le président Trump n’a pas eu un grand retentissement en France. Pourtant, il y a bien des raisons de lui prêter un peu plus d’attention.
Décriée comme une « dérivé autoritaire » par ses adversaires, la présidence de Trump n’a strictement rien changé au fonctionnement démocratique de l’Amérique (pour une analyse objective, lire l’excellent livre de Drieu Godefridi : Le monde de Trump (saison 1, épisode 2). Les Démocrates ont gagné la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat ainsi que plusieurs postes de gouverneur. L’administration Trump n’a pas montré de « dérives autoritaires » contre les résultats des élections. Au contraire, ce sont bien les Démocrates qui ont essayé de contester une défaite subie en Floride alors qu’il n’y avait pas de raison valable de le faire. Ils ont fini pas accepter le résultat des urnes. Et aujourd’hui, c’est bien Trump qui leur tend la main, d’abord en cédant sur le « shutdown » puis en leur proposant un compromis concernant la construction du mur le long de la frontière mexicaine.
Mais là où Trump se veut inflexible c’est sur les menaces « gauchistes » venant des rangs démocrates. La jeune députée Alexandria Ocasio-Cortez, la coqueluche des médias américains qui voient en elle un symbole anti-Trump, propose un nouveau taux d’imposition des revenus à 70 %. Le sénateur Bernie Sanders veut instaurer une taxe à 77 % sur les successions alors que la sénatrice Elisabeth Warren, elle aussi candidate potentielle à la primaire démocrate pour les présidentielles de 2020, veut deux nouveaux impôts sur la fortune : un à 2 % jusqu’à 50 millions de dollars et le deuxième à 3 % pour les milliardaires. Bien entendu, pour eux, le système de santé devrait être complètement étatisé – Medicare for all – ce qui signifie que 177 millions d’Américains devront renoncer à leur assurance privée.
Le groupe de réflexion de Barack Obama, le Center for American Progress, soutient la création des « emplois d’Etat » « visant à contrer les effets de la réduction du pouvoir de négociation, du changement et de la mondialisation », et la candidate à la présidence, Kirsten Gillibrand, a tweeté son soutien à cette proposition, une option plus efficace, selon elle, que la réforme fiscale de Trump. Elisabeth Warren souhaite aussi la mise en place d’une nouvelle charte fédérale pour les entreprises générant plus de 1 milliard de dollars de revenus annuels, qui les obligerait à rendre des comptes à leurs employés et à leurs actionnaires. Les employés éliraient 40% des administrateurs. Cette refonte radicale de la gouvernance d’entreprise donnerait aux politiciens et à leurs groupes d’intérêts un nouveau contrôle sur les décisions et les actifs des entreprises privées.
On peut ajouter à cette liste la proposition du gouverneur de la Virginie, Raph Northam, qui demande que l’avortement soir légalisé jusqu’au neuvième mois de grossesse ! Cela s’appelle un infanticide et pourtant on n’a entendu aucune voix critique parmi les donneurs de leçons français, très prompts lorsqu’il s’agit de traiter le président Trump de fou. Heureusement, le « fou » a réagi et tout en rappelant le drame qui se déroule au Venezuela, il a eu le courage de dire :
« Ici, aux Etats-Unis, nous sommes alarmés par de nouveaux appels à adopter le socialisme dans notre pays. L’Amérique a été fondée sur la liberté et l’indépendance – et non sur la contrainte, la domination et le contrôle du gouvernement. Nous sommes nés libres et nous resterons libres. Nous ne serons jamais un pays socialiste. »
Il aurait pu ajouter : « Nous ne serons jamais comme la France ». Les propositions économiques des démocrates américains ressemblent à ce que la France a connu (emploi jeunes, ISF, taxation lourde, système de santé unique, réglementations excessives…). Avec les conséquences que l’on sait.
2 commentaires
On peut toujours rêver
Ô combien j'aimerais entendre ce même discours de liberté en France !
Et moi donc ! mais une majorité de français qui pleure parce que trop taxée !!?? préfère être dirigée par des gens qui vénèrent l'ex URSS.
Le jour ou l'on comprendra que seul un Paradis fiscal supprimerait tous les malheurs et la pauvreté en France, il tombera des haricots !