Il y a 30 ans, Robert Lafont fondait le magazine Entreprendre. Il fallait beaucoup de courage à l’époque lorsque les chefs d’entreprise étaient très mal vus et l’économie considérée comme le monopole de l’Etat. Depuis, Entreprendre ne cesse de montrer cette autre France faite d’entrepreneurs qui créent les richesses du pays. Tous les mois, on y découvre le monde de l’entreprise et de l’innovation, des chefs d’entreprise connus et bien d’autres encore plus nombreux dont on n’entend jamais parler mais qui sont au moins aussi importants que les plus célèbres. Et en 2015 le groupe Robert Lafont comprend plus de 80 titres…
Le petit ouvrage de Robert Lafont rassemble des dizaines de portraits d’entrepreneurs mais aussi quelques coups de gueule de l’auteur, entrepreneur lui-même,-à l’adresse d’un Etat incapable de comprendre les mutations du monde d’aujourd’hui. Le mérite de ceux qui réussissent est encore plus impressionnant face à des politiques incapables de réformer le pays. A côté d’un Xavier Niel, aujourd’hui 10ème fortune de France (« Niel devrait passer au 20 heures tous les soirs, cela changerait l’ambiance ! »), on trouve Matthieu Rousseau qui a développé de manière spectaculaire un groupe d’enseignement, Place Victor Hugo. On découvre aussi Jean-Pierre Geeraert, le seul éleveur au monde d’écrevisses (à pattes rouges) ! Ou bien Arnaud Duffort, parti de rien pour créer JFC-Duffort, le leader de la distribution auto, Louis Timur, fondateur de Rapid pare-brise, Marc Laufer, ancien de RMC et créateur de Newsco. Toujours dans ces pages écrites avec beaucoup de passion, on fait la connaissance de Philippe Lefrancq, le fondateur de Florajet à partir de sa petite boutique de fleurs perdue dans un petit village du Lubéron. Aujourd’hui, il a 400 000 clients fidèles et 12 millions de visiteurs uniques sur son site.
Farid Mokart est le cofondateur de Fred & Farid, l’un des plus beaux succès de la pub hexagonale, présent aussi en Chine. Patrick Drahi dont on parle beaucoup en ce moment est, lui aussi, parti de zéro : simple employé chez Philips en 1983, il entre par la suite chez UPC, la filiale de John Malone, père fondateur de l’industrie du câble. Drahi comprend l’importance et l’avenir du câble en France et commence par acheter un petit réseau pour créer, en 2003, la grande société Numéricable. Moins médiatisé, Jean-Pierre Gérard, PDG du groupe IMI devenu leader de mécanique de précision a aussi des idées de réforme. Les charges et les impôts l’obligent à délocaliser, le SMIC le pousse à faire attention à sa politique d’embauche : « Au lieu de payer des indemnités de chômage, créons un SMIC à 600 euros avec une compensation de 600 euros payés par Pôle Emploi à chaque salarié chômeur qui trouve un emploi ».
« Travailler plus pour gagner autant », dit Jean-Pierre Barjon, roi de la limonade Lorina, « made in France ». Cette affirmation résume bien la pression fiscale qui existe en France et qui fait fuir à l’étranger de très nombreux entrepreneurs. Face à la détresse de nombreux Français (entrepreneurs ou pas), Robert Lafont n’hésite pas à faire des propositions de réforme que l’IREF pourrait très faire siennes : possibilité d’amortir à 100 % tout investissement industriel (ce qui a d’ailleurs fait l’objet d’une décision allant dans ce sens en en décembre dernier), allègement du Code du travail pour les PME de moins de 200 salariés, suppression de l’ISF, baisse de l’IS à 20 % sur tous les bénéfices réinvestis… Robert Lafont est en fait un entrepreneur militant. Pourvu qu’il soit entendu…
3 commentaires
pourvu qu'il soit entendu
Bonjour,c'est bien vrai , pourvu que cette personne soit ""ENTENDU" ici en Belgique
aussi nous petit commerçants l'ont pense la même chose même si c'est SANS espoir
tant est forte les chantages du soit-disant "" syndicat des fonctionnaires ""
vos commentaires sont le bien venu
signé, devillers
Travailler plus pour gagner autant
Ce n'est pas ''Travailler plus pour gagner autant'' mais travailler plus pour gagner moins. D'un prix de vente de perstation intellectuelle on a:
– entre 40 et 70 % de frais generaux pour faire vivre l'entreprise pour des taches non commerciales (frais immobiliers, frais administratifs, frais commerciaux…)
– 53% de prelevement obligatoire
Le salaire net devient inferieur au quart du prix de vente.
Lorsqu'on depense son salaire pour vivre on paie 3/4 du prix de vente en cout associes sauf sur les produits d'importation. Les prix de vente sont sensiblement inferieurs aux prix du produit national. Donc on achete a l'exterieur pour garder son niveau de vie.
Consequence double peine lors d'augmentation de charge et impots car on pressurise notre salaire et les couts augmentent.
Avec une recession on a encore moins envie d'entreprendre pour travailler plus et gagner moins. Les pertes de capitaux n'etant pas deductibles sur les salaires c'est inadmissible aussi de vouloir taxer les revenus des capitaux comme les salaires.
entreprendre
… entreprendre, oui ! mais surtout pas en France.