Le ministre du budget a annoncé cette hausse. Mais il confond déficit budgétaire né de l’hypertrophie de l’Etat et dette sociale née de la stupidité du système par répartition. Une analyse de la Nouvelle Lettre (www.libres.org)
Effet d’annonce, coup de pub, ou inconscience ?La déclaration par François Baroin, ministre du Budget, des comptes publics et de la réforme de l’Etat, ne manquera pas de surprendre ceux qui ont quelque connaissance des finances publiques. Il a déclaré en effet que la France s’engage dans une politique de rigueur pour tenir sa promesse de revenir à un déficit tolérable en 2013, et qu’à ce titre la Contribution de Remboursement de la Dette Sociale sera augmentée après les élections de 2012.
On saluera l’audace ou l’habilité de notre jeune ministre qui innove ici à plusieurs titres.
Première innovation : lier l’équilibre des finances publiques à la situation comptable de la Sécurité Sociale. Jusqu’à maintenant, le Parlement est compétent pour définir les orientations des dépenses sociales (Loi de Financement de la Sécurité Sociale), mais la fameuse LFSS n’a qu’un pouvoir indicatif, et n’est jamais respectée par les Caisses. Les déficits de la Sécu ne concernent que la Sécu, même si en dernière analyse l’Etat est amené à apporter quelques milliards pour réduire les déficits récurrents.
Deuxième innovation : la CRDS est versée non pas à l’Etat, ni même à la Sécurité Sociale, mais à la CADES (Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale). La CADES a pour mission comme son nom l’indique de compenser les quelque 120 milliards de dettes accumulées. Cette somme gigantesque gonfle d’ailleurs chaque année, puisque les Caisses sont toujours déficitaires, et de plus en plus. A ce jour, la CADES a amorti moins de 40 milliards, alors qu’elle a collecté plus de 70 milliards. Ainsi, non seulement l’argent ne va pas dans les poches de l’Etat, mais il est insuffisant à ralentir le rythme d’endettement de la Sécurité Sociale.
Par contraste, François Baroin n’est pas innovant en annonçant la mesure pour après les élections : çà, c’est classique ! Au total, faire croire qu’une augmentation – au demeurant insignifiante donc indolore d’après le ministre – de la CRDS pourrait rétablir l’état de nos finances publiques est tout à fait saugrenu. Le déficit budgétaire vient de l’hypertrophie de l’Etat. La dette sociale vient de la stupidité d’un système de protection sociale bâti sur la répartition. Mais, pour les Grands Argentiers, tout ce qui rentre fait ventre.
3 commentaires
dette sociale
En France, nous confondons statut public et service public, ainsi, les services publics hors loi du marché donc de la paix (lire Montesquieu)sont devenus des sévices publics par la peur.
CADES
Si je comprends bien ,la CADES a collecté 70 milliards d’euros tout en amortissant 40 milliards, on peut se poser la question que sont devenus les 30 milliards restants?
CRDS
une fois encore où va l’argent récolté ?
Pourquoi le citoyen lamda doit payer pour l’incurie organisée à tous les niveaux par des politiques et des intellectuels incompétents ? Solidarité, oui, mais il ne faut pas exagérer ! Distribuer l’argent des cotisants à tout va et surtout à ceux qui n’ont jamais cotisés c’est suicidaire ! Si l’état veut encourager les pauvres à rester pauvres, qu’il le fasse avec son argent, mais pas celui de la SECU ! un jour les cotisant d’aujourd’hui ne toucheront plus rien malgré les 41 ans de cotisation ! Inutile de faire des lois si elles ne sont pas appliquées : viande halal, polygamie, excision etc ! P.W 67400 ILLKIRCH