En apparence, tout le monde est content : l’assurance-maladie trouve que la rémunération des médecins sur objectifs de santé publique a eu un effet « globalement positif » ; de nombreux médecins et syndicats médicaux se réjouissent de ces primes qui arrondissent leurs fins de mois ; certains médias trouvent que cela améliore la prise en charge des patients. Rares sont ceux qui s’inquiètent de l’usine à gaz ainsi construite (29 indicateurs à respecter) et du pas supplémentaire vers l’étatisation de la médecine. Comme si les médecins libéraux n’étaient pas capables de savoir ce qui est bon pour leurs patients !
sécurité sociale
Marisol Touraine avait été formelle en septembre dernier : « En 2017, le trou de la Sécu aura disparu ». On n’en prend pas le chemin ! Selon les chiffres officiels publiés mi-mars, le déficit 2016 aura encore été de 7,8 milliards d’euros et on ne voit pas comment il se transformerait en excédent en 2017 : rien de surprenant, car aucune réforme sérieuse de la Sécu n’a été entreprise.
Pourquoi la Sécu doit vite être mise en concurrence ?
L’article de Jean-Philippe Delsol sur la mise en concurrence de la santé est publié par le magazine Entreprendre (février 2017).
L’ouvrage de Jean-Philippe Delsol et Nicolas lecaussin est présenté par Jean-Marc Daniel et Emmanuel Lechypre sur BFM Business (25 janvier). Voir l’émission
Jean-Philippe Delsol est l’invité (25 janvier) de l’émission Le Grand Référendum sur Sud Radio pour débattre du revenu universel. Ecoutez l’émission.
L’efficacité des systèmes publics de santé européens
L’objectif de cette note est d’évaluer la performance des services publics européens de santé. Nous avons comparé les ressources accessibles à l’administration publique et susceptibles d’améliorer la qualité de la santé et les résultats de ce système – les données utilisées sont détaillées dans les notes de bas de page 1 et 2.
Les ressources et résultats sont évalués sur une échelle de 0 à 1. 0 étant la meilleure note pour les ressources et 1 la meilleure pour les résultats. En effet, si l’on souhaite ici calculer l’efficacité globale d’un service public, l’idée est bien de mesurer quel système obtient le meilleur résultat tout en gardant un contrôle sur les ressources utilisées.
Enfin, c’est cette comparaison entre ressources et résultats qui nous donne un niveau de performance[[Le chiffre de la performance n’est ni une note globale, ni un pourcentage, il s’agit du ratio entre deux variables (résultats/ressources), et nous sert uniquement à comparer la performance des pays entre eux.]] du système de santé pour chaque pays étudié.
Le tableau ci-dessous détaille ces données et permet d’établir le classement suivant :
Hôpital : la rigueur budgétaire n’explique pas le délitement du système hospitalier
La grève des syndicats infirmiers contre la dégradation de leurs conditions de travail et la rigueur budgétaire est l’expression d’une véritable exaspération du personnel hospitalier, des infirmiers aux aides-soignants en passant par les agents administratifs et les autres catégories de personnels de la fonction publique hospitalière. Mais la rigueur budgétaire n’est pour rien dans la dégradation des conditions d’exercice de la profession. Le délitement de l’hôpital s’explique principalement par le retard accumulé en matière de chirurgie ambulatoire, l’impact des 35 heures sur l’organisation du temps de travail, et les problèmes de gestion financière et de management des ressources humaines. Réduire le coût de l’hôpital pour l’assurance maladie et pour les contribuables n’est qu’une question de volonté politique !
Lors de la mise en place, en 2009, du programme de santé ACA (Affordable Care Act) connu sous le nom d’Obamacare, l’IREF a été parmi l’un des rares Instituts à mettre en garde contre une politique publique qui, sous prétexte d’offrir une assurance santé à tout le monde, oblige les employeurs et les employés à choisir une société d’assurance et à payer un coût fixé par l’administration.
Déficit de la Sécu : l’illusion du retour à l’équilibre des comptes
La ministre de la santé est très satisfaite de l’évolution des comptes de la sécu et prédit que le retour à l’équilibre « est à portée de mains ». Sans attendre les chiffres de la Commission des comptes de la sécu, Marisol Touraine annonce un déficit au plus bas. A quel prix et pour combien de temps ? Faute de réformes, le déficit reviendra bientôt, plus élevé que jamais.
La « tyrannie du statu quo » vient encore de frapper la médecine. En acceptant la nouvelle convention entre les médecins libéraux et la sécu, la FMF a permis sa validation, au grand soulagement de l’assurance-maladie. La consultation passe de 23 à 25 euros, mais les médecins restent sous la coupe d’une organisation bureaucratique : aucune réforme réelle, juste un plat de lentilles contre le maintien d’une médecine socialisée.