Jean-Philippe Delsol est l’invité (7 novembre) de l’émission Allons plus loin sur la chaîne Public Sénat pour débattre de la pauvreté. Voir l’émission.
Pauvreté et inégalités
L’auteur du Capital au XXI ème siècle nous livre un nouvel ouvrage (Capital et Idéologie, Seuil) comme une somme endormeuse de 1200 pages souvent répétitives. Il décrit par le menu des problématiques qu’il pourrait exposer en quelques phrases. Mais il n’a sans doute pas pris le temps de faire court [[Pascal, Les Provinciales, lettre 16 : » … mes Lettres n’avaient pas accoutumé de se suivre de si près, ni d’être si étendues. Le peu de temps que j’ai eu a été cause de l’un et de l’autre. Je n’ai fait celle−ci plus longue que parce que je n’ai pas eu le loisir de la faire plus courte. »]], ce qui lui aurait peut-être évité bien des erreurs et des partis pris ! En réalité, son ouvrage n’est pas scientifique, mais tout entier idéologique, pleinement engagé à la gauche de la gauche. Son seul but est de démontrer la faisabilité de mesures extrêmes de taxation et de nivellement.
Les données économiques en provenance d’Amérique peuvent servir d’arguments infaillibles aux libéraux. Elles apportent la preuve indubitable que les baisses d’impôts et les déréglementations accélèrent la croissance économique, la création d’emplois et la hausse des salaires. D’après les dernières données du Census Bureau (l’INSEE américain), les revenus des travailleurs américains ont augmenté de 3,4% en 2018, tandis que le taux de pauvreté a diminué de 0,5 point à 11,8%, le niveau le plus bas depuis 2001. Le nombre d’inscrits au programme Medicaid (aide médicale selon certains niveaux de revenus) diminue car les travailleurs à faible revenu gagnent davantage.
On croyait que la chute du mur de Berlin avait discrédité les idéologies collectivistes. C’était sous-estimer la créativité intellectuelle illimitée des héritiers de Karl Marx. Dans son ouvrage intitulé La Grande Parade, Jean-François Revel avait entrepris d’analyser le révisionnisme des intellectuels socialistes pour retarder la déchéance de leur idéologie. Il est une autre stratégie que ces derniers ont mis en œuvre.
Au secours, Piketty a encore sorti un livre ! Encore un sur le capital et les inégalités. Il ne fait aucun doute que l’ouvrage sera largement présenté et commenté (avec admiration) par les médias français. Ses travaux et autres statistiques ont pourtant été contestés, corrigés, par un grand nombre d’études et de livres.
Thomas Piketty devrait s’intéresser aux dernières données concernant les salaires en Amérique. Menace de récession ou pas, l’économie américaine prouve que les réformes faites en 2016 profitent bien aux travailleurs. Le 30 juillet, le Bureau d’analyse économique (BEA) a publié ses données annuelles sur les revenus. On constate une hausse importante du revenu disponible et de la rémunération des employés. Le premier a augmenté de 4,5% en 2017 et de 5% en 2018 ; la tendance s’est poursuivie jusqu’en 2019, avec de 3,4% de plus au cours du seul premier semestre. Les salaires et autres traitements sont passés, eux, de 3,6% à 5,3%.
Début juin, lors du centenaire de l’OIT (Organisation internationale du travail), Emanuel Macron a prononcé un discours consacré à la « lutte contre les inégalités dans le monde ». Inégalités ! Ce mot est devenu l’alibi idéal des politiques, de gauche mais aussi, pour certains, de droite. Une politique contre les inégalités ne peut pas avoir de limites et justifie n’importe quelle dépense. Le président de la République reprend à son compte l’approche marxiste de l’économie selon laquelle le capitalisme ne ferait qu’aggraver les inégalités. C’est aussi la théorie de nombreux économistes, en commençant par Thomas Piketty, qui ont fait de l’égalitarisme leur théorie principale.
Quand l’économiste de gauche Daniel Cohen défend la pauvreté au nom de l’écologie
L’irruption de l’idéologie écologiste redéfinit les clivages et les préoccupations des figures intellectuelles des factions politiques de gauche et de droite. Côté gauche, on regretterait presque le remplacement du discours marxiste par le discours écologiste tant ce dernier atteint les sommets du cynisme. La proposition de Jean-Marc Jancovici de cesser de soigner les personnes âgées au nom du culte de Gaïa n’est que la partie émergée de l’iceberg.
Même le journal Le Monde (5 mai) le reconnaît : il y a un « miracle » économique en Amérique. Certes, le journal prend des précautions idéologiques, se gardant bien d’attribuer les résultats économiques américains au président Trump. Mais c’est bien en grande partie du moins, grâce à celui-ci, que la situation est florissante, alors qu’ils étaient nombreux, ceux qui affirmaient que la croissance était due en fait à la politique d’Obama et qu’elle n’allait durer que quelques mois …
Ailleurs, leur nom est gravé à l’entrée des monuments, donné aux hôpitaux, aux universités ou aux laboratoires qu’ils ont financés. En France, on les insulte parce qu’ils ont donné.