Le mouvement qui a endossé le gilet d’alerte est pour le moins hétéroclite. Il est un rassemblement de mécontents, ou peut-être même seulement d’insatisfaits. Ils ne comprennent plus le langage présidentiel qui a dit tout et fait tout le contraire.
modèle social français
La France a toujours été reconnue pour ses « exceptions ». En voici une qui fera sûrement date dans l’histoire du pays. Nous avons 48.4 % du PIB de prélèvements obligatoires (champions d’Europe !), 56.7 % de dépenses publiques (champions du monde !) et pourtant : il n’y a pas d’Etat de droit capable d’empêcher des scènes de pillages et de guerre civile en plein centre de Paris ! Plus de 1 000 Mds d’euros d’impôts, taxes et autres cotisations et le pouvoir est impuissant devant des casseurs qui détruisent et pillent les centres-villes !
Nos lecteurs retraités seront sans doute ravis d’apprendre que la nouvelle loi de finances prévoit qu’une partie de l’argent dont l’État vient de les priver à raison à la fois de la hausse de la CSG et du quasi-gel (+ 0,30% par an) de leurs pensions jusqu’à fin 2020 va immédiatement servir à revaloriser les prestations servies aux demandeurs d’asile qui, elles, après avoir été tout récemment substantiellement majorées sous la pression du Conseil d’État, demeurent intégralement indexées (+1,60%) sur l’inflation.
Au nom de l’égalité et d’un semblant de justice sociale, le gouvernement envisage une fois de plus de prendre aux uns pour redonner aux autres. Deux dossiers sont à l’agenda social de la rentrée politique : la réforme des retraites et celle de l’assurance chômage. Dans les deux cas, il est envisagé de faire les poches des riches.
Les aides sociales sont effectivement en France à un niveau « dingue », environ un tiers du PIB, soit un record mondial. Elles ressemblent à un catalogue de VPC : il y en a pour les salariés et les chômeurs, les jeunes et les vieux, les malades et les biens portants, les étudiants et les travailleurs, les familles et les gens isolés, les loisirs et le transport, la cantine, la garde d’enfants, le gaz et l’électricité, les études, les loisirs et le logement…
Ça ne pouvait être qu’un nouveau « big bang », comme la plupart des réformes d’Emmanuel Macron présentées dans les médias. Pour le moment, c’est plus un « pschitt bang » qui soulève beaucoup d’inquiétudes.
Avertissement: le champ de cet article se limite exclusivement aux cotisations du monde salarial, les cotisations vieillesse des indépendants posant d’autres problèmes que nous traiterons en leur temps.
Qu’y a-t-il de plus important ? Trouver une famille d’accueil pour les enfants démunis, ou la politique identitaire? A Philadelphie, la question soulève une crise aggravée par la réponse de la gauche, dans une ville qui laisse des centaines des enfants quasi à l’abandon dans des centres de placement.
Sur le nouveau site du Haut-Commissariat à la Réforme des Retraites (par abréviation HCRR ensuite) une note, datée du 9 janvier 2018 avec une dernière mise à jour du 17 avril dernier, se donne pour objet de trier le vrai du faux à propos de quelques “idées reçues sur la retraite“. On commence ainsi par l’affirmation “Notre système de retraites est en faillite” pour finir huit opinions plus loin par “La réforme des retraites sert à faire des économies”. De mise au point en mise au point, on parcourt ainsi en neuf rubriques une bonne partie de la doxa officielle sur les retraites. Le problème est que cette “pensée autorisée” vouée par essence à (r?)établir la vérité comporte elle-même de nombreuses approximations à côté de plusieurs erreurs grossières, tous dérapages malvenus qui interrogent à la fois sur le sérieux de la préparation du texte et sur les orientations qu’il préfigure quant à la prochaine réforme.
Jean-Philippe Delsol est l’invité (18 avril) de l’émission Questions directes sur France 2 pour débattre des riches et des inégalités. Voir l’émission.