L’IREF a interviewé Xavier Raufer , criminologue, spécialiste de l’insécurité. Pas de tabou, ni de langue de bois : X. Raufer accuse l’Etat et l’administration d’avoir laissé les banlieues aux mains des voyous et insiste sur le fait que la France est un cas unique en Europe. Entretien réalisé par Nicolas Lecaussin.
marché du travail
A l’occasion de sa visite aux Etats-Unis fin mars, Nicolas Sarkozy a « exhorté » les Etats-Unis et le président Obama à « écouter le vieux continent » et à « travailler avec l’Europe pour inventer un nouveau modèle mondial dans le but de réguler le capitalisme, de stabiliser les monnaies et d’améliorer la gouvernance mondiale ». Vu les différences économiques entre l’Amérique et l’Europe, Obama a tout intérêt à ne pas écouter l’appel du président français. Récemment le New York Times a soutenu que l’Europe serait mieux placée que les Etats-Unis pour la sortie de crise. Constat de Nicolas Lecaussin.
Les dirigeants français ne cessent de répéter que grâce à leur politique la France « s’en sort mieux que les autres pays » de la crise. C’est un fieffé mensonge, si l’on s’en tient à un indice très douloureux et très significatif : le chômage. Les dernières statistiques de l’OCDE démontrent que la France mène la danse macabre du chômage. Constat de Nicolas Lecaussin.
Les Pays-Bas font partie des rares pays à ne pas avoir été touchés par la crise. Pourquoi ? La principale explication tient sûrement aux réformes faites par ce pays dans les années 1990. Un exemple à suivre.
Le droit du travail affirme que le CDI est la forme normale du contrat de travail. Bonne nouvelle ? Incontestablement non, ni pour les employeurs ni davantage pour les salariés.
On ne peut que se réjouir de l’initiative du gouvernement qui vient de confier (fin juillet) à 31 opérateurs privés l’accompagnement de 320 000 chômeurs dans leur recherche d’emploi. Mais il faudra aller plus loin et instaurer une concurrence entière comme cela existe ailleurs en Europe.
Tandis que le privé se serre la ceinture et le taux de chômage est à la hausse tous les mois, le nombre de fonctionnaires augmente régulièrement. Ailleurs, l’Etat et les administrations font des économies à cause de la crise, en France, l’emploi public est intouchable. Il représente presque 28 % de l’emploi total contre 14 % de moyenne dans les pays de l’OCDE.
Les centaines de milliards de relance dépensés pour créer des emplois n’ont pas provoqué l’effet escompté. Le taux de chômage américain ne cesse d’augmenter en atteignant 9.5 % en juin et contredit les prévisions optimistes du président Obama. En réalité, l’économie américaine a besoin d’aire et non pas d’argent public.
Les blocages des entreprises, la prise en otage des patrons ou bien les destructions de site font partie maintenant du quotidien des médias français. Ces pratiques sont des exceptions françaises ; pourtant elles se déroulent, dans un pays qui a l’une des plus sévères réglementations du travail au monde : tout est prévu pour harmoniser les relations sociales.
Le Rapport de l’OCDE sur l’emploi des jeunes sorti en mai dernier a été à peine mentionné par les médias français. Pourtant, ses conclusions sont sans appel : la forte intervention de l’Etat n’améliore pas l’emploi des jeunes dans les pays de l’OCDE. Au contraire, un marché du travail flexible est beaucoup plus efficace. Le Canada donne l’exemple.