Quelle heureuse coïncidence ! A l’occasion du 60e anniversaire du ministère de la Culture, les Editions Robert Laffont publient, dans leur prestigieuse collection Bouquins, des dizaines de textes (articles, essais, chroniques, interviews) de Marc Fumaroli parmi lesquels les plus engagés sont regroupés sous le titre Polémiques. Fumaroli a été l’un des plus acerbes et des plus lucides critiques de ce ministère créé en 1959 par de Gaulle, à la tête duquel sera nommé André Malraux.
Chroniques de livres
Recension de l’ouvrage de Christophe Farquet : Histoire du paradis fiscal suisse, Presses Universitaires de Sciences-Po, 2018
Qu’est-ce qu’un paradis fiscal ? Question compliquée s’il en est. Le magistrat Jean de Maillard l’admet dans un article publié dans l’Encyclopedia Universalis : « Définir un paradis fiscal et bancaire n’est pas chose aisée […]. L’appellation elle-même est plus journalistique que scientifique »[[Jean de MAILLARD, « [[PARADIS FISCAUX », Encyclopædia Universalis, consulté le 14 mars 2019.]].
Philippe Jamet, directeur général de l’institut Mines-Télécom, livre dans son petit livre une analyse critique et décapante de l’Education nationale.
La tourmente actuelle de l’Elysée mérite pleinement ce titre que Jean-Marc Daniel avait dès avant choisi pour décrire plus généralement l’agitation présidentielle qui a cru pouvoir incarner le mouvement En marche sans réussir à tracer sa voie. Jean Marc Daniel a pourtant été un partisan de la première heure de ce qu’il croyait devoir être une synthèse prometteuse. Il n’en a que plus de courage à sonner l’alarme en dénonçant, et avec une telle virulence, les erreurs et les insuffisances d’une politique qui se mesure à son incurie, même s’il admet volontiers, à juste titre, que « des choses positives ont été faites » (p.11). Il le fait bien sûr en adepte déçu de ce qu’il espérait comme, selon ses mots, une nouvelle politique « Feuillant », du nom de ce club révolutionnaire libéral et monarchiste constitutionnel qui fut bientôt balayé par les Montagnards.
L’unité de l’Eglise s’impose dans le domaine spirituel, mais une certaine diversité des opinions a toujours prévalu dans les aspects sociaux et politiques. L’IREF n’est évidemment pas confessionnel, mais il nous a paru important et intéressant de relayer la vision libérale de Joseph Ratzinger/ Benoît XVI qui permet aussi d’expliquer et conforter notre analyse critique à l’encontre de certaines positions économiques et parfois politiques du pape François, très éloignées de celles de son prédécesseur.
Dans cet ouvrage excellemment traduit de l’américain, le père Sirico n’hésite pas à considérer que le libéralisme est le meilleur moyen d’accomplir le message du Christ au plan social. Un discours osé en ce XXIème siècle progressiste quand il n’est pas agnostique. Il ne s’agit pas pour lui, bien sûr, de vouloir la liberté du renard libre dans le poulailler. « La liberté, en dépit du désir qu’elle inspire aux hommes, n’est ni un but, ni une vertu en elle-même. Nous disposons de la liberté pour autre chose…La liberté est un objectif instrumental… L’objectif de la liberté doit être la vérité… ». Et pour lui qui après bien des péripéties est devenu prêtre catholique, cet objectif ne peut être que celui de « la Vérité dans toute sa plénitude » (pp. 237/238).
La lecture pendant les vacances est… obligatoire. Du moins, pour ceux qui veulent comprendre comment va le monde. L’IREF vous propose déjà deux ouvrages qui paraissent, à première vue, complètement différents mais qui, en réalité, sont liés.
A l’heure où Emmanuel Macron rencontre Poutine et où la commission d’enquêté sur le vol MH 17 confirme ce qu’on soupçonnait déjà, c’est-à-dire la responsabilité russe, il est utile de se plonger dans les mécanismes du poutinisme, d’autant plus qu’il bénéficie en France d’un inquiétant sentiment de sympathie dépassant largement les clivages politiques. Françoise Thom, qui a déjà écrit plusieurs livres sur la Russie, le communisme ainsi qu’une remarquable biographie sur le sinistre personnage Beria, nous décrit avec beaucoup de pédagogie l’ascension de Poutine et nous aide à comprendre ses racines.
Jean-François Revel a publié ses Mémoires en janvier 1997 sous le titre Le voleur dans la maison vide (Plon). Grâce à son ancien éditeur et ami, Laurent Theis, ce volume est à nouveau publié (collection Bouquins chez Robert Laffont) dans une édition intégrale comprenant plusieurs textes inédits ainsi qu’une série d’entretiens avec Revel. Résistant, normalien, d’abord marxiste, ensuite libéral, candidat socialiste à Neuilly avec la bénédiction de Mitterrand, défenseur de la révolution conservatrice américaine (qu’il a d’ailleurs anticipée), romancier sans le moindre succès, critique et historien d’art, spécialiste en gastronomie, philosophe et pamphlétaire surtout, Revel a été une véritable encyclopédie.
Jean-Baptiste Noé est chercheur associé en histoire économique à la Sorbonne et chroniqueur à l’Opinion. Il publie en ce début 2018 chez Calmann Lévy, sous le titre La parenthèse libérale, un petit ouvrage pétillant consacré au règne de Louis-Philippe. Celui-ci fut plus avisé et pertinent que les caricatures de Daumier pourraient le laisser croire. « Louis-Philippe était plus attaché à des idées qu’à une réforme de régime » écrit Jean-Baptiste Noé. Il a réussi à rétablir une grande entente avec l’Angleterre et maintenir la paix avec tous. Il était globalement libéral et partisan d’une démocratie tempérée par le cens que Guizot voulait élargir par le haut en lançant sa formule si souvent décriée à tort : « Enrichissez-vous ».