Simone Wapler pose la question fondamentale de « ce que devrait vraiment faire l’Etat ». A cette dernière question elle répond en référence aux droits naturels de la personne que l’Etat doit protéger conformément à une doctrine ancienne qui puise dans l’école de Salamanque et que la Déclaration des droits de l’homme de 1789 à bien énoncée : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme ; ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression ». L’Etat ne devrait donc nous demander en impôt que ce qui est nécessaire à ses missions régaliennes.
Chroniques de livres
Dans un petit livre alerte qui mêle une petite histoire plaisante à une analyse rigoureuse, Drieu Godefridi s’inquiète à juste titre de la pensée écologique qui paraît prête, plus ou moins ouvertement, à exiger l’abolition de la démocratie et de la liberté, « pour le climat ». Il dénonce cet amalgame des écologistes qui présentent la lutte contre l’inégalité « comme un passage obligé vers la réconciliation de l’Homme avec la Terre ».
Ce livre n’est pas tout à fait récent puisqu’il a été publié en 2015. Mais il est d’une actualité totale après que la presse de l’été s’est faite l’écho de nouveaux constats alarmants concernant les ressources d’eau dont la planète devrait manquer prochainement. La Banque mondiale a sonné l’alarme dans un rapport du 20 août dernier. Un quart de la population mondiale, vivant dans 17 pays, se trouverait en situation de pénurie hydrique grave, proche du « jour zéro » et vingt-sept autres États, dont la Belgique et l’Espagne, présenteraient une “pénurie hydrique élevée”, estime l’institut World Resources –WRI- dont le président Andrew Steer, s’inquiète des conséquences qui « prennent la forme d’insécurité alimentaire, de conflit, de migration, et d’instabilité financière ».
Début juin, lors du centenaire de l’OIT (Organisation internationale du travail), Emanuel Macron a prononcé un discours consacré à la « lutte contre les inégalités dans le monde ». Inégalités ! Ce mot est devenu l’alibi idéal des politiques, de gauche mais aussi, pour certains, de droite. Une politique contre les inégalités ne peut pas avoir de limites et justifie n’importe quelle dépense. Le président de la République reprend à son compte l’approche marxiste de l’économie selon laquelle le capitalisme ne ferait qu’aggraver les inégalités. C’est aussi la théorie de nombreux économistes, en commençant par Thomas Piketty, qui ont fait de l’égalitarisme leur théorie principale.
2 400 Mds d’euros de dette publique, soit 34 000 euros par Français. L’Etat ne cesse de dépenser et de s’endetter. Où va l’argent ? Nos amis et souvent partenaires de l’association Contribuables Associés ont eu l’excellente idée de publier un petit livre avec une centaine d’exemples de gaspillages publics. Notre argent part en fumée, on le sait, malheureusement.
A plus de 90 ans, Fred Aftalion mène toujours le combat pour la liberté. Ingénieur, industriel, vice-président de l’ALEPS, c’est un fervent et très efficace défenseur des idées libérales. Il allie avec aisance la théorie aux chiffres et à la recherche scientifique tout en s’appuyant sur des exemples concrets puisés dans l’actualité ou dans le passé. Son dernier livre aborde des thèmes à la mode, comme l’écologie ou le populisme mais aussi des sujets intemporels comme la démocratie ou la « guerre des sexes ». Pour Fred Aftalion, c’est bien l’Etat le principal ennemi de la démocratie. C’est lui qui dénature son fonctionnement en rendant les gens dépendants et en poussant la classe politique à toujours plus redistribuer. Le peuple corrompu par la dépense publique tombe dans les bras de ceux qui lui promettent encore plus. D’où une démocratie pervertie.
Les écologistes devraient absolument lire cet ouvrage – Nature’s Mutiny (La révolte de la Nature) – qui vient de paraître chez Liveright. L’auteur, l’historien et journaliste Philipp Blom, raconte que pendant le grand hiver de 1620, une personne pouvait se rendre d’Asie en Europe en traversant la glace du détroit gelé du Bosphore ! Durant l’hiver encore plus rigoureux de 1657, le sol danois a tellement gelé que l’armée suédoise a marché du Jutland à Copenhague sur la glace. En 1683, à Londres, sur la Tamise gelée, la glace était tellement épaisse qu’on pouvait organiser des courses de traîneaux, installer des boutiques et même quelques maisons closes en toute illégalité.
Ces derniers jours, plusieurs articles, reportages et émissions de radio et télévision ont été consacrés à la tragédie du Venezuela sans que l’on insiste sur le fait qu’il s’agit d’un désastre socialiste ! Chavez et Maduro après lui ont bien appliqué à l’économie vénézuélienne les recettes marxistes – nationalisations massives, destruction du secteur privé, création de monnaie, rejet des investisseurs étrangers, suppression des libertés individuelles, etc – qui ont donné les résultats que l’on voit. Ce qu’on « oublie » aussi de dire c’est que le drame était prévisible car, partout où le socialisme est passé, la catastrophe économique a suivi ! Ce trou de mémoire volontaire est souvent colmaté par une condamnation des « crises du capitalisme », qui apparaît comme beaucoup plus porteuse et économiquement correcte qu’une critique du socialisme. Pourquoi ?
Aux éditions Calmann Levy, mars 2019
MM. Fouquet et Noé unissent leurs plumes pour démontrer les vertus d’une fiscalité libérale. Ils font d’abord œuvre d’historiens des révoltes fiscales dont tous les temps furent jalonnés. Déjà, « La naissance d’Athènes, disent-ils, est le fruit d’une révolte fiscale » contre les Crétois. Mais la Cité de l’Attique n’en a pas retenu les leçons puisqu’elle-même a trahi la ligue de Délos, bâtie pour défendre la Grèce contre la Perse, en utilisant son argent pour sa propre grandeur.
Aux Éditions du Toucan : (L’Artilleur, 2019)
Le philosophe britannique vient d’être « viré » de la Commission Building Better, Building Beautiful créée par le gouvernement de son pays, chargée de trouver et de promouvoir un nouveau style (design) pour la construction de maisons et de quartiers neuf. C’est une revue de gauche (New Statesman) qui l’a « attaqué », ce qui n’est pas vraiment étonnant. Scruton a le terrible défaut de ne pas être de gauche, pire, il est conservateur. Il a osé critiquer l’utilisation abusive du concept d’islamophobie et le fait que les Chinois vivent dans une société de plus en plus surveillée par l’Etat et le parti. Mais son plus grand tort est d’avoir dépeint et raillé les intellectuels de gauche, leurs engagements en faveur des pires régimes, ainsi que leurs théories stupides. C’est le but de cet essai qui vient d’être traduit en français et qui, forcément, n’a pas vraiment fait la Une des médias.