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Le mouvement qui a endossé le gilet d’alerte est pour le moins hétéroclite. Il est un rassemblement de mécontents, ou peut-être même seulement d’insatisfaits. Ils ne comprennent plus le langage présidentiel qui a dit tout et fait tout le contraire.
La France a toujours été reconnue pour ses « exceptions ». En voici une qui fera sûrement date dans l’histoire du pays. Nous avons 48.4 % du PIB de prélèvements obligatoires (champions d’Europe !), 56.7 % de dépenses publiques (champions du monde !) et pourtant : il n’y a pas d’Etat de droit capable d’empêcher des scènes de pillages et de guerre civile en plein centre de Paris ! Plus de 1 000 Mds d’euros d’impôts, taxes et autres cotisations et le pouvoir est impuissant devant des casseurs qui détruisent et pillent les centres-villes !
Sur 100 euros de taxes écologiques seulement 5 dépensés pour l’écologie !
Ce vendredi 23 novembre tôt le matin, il était permis aux insomniaques d’écouter sur France-Info la rediffusion de son émission-phare « Les Informés », censée permettre à la masse de ceux qui ne le sont pas d’accéder, après les inévitables « décryptages », au faîte de la vérité politique et journalistique. À quelques intervenants près visiblement égarés dans cette galère, on trouve dans cette émission quotidienne sous la houlette d’un journaliste-maison chevronné l’expression satisfaite et collective d’une bien-pensance épanouie, qui rappelle instamment l’étiquette circulaire bien connue de « La voix de son maître » parant le centre de nos vieux disques vinyles. Naturellement ces propos convenus et pleins de suffisance, exaspèrent tous ceux qui, sans être nécessairement à la pointe de l’information, n’en conservent pas moins suffisamment de bon sens et de réflexion critique pour ne pas prendre systématiquement pour des lanternes toutes les vessies qu’on leur baille.
Nos lecteurs retraités seront sans doute ravis d’apprendre que la nouvelle loi de finances prévoit qu’une partie de l’argent dont l’État vient de les priver à raison à la fois de la hausse de la CSG et du quasi-gel (+ 0,30% par an) de leurs pensions jusqu’à fin 2020 va immédiatement servir à revaloriser les prestations servies aux demandeurs d’asile qui, elles, après avoir été tout récemment substantiellement majorées sous la pression du Conseil d’État, demeurent intégralement indexées (+1,60%) sur l’inflation.
Au moment où j’écris ces lignes, la révision de la nouvelle Planification pluriannuelle de l’énergie (PPE), vient encore d’être reportée, et devrait être publiée le 27 novembre 2018, avec plus de trois mois de retard.
On ne réforme pas le marché du travail en lui donnant de l’air. On préfère s’attaquer aux inégalités… salariales en créant une nouvelle usine à gaz. De quoi s’agit-il ? Si nous avons bien compris, car c’est une « innovation » selon la ministre Muriel Penicaud, un outil, basé sur cent points, mesurera quatre critères pour les entreprises de 50 à 250 salariés et cinq critères pour les plus grandes. Une entreprise vertueuse qui aurait gommé tout écart de salaire se verra attribuer la note maximale sur ce premier indicateur, soit 40 points. En augmentant le salaire d’autant de femmes que d’hommes, 20 points de plus lui seront attribués. Si elle atteint la parité en matière de promotion, elle gagnera 15 points supplémentaires (seulement pour les grandes entreprises). Même gain si elle accorde un rattrapage à ses salariées rentrant de congés de maternité, dès lors que des augmentations ont été données en leur absence.
A défaut de changer, la France peut se targuer d’une certaine persévérance dans les exceptions : elle continue à avoir un Parti communiste. Celui-ci s’est réuni en congrès à Ivry du 23 au 25 novembre. L’événement, bien qu’occulté par les manifestations des gilets, a remis sur la scène un nom – communisme – qu’on croyait perdu depuis longtemps dans les poubelles de l’Histoire.
Fin 2018, on n’a pas honte en France de se considérer communiste sans aucune velléité réformiste alors que même le parti communiste italien a entrepris des changements idéologiques dès le début des années 1990. Ce dernier est devenu en 1991 le Parti démocratique de la gauche (PDS) et une force politique importante en Italie. Malgré sa chute dans l’électorat – de 16. 1 % aux législatives de 1981 à 2.7 % en 2017 -, le PCF persiste dans l’erreur. Après avoir été le seul parti politique allié d’Hitler entre 1939 et 1941, il préfère le mensonge à la vérité et l’attitude négationniste face aux faits historiques. Ainsi en 1997, lorsque paraît le Livre noir du communisme ses représentants, la main sur le cœur, nient l’horreur, clamant haut et fort l’innocence de l’idéologie communiste. Ce déni accentuera encore son déclin.
À l’heure où l’exagération insensée des taxes sur le carburant dresse la France des périphéries et des campagnes désertées par nos services publics contre la France des métropoles abondamment pourvue en transports collectifs de toutes sortes, il est peut-être temps de rappeler quelques chiffres qui, au regard de l’importante question de la mobilité, justifient très largement la protestation qui gronde. Contrairement aux apparences, ces chiffres ne posent pas seulement des questions d’impôt (I) et de coûts (II), ils interrogent aussi sur la mise en friche de l’aménagement du territoire (III) et plus largement encore sur l’avenir même du pays (IV).
L’homéopathie est une pratique dont l’efficacité n’a pas été validée par la démarche scientifique. Le statut juridique de cette médication alternative et son remboursement par le monopole de l’assurance maladie contraignent tous les contribuables à la promouvoir et à la subventionner.