Ainsi au terme de deux auditions successives et après un vote sans appel, le Parlement européen vient d’écarter définitivement la candidate française du portefeuille stratégique de commissaire en charge du…
Thierry Benne
On sait que la démocratie, la véritable démocratie, est un tout et que moins elle est complète, moins elle est parfaite. C’est ainsi qu’une démocratie qui ne serait que politique, sans être sociale, ni économique, ne serait pas tout à fait une véritable démocratie. Et sur ce plan, l’exemple de la France des retraites est particulièrement édifiant.
La suppression des régimes spéciaux ou l’échéance insaisissable : 2025, 2040 ou jamais ?
Avec l’instauration du système par points, la substitution annoncée d’un régime universel aux multiples régimes spéciaux en vigueur dans le secteur public est sans doute l’un des axes majeurs de la prochaine réforme des retraites, telle qu’on peut l’anticiper à partir des préconisations Delevoye rendues publiques le 18 juillet dernier. Pourtant alors que la polémique ne cesse d’enfler sur la question des carrières et des âges, curieusement chez les médias ou dans les rangs du pouvoir, personne ou presque ne pipe mot de l’obstacle majeur qui contrarie actuellement la suppression tant attendue des régimes spéciaux.
On vient d’apprendre qu’au terme d’enquêtes approfondies, la Direction Générale de la Consommation et de la Répression des Fraudes venait d’infliger une amende record de 1,8 million d’euros à EDF…
L’annonce à peine faite par le Ministre d’État François de Rugy de sa démission rendue quasi-inéluctable par le feuilleton de Médiapart, on apprenait tard dans la soirée du mardi 16…
I – L’information
Depuis quelques semaines, plusieurs indices laissaient à penser que le Gouvernement semblerait subitement moins empressé sur le calendrier de la prochaine réforme des retraites. Il y eut d’abord comme un signe prémonitoire avec un flottement remarqué sur la date de remise du très attendu rapport Delevoye: anticipé un temps sur juin, avant d’être discrètement rétabli sur la première quinzaine de juillet, puis finalement (ou provisoirement ?) de se retrouver décalé jusqu’au 18 juillet, le temps sans doute de laisser tranquillement passer les festivités du 14 juillet . De même, ces derniers temps, la communication du Premier Ministre évitait prudemment toute date précise sur les échéances à venir. Finalement cette valse-hésitation à trouvé son épilogue avec l’annonce dans l’édition du 26 juin des Échos (reprise depuis par plusieurs chaînes d’information dont Lci et France-Info et par la presse notamment avec le JDD, l’Obs et Mieux Vivre Votre Argent) de l’éventualité du « glissement » de fin 2019 au printemps de l’année 2020 de la réforme sans doute la plus importante et la plus sensible du quinquennat, tout simplement parce qu’elle inquiète tous les Français qui aspirent légitimement à être un jour ou l’autre retraités et que le pouvoir hésite.
En ces jours de canicule, difficile sur le petit écran ou plus largement dans les médias de ne pas voir tel ou tel membre du Gouvernement, qui dans une crèche, dans une école primaire, dans un collège, dans un lycée, dans un EHPAD ou enfin dans tel ou tel hôpital, aux urgences ou ailleurs, pour bien montrer l’importance de la mobilisation des pouvoirs publics face à la menace caniculaire. Manifestement l’échec du gouvernement Raffarin en 2003 a porté : la leçon a bien été apprise et retenue.
Voici donc plus de vingt mois qu’il a commencé sa mission en vue de remettre cet été ses propositions au Président de la République pour la toute prochaine réforme de nos retraites. Voici plus de vingt mois qu’il consulte les uns et les autres, de préférence séparément. Voici plus de vingt mois que, sans rien révéler ou presque de ses projets, il a pourtant laissé opportunément fuiter tel ou tel bruit, telle ou telle rumeur, rapidement démentis ou abandonnés. Voici plus de vingt mois enfin que les quelque 29 millions d’actifs, dont le sort est présentement entre ses mains, ne savent absolument rien ce que deviendront leurs cotisations et leurs pensions d’ici cinq ans. Voire plus, puisqu’après avoir essuyé une bronca sur son intention originelle de supprimer les pensions de réversion, au point de devoir d’urgence sagement les rétablir, le Haut-Commissaire a finalement annoncé que l’affaire était si compliquée qu’il était urgent d’attendre et qu’il fallait disjoindre la réversion du reste de la réforme pour la traiter à part à partir de 2025.
Nos lecteurs se souviennent sans doute de notre article sur les faux en prévision publique, que nous avions justement dénoncés dans ces colonnes voici quelques mois. Dans la même veine, nous leur proposons aujourd’hui ce billet original sur « les comptes sociaux flottants », tout aussi perturbants, mais sans doute juridiquement moins répréhensibles dans la mesure où, le plus souvent, leurs auteurs donnent dans le cheminement de leurs incohérences la pénible impression de ne plus savoir eux-mêmes exactement où ils en sont.
On sait depuis longtemps que le Président Macron n’aime pas les retraités et depuis un certain temps, il a montré qu’il est même capable d’un certain acharnement à leur encontre. Si l’on ajoute en effet à l’encours du présent mandat présidentiel, les cinq années pendant lesquelles il a été l’un des plus proches conseillers de son prédécesseur, avant de devenir son ministre, on peut lui imputer pas moins que :