Bonne nouvelle : les « Economistes atterrés » continuent à s’entredéchirer !

L’association très à gauche des « Economistes atterrés » n’en finit pas de se déchirer. Une bonne nouvelle alors que nous subissons depuis presque 15 ans les élucubrations de ces prétendus économistes qui sont surtout atterrants…

L’association des « Economistes atterrés » (EA) a été créée en 2011 à la suite de la publication d’un « Manifeste ». Ce document vitupérait la « pensée dominante » qui, d’une part, refusait de critiquer le « pouvoir de la finance » et qui, d’autre part, défendait « l’austérité budgétaire et salariales », « deux leviers du néolibéralisme et de son modèle inégalitaire ». Un « Nouveau Manifeste » diffusé en 2015 ajoutait une dimension écologique bien venue…

Il faut croire que ces « économistes » n’étaient pas assez à gauche puisque l’association est traversée depuis 2023 par une grave crise dont les groupuscules gauchistes ont le secret. Un groupe de chercheurs se voit alors refuser le label « EA » pour un livre consacré aux alternatives à l’économie libérale (L’Opinion, 30 mai 2024). Le 28 mai 2024, Le Nouvel Obs publie une tribune de cinq de ses membres, dont Henri Sterdyniak, se qualifiant de « keynésiens républicains » et dénonçant la tentative d’exclusion dont ils sont l’objet de la part d’une majorité conduite par des membres d’Attac et de l’Institut La Boétie, la fondation des Insoumis. Pourtant, gémit la minorité, nous rassemblent « la critique du capitalisme, a fortiori dans sa forme néolibérale, les dégâts écologiques qu’il occasionne, de la finance libéralisée, de l’austérité salariale, de la contre-révolution sociale et fiscale ». Et pourtant, la « situation actuelle, marquée par l’offensive des classes dominantes contre le modèle social français », exigerait plutôt de se serrer les coudes.

Ce que nous venons d’énoncer concerne la branche minoritaire, qui serait donc aussi la plus modérée. C’est dire… En définitive, plusieurs de ses membres ont été exclus du conseil d’administration des EA le 14 septembre 2024, victimes d’une « majorité de gauchistes, d’insoumis, de décroissantistes », dit aujourd’hui Henri Sterdyniak (Le Nouvel Obs, 23 janvier 2025). Les scissions et les exclusions sont une vieille tradition de l’extrême gauche…

En clair, deux groupes d’économistes s’opposent : les « croissantistes » d’extrême gauche et les « décroissantistes » à la gauche de l’extrême gauche…

• Les minoritaires (on allait écrire les mencheviks…), favorables à une « production décarbonée », à une « large redistribution des richesses » et au « renforcement des services publics ».
• Les majoritaires (les bolcheviks…), favorables à une « approche décroissante » devant une « crise climatique majeure », et à une « société du partage et des communs ».

On pourrait se dire que, dans les deux cas, les EA, qui devraient plutôt être dénommés les « Economistes atterrants », ne constituent qu’une secte sans intérêt. Ce serait oublier combien ils sont influents dans les médias, ceux du service prétendument public notamment : Thomas Porcher sur France Inter, les nombreux membres des EA invités sur Franceinfo (sans être présentés comme appartenant à la gauche de la gauche, cela va de soi), etc. En ce sens, voir les actuels et les anciens membres des EA continuer à s’entredéchirer constitue une excellente nouvelle.