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Six leçons

Ludwig Von Mises

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En ce début d’année scolaire, voici un petit livre qui pourrait convenir aussi bien aux lycéens qu’aux étudiants en économie, science politique ou droit. L’institut Mises France, en collaboration avec les éditions John Galt, a publié la traduction française de la retranscription de six conférences de l’économiste autrichien Ludwig Von Mises. Baptisé Six leçons, le but de ce livre est de rendre plus abordable la pensée de Mises. En effet, « la théorie économique a la réputation d’un domaine obscur et complexe. Aborder la lecture de gros volumes ou affronter les équations étranges les garnissant peut rebuter ». Un ouvrage qui s’avère idéal pour le jeune public, et bien plus enrichissant que le magazine socialiste Alternatives Economiques dont mon professeur de Sciences Economiques et Sociales au Lycée avait été obligé de nous transmettre des bulletins d’abonnement.

S’intéressant tour à tour au capitalisme, au socialisme, à l’interventionnisme, à l’inflation, à l’investissement étranger et à la politique et les idées, Von Mises introduit à merveille les concepts de base de l’économie et de la philosophie libérale de l’école autrichienne. Les thèmes abordés sont également très actuels, à l’image de la leçon sur l’inflation.

Ce livre a également une visée historique. Mises dénonce les erreurs de politiques économiques des gouvernements du début du XXème siècle et ce qui est remarquable (et désolant), c’est que de nombreux gouvernements contemporains font les mêmes faux pas, qui entraînent les mêmes conséquences… Il prend en exemple le contrôle des loyers qui débouche inévitablement sur une pénurie de logements, alors qu’en France, certaines villes en zone tendue qui plafonnent les loyers connaissent une crise du logement. Il explique également comment la fixation des prix par le gouvernement provoque une baisse de l’offre et une hausse de la demande, à l’heure où Bruno Le Maire songe à bloquer le prix de 5 000 produits de grande distribution.

Dans ce livre, les termes économiques sont définis très clairement ; pour l’interventionnisme par exemple, Mises désigné cela comme le fait « que l’Etat ne limite pas son activité à la préservation de l’ordre […] L’interventionnisme signifie que l’Etat veut faire plus. Il veut interférer dans les phénomènes de marché […] L’interventionnisme signifie que l’Etat, outre ne pas protéger le fonctionnement fluide de l’économie de marché, perturbe les divers phénomènes de marché ; il perturbe les prix, les salaires, les taux d’intérêt, et les profits. » (p. 31)

Expliquant parfaitement ce qu’est le capitalisme et dénonçant de façon méthodique le socialisme et les politiques planificatrices, ces conférences de Mises permettent de bien comprendre les bases du fonctionnement de l’économie et peut orienter le lecteur vers les écrits majeurs de l’auteur autrichien, comme L’Action humaine ou Le Socialisme.

Dans la dernière de ses leçons, la politique et les idées, Ludwig Von Mises dit ceci : « Les idées et seules les idées peuvent éclairer les ténèbres. Ces idées doivent être présentées au public de telle manière à convaincre les gens. Nous devons les convaincre que ces idées sont les bonnes et non les mauvaises. Le grand âge du XIXe siècle, les grandes réalisations du capitalisme, furent le résultat des idées des économistes classiques, d’Adam Smith et de David Ricardo, de Bastiat et d’autres. Ce dont nous avons besoin, ce n’est rien d’autre que de substituer de meilleures idées à de mauvaises idées. J’espère et je suis confiant que cela sera fait par la génération montante. Notre civilisation n’est pas condamnée… » (p. 85)

Ces conférences ont été données en Argentine. Ironie du sort, après une politique socialiste qui a littéralement détruit l’économie argentine pendant des décennies, c’est un candidat se réclamant de la pensée de Mises, Javier Milei, qui est en tête des sondages de l’élection présidentielle qui aura lieu fin octobre 2023.

Si nous conseillons cet ouvrage aux étudiants, ce livre devrait également être lu par notre classe politique dans son ensemble, droguée à l’étatisme pathologique.

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