Ça y est ! Le Brexit a eu lieu. Sans manifestations ou débordements dans les rues, sans violences ou dégradations, sans un mouvement de « gilets jaunes britanniques ». Les Anglais ont d’abord donné une leçon de civilisation à une grande partie de l’Europe en général et à la France en particulier. Même terriblement divisés lors du référendum de 2016, ils ont respecté la majorité (courte) qui a choisi la sortie de l’Union européenne. Malgré de très longues discussions acharnées avec les représentants de Bruxelles et au sein des partis politiques britanniques, l’apocalypse n’a pas eu lieu. La vitalité démocratique de ce pays a triomphé.
Grande-Bretagne
Quelques enseignements pour la France et la droite en particulier
Le Parti conservateur britannique a obtenu une victoire historique lors des dernières élections législatives organisées dans un contexte particulier de débats acharnés autour du Brexit. Ce sont les meilleurs résultats depuis l’époque de Margaret Thatcher et de sa troisième victoire législative en 1987. En face, le Parti travailliste (Labour) dirigé par Jeremy Corbyn obtient les plus mauvais résultats depuis 1935. Que nous apprennent ces élections ?
Le Brexit est source d’incertitudes politiques et économiques aussi bien au Royaume-Uni que dans l’Union européenne. La perspective de plus en plus probable d’un « no-deal » renforce les inquiétudes sur la situation post-Brexit. L’UE aurait autant, voire plus, à perdre que le Royaume-Uni. Et nous pouvons déjà l’observer à l’heure actuelle.
Malgré le Brexit en faveur duquel les Britanniques ont voté il y a presque deux ans, et les cris d’alarme de nombreux économistes, les derniers indicateurs montrent une économie britannique en bonne santé.
Entre les critiques du Brexit, largement répandues dans la plupart des médias français, il est difficile d’apercevoir les statistiques concernant le marché de l’emploi au Royaume-Uni. Même sans avoir la chance d’un Jupiter à leur tête, les Britanniques affichent encore une insolente santé économique. Le taux de chômage est à 4.3 % de la population active, le plus bas depuis …1975. Le taux d’emploi atteint 75.3 %, le plus haut depuis…1971. C’est 10 points de plus qu’en France où le taux est à 65.3 %.
Lors du discours de politique générale, le Premier ministre a annoncé timidement une baisse de l’IS (Impôt sur les sociétés) à 25 % d’ici … 2022. Ne craignons pas de baisse de recettes.
Taux d’emploi : 11 points de plus au Royaume-Uni qu’en France
Selon les dernières (mai 2017) données du Office for National Statistics, le taux d’emploi au Royaume-Uni bat des records. Il s’établit à plus de 75 % pour les actifs âgés…
Selon une récente étude publiée par la société Knight Frank, spécialiste de l’immobilier d’entreprises à l’international, le nombre de riches vivant à Londres devrait croître de 30 % d’ici 2026 alors que de nombreux journalistes et autres spécialistes prévoyaient un désastre économique au Royaume-Uni après le vote en faveur du Brexit et un retour des riches (et des footballeurs !) en France.
Alors que notre ministre de l’Education, Najat Vallaud-Belkacem, propose de « réformer » le Master en le rendant encore plus « accessible » (il faut comprendre qu’aucune sélection n’interviendra entre la licence et le master et entre le master 1 et le master 2 et ainsi tous les étudiants auront la possibilité de faire deux années de Master), au Royaume Uni, on prépare une grande réforme du système universitaire qui le rendra encore plus compétitif grâce à la concurrence et à l’autonomie.
Nombreux étaient les journalistes et autres spécialistes qui prévoyaient un désastre économique au Royaume-Uni après le vote en faveur du Brexit. C’est une catastrophe qu’on nous annonçait, mais dont la France pourrait profiter économiquement. Or, les données publiées récemment montrent, au contraire, un après-Brexit plutôt rassurant pour le Royaume-Uni.