Les dernières statistiques du chômage confirment une embellie sur le marché de l’emploi américain. Environ 227 000 emplois ont été créés en février. Et ce qui est encore plus intéressant…
Emploi et chômage
On n’embauche pas quand on ne peut pas licencier. Pour lutter contre le chômage massif, l’Espagne et l’Italie libèrent le marché du travail. Qu’attend la France ? L’IREF propose la suppression de l’article L1235 (1-6) du Code du travail qui fixe la procédure du licenciement.
Le référendum sur l’indemnisation du chômage est l’une des mesures phares du programme Sarkozy. Le Président se réfère volontiers aux mesures prises en Allemagne. Mais l’indemnisation et la réinsertion des chômeurs ne sont qu’un pan de l’édifice cohérent mis en place par le chancelier Schröder. Plein d’autres mesures ont permis d’abaisser à 6 % le taux de chômage allemand.
Les deux grands soucis de l’Europe : le poids de l’Etat et le marché du travail
Une étude réalisée par Indermit Gill et Martin Raiser et publiée par la Banque Mondiale fin janvier pointe les grands problèmes de l’Europe économique : encore trop de dépenses publiques et un marché du travail très rigide. Aujourd’hui, les dépenses sociales des Etats européens sont plus élevées que celles faites par le reste du monde. Les auteurs ont calculé qu’un Etat dont les dépenses publiques dépassent 40 % du PIB fait perdre deux points de croissance à l’économie. Pour ce qui est du marché du travail, les Français travaillent aujourd’hui un mois et demi de moins par an que les Américains. Mais le travail n’a pas fait peur à 1.5 millions de diplômés européens qui ont traversé l’océan durant ces 20 dernières années. La fuite du capital humain est plus grave que celle du capital financier.
Le modèle social français nous aurait protégé contre la crise, mais le chômage ne cesse de progresser dans notre pays, alors qu’il diminue aux Etats-Unis. L’écart avec les Etats-Unis se creuse, mais il est très ancien, et tient à la différence dans le fonctionnement du marché du travail et dans la liberté d’entreprendre. Analyse comparative faite par Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF
+ 6,7 points C’est l’écart entre le taux d’emploi de l’Allemagne et de la France Ces derniers temps on a souvent comparé France et Allemagne en ce qui concerne le…
+ 6,7 points. C’est l’écart entre le taux d’emploi de l’Allemagne et de la France Ces derniers temps on a souvent comparé France et Allemagne en ce qui concerne le niveau des dépenses publiques et la fiscalité. Mais on doit s’intéresser aussi aux statistiques qui en disent long sur les différences structurelles entre les deux pays. On a relevé l’écart entre les heures travaillées dans les deux pays.
Nos politiques devraient suivre de près ces chiffres. Sans aucune campagne pour le « Made in USA », l’économie américaine a créé ces deux dernières années plus de 334.000 emplois nets dans l’industrie (durant la même période, la France a perdu 100 000 emplois). Un chiffre très important pendant une période de crise. Néanmoins, il ne faut pas se faire des illusions.
L’Espagne est un bon exemple du lien entre le taux de chômage et les déplacements des travailleurs. Entre 2000 et 2010, ce pays a attiré grâce à son boom économique plus de 4.2 millions de personnes du monde entier. Avec la crise économique, le phénomène s’est inversé. En 2011, il y a eu plus de personnes qui ont quitté l’Espagne que celles qui y sont entrées. Une première depuis 1990.
6 sur 34! Les dernières statistiques (décembre 2011) de l’OCDE sur le taux de chômage sont sans appel. Seuls six membres (sur 34) de l’OCDE affichent un taux de chômage supérieur à celui de la France qui est de 9.8 %. Le taux moyen des membres de l’OCDE est de 8.3 %, celui des sept grands pays industrialisés étant de 7.7 %. Nos dirigeants ne peuvent vraiment plus dire que notre modèle social nous protège ou que la crise est la cause de notre chômage. C’est bien le modèle social qui est la principale cause du chômage.