L’ancien Premier ministre est l’un de ceux qui ont très bien compris que pour vaincre le chômage il faut surtout créer des emplois.
Emploi et chômage
Encore un Plan qui passe complètement à côté de l’essentiel. Mais quand la gauche comprendra-t-elle que les entreprises ont besoin de respirer pour pouvoir embaucher.
Trop gros, trop lourd, trop long, trop complexe, le code du travail français est devenu depuis longtemps illisible. Cette illisibilité génère une incertitude qui a un coût pour les entreprises et qui est ainsi source de « non embauches », c’est-à-dire in fine de chômage. A cet effet, Robert Badinter s’est vu confier la tâche de poser les bases d’un droit du travail simplifié. L’ancien Garde des Sceaux a ainsi remis le 25 janvier son rapport au Premier Ministre.
Se dirige-t-on enfin en France vers une simplification du Code du travail qui pourra libérer le potentiel de création d’emplois par les entreprises ?
Rien n’est moins sûr.
L’INSEE nous apprend qu’on a assisté en 2015 à un recul important des immatriculations de micro-entrepreneurs par rapport à l’année précédente (-21 %). Cela représente 60 000 créations de micro-entreprises en moins en l’espace d’un an.
Oxfam vient de publier son rapport 2016 sur les inégalités de patrimoine, intitulé « Une économie au service des 1 % », dans une tonalité quasi-populiste qui fait penser au mouvement Occupy Wall Street. L’idée principale véhiculée par le rapport est que 62 personnes ont un patrimoine plus élevé que le reste de la population mondiale.
Le plan pour l’emploi de François Hollande voué à l’échec
Nicolas Lecaussin, Directeur de l’IREF, est interviewé par le quotidien Financial Times (19/01) sur le plan contre le chômage proposé par le président François Hollande. Lire.
Malgré un contexte macroéconomique favorable au niveau international, la croissance française reste insuffisante et l’emploi continue à régresser. Le secteur marchand non agricole a compté une destruction nette de 900 emplois au troisième trimestre 2015, malgré une croissance économique prévue à + 1,2 % sur l’année 2015 par la Banque de France. Après une quasi-stagnation sur trois ans (+ 0,4 % en moyenne entre 2012 et 2014), la croissance résulte de la hausse de la consommation des ménages (+ 1,5 % sur un an), qui ont bénéficié de la hausse de leur salaire réel en 2015 sous l’effet du contexte international et d’une inflation faible.
Quelques jours avant la fin de l’année 2015, la France découvre les chiffres insolents de la création d’emplois au Royaume-Uni : plus de 500 000 emplois ont été créés en 2015, ce qui représente un taux d’emploi de 77.6 % contre 64 % en France. Le taux de chômage est tombé à 5.2 % contre 6 % en 2014. C’est deux fois moins élevé que le taux français. Le Royaume-Uni compte 31 millions d’emplois, 6 millions de plus qu’en France alors que la population est légèrement inférieure de l’autre côté de la Manche. Au total, depuis 2010, le Royaume-Uni a créé 2.5 millions privés/nets.
Myriam El Khomri, Ministre du travail, est satisfaite des résultats du chômage publiés le 24 décembre. Un cadeau de Noël en trompe l’œil. Une simple lecture du communiqué du ministère montre que la courbe ne s’inverse pas et une comparaison internationale confirme que nous sommes le seul grand pays dans ce cas. Il est temps de réfléchir aux vraies raisons de cette spécificité française.
L’emploi en France continue sa dégringolade, malgré une reprise dynamique dans les pays européens comparables comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni. Le taux de chômage a atteint en 2015 son plus haut niveau depuis 1997, soit 10,2 % de la population active – 3,6 millions de chômeurs de catégorie A en métropole.