L’Unédic vient de publier un rapport sur les prévisions financières de l’assurance chômage pour la période 2016-2019, et le moins que l’on puisse dire est qu’elles ne sont pas encourageantes. La croissance est revue à la baisse sous l’effet du Brexit, le chômage devrait atteindre les 9,4 % à la fin 2016 pour augmenter à nouveau puis se stabiliser, et la dette devrait atteindre les 30 Md€ fin 2016, et jusqu’à 41,4 Md€ en 2019 ! Il existe pourtant des pistes de réforme pour résorber la dette de l’assurance chômage.
Emploi et chômage
L’actualité offre parfois des rapprochements intéressants. Ce fût le cas ces derniers jours avec les indignations des politiques de tous bords à propos de l’arrêt de l’activité de l’usine Alstom de Belfort, et avec la grève – beaucoup moins médiatisée – des salariés de la centrale nucléaire de Fessenheim. Alors que la décision de fermeture de l’usine de l’industriel français est pleinement justifiée par la rationalité économique, celle de la centrale nucléaire n’est que politique.
Alstom, l’un des leaders mondiaux dans le transport ferroviaire, vient d’annoncer la fermeture, d’ici à 2018, d’un de ses site de production, situé à Belfort. Depuis, on assiste à une nouvelle polémique politico-médiatique dans le contexte de la campagne présidentielle, jusqu’à prôner la nationalisation d’Alstom au Front de gauche. Pourtant, la simple logique économique nous prouve que ce choix est nécessaire et permettra de rapatrier la main d’oeuvre sur d’autres sites plus rentables.
Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire de la droite et du centre, vient de proposer plusieurs mesures pour la réforme de l’Unédic, l’association paritaire en charge de l’assurance chômage :
– la suppression des allocations pour tout demandeur d’emploi qui refuserait deux emplois ou deux formations
– la dégressivité des allocations chômage : l’indemnisation des chômeurs serait diminuée de 20 % au bout d’un an puis encore de 20 % au bout de 18 mois
– confier la gestion de l’Unédic directement à l’État au lieu des partenaires sociaux
Industrie : 353 000 nouveaux emplois par mois aux Etats-Unis
En France, on change de ministre de l’Industrie et on ne cesse de plaindre du recul de l’activité. Aux Etats-Unis, on crée des emplois. Depuis le début de l’année 2016, l’industrie américaine a créé en moyenne 353 000 emplois par mois contre 122 000 en 2009 durant la crise. Ce sont des créations record qui montrent que l’industrie n’est pas un secteur économique en voie de disparition. Il suffit d’innover et de réformer.
Selon l’INSEE, le chômage a reculé au deuxième trimestre pour s’établir à 9,6% de la population active selon les critères du BIT. En trois mois, ce sont 74 000 personnes de moins. Cette baisse n’est malheureusement qu’un trompe l’œil. Elle est sans doute essentiellement due au plan des 500 000 formations qui aurait déjà permis de prendre en charge plusieurs dizaines de milliers de chômeurs transférés à cette occasion de catégorie A en catégorie D. Or ce sont les chômeurs de catégorie A qui font la Une, ce sont ceux dont la courbe doit être inversée pour que le Président de la République pense avoir réussi son pari.
Les nouveaux ateliers nationaux ne réduiront pas le chômage
L’article de Jean-Philippe Delsol est publié par le quotidien l’Opinion dans son édition du 17 août. Lire.
Croissance économique : la France va-t-elle mieux ?
Jean-Philippe Delsol, président de l’IREF, est l’invité (2/08) de l’émission Le Grand Référendum sur Sud Radio pour parler de la croissance économique en France. Ecoutez.
L’article écrit par Jean-Philippe Delsol et Nicolas Lecaussin est publié (27 juillet) sur le site du quotidien Les Echos . Lire.
La lutte contre le chômage est une priorité de tous les instants et de tous nos décideurs. Du moins dans les discours… Dans les faits, c’est rarement le cas. Ou alors la lutte prend la forme d’un maquillage des chiffres : des emplois jeunes par-ci, des formations par-là. Heureusement la CGT nous apporte sa contribution. Le syndicat de Montreuil ne fait pas que descendre dans la rue. Il réfléchit aussi, notamment au meilleur moyen de réduire le chômage. Et la solution est la réduction du temps de travail.