Le président des États-Unis a annoncé en grande pompe un plan en faveur des infrastructures à hauteur de 2 200 milliards de dollars. La réalité est quelque peu différente : seules 7% des dépenses vont vraiment aux infrastructures. Pour financer ces dépenses faramineuses, l’administration Biden propose une hausse de l’impôt sur les sociétés, qui passerait de 21% à 28%.
Les sénateurs républicains et deux sénateurs démocrates modérés s’y opposent fermement. Le projet devant être adopté par au moins 60 sénateurs, le compte n’y est pas. Les Républicains souhaitent un plan centré vraiment sur les infrastructures et souhaitent la suppression des dépenses sociales et des subventions aux syndicats. Par ailleurs, Biden a braqué les sénateurs en proposant la suppression de la « flibuste », un mécanisme d’obstruction parlementaire dont les Démocrates et Républicains ont largement usé lorsqu’ils étaient minoritaires à la chambre haute. Surtout, la hausse de l’impôt sur les sociétés est une ligne rouge que les élus républicains et certains démocrates ne veulent pas franchir alors que les élections de mi-mandat se rapprochent.
Si un plan de dépenses pour les infrastructures de la part du gouvernement fédéral peut se justifier, le reste du projet de loi est un amoncellement de dépenses publiques coûteuses et superflues. En effet, les dépenses sociales sont à la charge des états fédérés et non du gouvernement fédéral. Il semble que Joe Biden se soit fixé pour objectif de détruire tous les fondements sur lesquels reposent la démocratie et l’économie américaine, et de renforcer considérablement le pouvoir du gouvernement fédéral. Ses premières mesures ne suscitent que peu d’enthousiasme et l’accroissement des dépenses sociales limite le retour au plein emploi et pèse sur la croissance américaine.