George Osborne, le chancelier de l’Échiquier (le ministre des Finances), vient d’annoncer vouloir réduire l’impôt sur les sociétés (IS) de 20 % à 15 % d’ici 2020, dans un climat économique post-brexit incertain. Vu par l’Europe comme une stratégie de « dumping fiscal », cette baisse des impôts s’inscrit, selon nous, dans le cadre d’une saine concurrence fiscale entre états souverains. En effet, elle permet à chaque pays de proposer un environnement fiscal adapté aux entreprises grâce au jeu de la concurrence.
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L’Australie a voté ce week-end alors que le pays vient d’entrer dans sa 25e année de croissance économique ininterrompue. En effet, depuis 1991, il n’y a pas eu de récession et cela malgré la grande crise de 2008. Ce sont pas moins de 100 trimestres de croissance positive qu’a connu le continent australien ! Quelles sont les recettes de ce succès ?
Le BREXIT et les réactions qu’il provoque jettent une lumière crue sur les contradictions de la construction européenne, tiraillée entre libéralisme et dirigisme bureaucratique. Deux sujets d’actualité, parmi d’autres, témoignent de cette profonde ambigüité : la procédure bruxelloise lancée contre la France à propos du SMIC et du transport routier d’une part, la politique de prêt sélectif de la BCE d’autre part.
Les politiques sont prompts à dépenser l’argent des autres, le nôtre[[cf. le petit ouvrage remarquable d’Emmanuel Martin, L’argent des autres, Les Belles Lettres]]. Ils savent aussi mieux que jamais faire des cadeaux qu’ils laisseront à d’autres le soin de payer. Le tour de passe passe du Trésor en est l’exemple le plus incroyable, mais pas le seul.
Le gouvernement vient d’annoncer vouloir mettre en place une nouvelle taxe à destination des nouvelles régions dans la prochaine loi de Finances, une « taxe spéciale d’équipement régional » (TSER) qui servirait à financer le soutien régional aux TPE-PME. Le produit de la taxe, appliquée sur les entreprises et les ménages, devrait rapporter environ 600 M€ et servirait à financer le transfert de la compétence exclusive du développement économique (copartagée jusque-là avec le département) à la nouvelle région. Mais l’introduction d’une nouvelle taxe pourrait avoir des conséquences néfastes dans le contexte économique incertain actuel en pénalisant l’investissement des entreprises et la consommation des ménages, d’autant que le produit de la taxe ne viendrait compenser ni une baisse du budget des départements ni de nouvelles dépenses publiques.
En septembre 2013, nous avons eu droit à la loi Duflot. Fin juin 2016, c’est la loi Cosse, du nom de la ministre du Logement. Les deux sont liées car il s’agit d’une lubie socialiste selon laquelle le fait d’encadrer les loyers contribuerait à faire baisser leur prix et à augmenter l’offre de logements. L’encadrement des loyers sera donc étendu à la banlieue parisienne. Pourtant, la France a déjà pratiqué l’encadrement des loyers dans le passé sans pour autant obtenir des résultats probants.
Le Grexin a favorisé le Brexit comme, selon la loi de Gresham, La mauvaise monnaie chasse la bonne lorsque deux monnaies se trouvent simultanément en circulation avec un taux de change légal fixe, les agents économiques préférant conserver la « bonne » monnaie et laisser la mauvaise aux autres. C’est le choix qu’ont fait les Britanniques en assumant la leçon de ce commerçant et financier anglais Thomas Gresham qui avait contribué à la création de la bourse de Londres au XVIème siècle.
En 1999, le magazine The Economist publiait une enquête réalisée auprès de 164 économistes britanniques qui montrait que deux tiers de ces économistes considéraient que la Grande-Bretagne allait aussi adopter l’euro. Fin juin 2016 : non seulement l’euro n’est pas la monnaie des Britanniques mais leur pays a même choisi de quitter l’Union européenne. Les économistes se sont trompés dans leur grande majorité mais qui aurait pu anticiper de tels changements ? D’ailleurs, au moment où l’on apprenait les résultats du référendum, étaient rendues publiques aussi les statistiques du chômage montrant que le taux d’emploi du Royaume-Uni atteignait 77.8 %, le taux le plus élevé depuis 40 ans ! Et le taux de chômage est à son plus bas niveau depuis 20 ans : 4.9 %, deux fois moins élevé qu’en France. Même le taux de criminalité a drastiquement baissé : les violences sur personnes sont deux fois moins élevées qu’au début des années 1990.
La durée moyenne du chômage est de 18.1 mois parmi les membres de l’UE contre 8.1 mois pour les pays de l’OCDE, et de seulement de 6.7 mois aux Etats-Unis. La comparaison des durées de chômage dans les différents pays d’Europe et de l’OCDE fait apparaître, en France, une tendance inquiétante. En effet, la France se situe dans le groupe des pays où le chômage de longue durée (plus d’un an) et de très longue durée (plus de 2 ans) touche une partie élevée de la population et s’inscrit dans une dynamique haussière. On pourrait interpréter cela par le fait qu’en France, plus un individu connaît un chômage durable, plus il y reste ; et ce phénomène serait plus important que chez certains de nos voisins.
À quelques jours du référendum britannique sur le maintien du Royaume-Uni (RU) dans l’Union européenne (UE), qui se tiendra le 23 juin prochain, les électeurs britanniques semblent pencher majoritairement pour le Brexit selon plusieurs sondages, même si le match s’annonce serré. Pourtant, même s’ils pourraient se libérer du fardeau réglementaire et des politiques d’harmonisation fiscale, la sortie du Royaume-Uni de l’UE pourrait avoir des conséquences dramatiques à la fois pour l’économie britannique mais aussi pour l’économie européenne et mondiale : d’ici à 2020, le PIB britannique pourrait être moins élevé de 70 Md€ à 125 Md€, et l’emploi total pourrait être inférieur de 350 000 à 600 000 personnes, en fonction des différents scénarios de sortie étudiés.