Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

Journal des Libertes
anglais
Accueil » Produits « essentiels » : l’Etat et les politiques décident à notre place

Produits « essentiels » : l’Etat et les politiques décident à notre place

par
151 vues

L’une des principales caractéristiques des pays communistes est la pénurie. Partout où l’on a mis en place le marxisme, où l’on a aboli la propriété privée et nationalisé les entreprises, l’économie s’est effondrée et les produits ont commencé à manquer. Les politiques français semblent avoir trouvé encore mieux. Ils nous empêchent d’avoir accès à certains articles même s’il n’y a pas de pénurie. Le gouvernement a décidé de fermer les rayons non essentiels dans les grandes surfaces, plutôt que d’autoriser les petits commerces à rouvrir.

Cette décision est grotesque et dangereuse. Afin d’empêcher une situation de monopole qu’il a lui-même créée avec le confinement et les fermetures de commerces, les responsables politiques décident pour nous de ce dont nous avons besoin. La formule « produits essentiels » ne peut être que le fruit d’une puissante réflexion d’énarque, qui vient s’ajouter à la longue liste des absurdités françaises. Car enfin, de quel droit peut-on se substituer à quiconque pour décréter que telle chose lui est essentielle et telle autre, non ? Si je n’ai plus de chaussettes ou de slips, il est essentiel que je m’en procure. Les livres me sont essentiels en ces temps de confinement, mon voisin préfère une bouteille de vin : pas de chance pour moi, les librairies sont fermées mais tant mieux pour lui, les cavistes sont ouverts… Ma voisine, vieille dame seule, soignait son apparence pour garder le moral et recevait une coiffeuse à domicile : interdit ; non seulement elle est confinée, mais elle sera moche aussi. Et allez dire à un croyant fervent que l’office religieux est moins « essentiel » que la messe des journaux télévisés…
On n’est plus si loin du système totalitaire communiste où la plupart des produits – y compris l’essence et le papier toilette – étaient en nombre limité, certains disponibles uniquement sur présentation de tickets de rationnement. C’était le Parti qui déterminait la nature et la quantité de ce qu’il fallait distribuer à chaque individu ou famille. Nos dirigeants font presque pire car eux n’ont pas « l’excuse » de la pénurie. Les produits sont en rayon, disponibles, mais on nous interdit de les acheter. Encore plus grave, la police a été chargée d’effectuer des contrôles, avec amendes en cas de non respect des consignes gouvernementales. Comme si elle n’avait pas d’autres missions à remplir.
Nous avons l’habitude en France d’un Etat omnipotent, mais la pandémie l’a poussé à se dépasser, justifiant toutes nos craintes. Interdictions, fermetures, directives contradictoires : son échec – de plus en plus évident – dans la lutte contre la Covid, l’accule à prendre des mesures désespérées, chaotiques et donc mal acceptées. C’est plus facile que d’admettre que personne encore n’a trouvé d’issue, pas même de règles qui concilient tous les impératifs, et qu’en attendant, le fameux principe de précaution (les gestes barrière) devient une question de vie ou de mort. Plus facile que d’essayer d’organiser sur ce constat une gestion moins incohérente, plus « participative », voire « co-responsable », ou encore « démocrato-compatible ». Une gestion qui responsabilise tous ceux qui ne demandent que ça, puisque de toute façon il y aura toujours des inconditionnels de l’opposition de principe. L’Etat doit décider avec nous, l’Etat ne doit pas décider pour nous, sans nous. Sauf à faire de nous un grand troupeau d’assistés amorphes. Ce qui serait la voie, comme l’avait très bien prévu Tocqueville, vers une nouvelle forme de despotisme.

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Vous pouvez aussi aimer

Laissez un commentaire

9 commentaires

ed 10 novembre 2020 - 9:12 am

niveau 6ème
Analyse puérile et caricaturale indigne de l'IREF.
(de plus en plus courant, à la dérive)

Répondre
françois 10 novembre 2020 - 10:04 am

Pas du tout puéril mais réaliste peut être préférez vous la servitude

Répondre
sauternes 10 novembre 2020 - 10:19 am

excellent article mais…
ignorer ou répondre à EG? je l'ignore.
Excellent article, mais le vrai problème est que le covid19 est juste une excuse pour nous emmener au désastre. J'entends aucune proposition pour nous sortir de la catastrophe inéluctable – collapse financière – guerre?

Répondre
GyB 10 novembre 2020 - 10:45 am

Dommage de déraper dès l’intro
Le fond de la position est juste: créer une pénurie avec des rayons pleins pour soi-disant rééquilibrer les filières de distribution est du domaine du despotisme.
Pourquoi faire référence au communisme qui est du domaine du passé, qui ne compte plus. D’autres despotes et dictateurs de tous poils ont eux aussi pris des décisions de ce type.
Cette référence au communisme donne l’impression que l’auteur est bloqué dans une haine ancienne qui l’empêche d’aborder les sujet de façon plus pertinente et plus d’avenir
Dommage et indigne de l’esprit de l’IREF

Répondre
Nicolas Lecaussin 10 novembre 2020 - 10:58 am

Re : Dommage de déraper dès l’intro
Il y a toujours des dictatures marxistes !Et ce n’est pas une haine ancienne mais toujours actuelle et permanente !

Répondre
PICOT 10 novembre 2020 - 1:37 pm

Tout à fait d'accord, Mr Lecaussin. Nous sommes toujours imprégnés de fonctionnements socialistes, voire communistes, depuis la dernière guerre où nos alliés soviétiques ont été valorisés par la victoire. Le socialisme n'a jamais marché nulle part? Aucune importance, notre bien aimé gouvernement nous met le nez dedans du soir au matin, en ce sens où l'Etat décide de tout, s'occupe de tout, et tant pis s'il n'y connait rien. Le communisme, oui, n'est pas du domaine du passé, nous en avons des traces chez nous, pour ne pas dire plus. La Sécurité Sociale par exemple, ou un parti communisme toujours là. Incroyable. Sans parler des pays comme Cuba où, dans les épiceries dites d'Etat, on voit trois boites de conserves qui se courent après en tout et pour tout. Je le sais pour l'avoir vu.

Répondre
Goufio 10 novembre 2020 - 1:09 pm

Juges
Mais aujourd’hui nous avons les « juges » de la bien pensence.
Faudra t’il un jour demander la permission pour donner son opinion ?

Répondre
Xian 10 novembre 2020 - 5:03 pm

Le despotisme est…
… toujours ridicule. Le socialisme en est une condition suffisante,… mais malheureusement pas nécessaire.
Croire qu'un quelconque gouvernement puisse utilement commander et punir est une perversion de l'esprit, chez un adulte.
"Ils" – ceux qui prétendent nous apprendre à vivre, du plus vil fonctionnaire aux politiciens élus – font régner arbitraire et violence, et voudraient en plus notre estime… Ils ne récolteront que nos rires !
Obéissons à papa et maman, c'est bien suffisant !
Merci, Nicolas, pour ce bon billet, comme toujours !
🙂

Répondre
Le Breton 10 novembre 2020 - 7:36 pm

Qui en profite?
À qui profite le »crime »?? La question est peut-être là….

Répondre