Ce qui dérange vraiment Manon Aubry et ses camarades, c’est que Bernard Arnault soit l’homme le plus riche de France et le troisième plus riche du monde (voire premier en 2019).
riches
L’Observatoire des inégalités -tout un programme…- vient de faire paraître son « Rapport sur les riches en France » dont il est indiqué qu’il s’agit de la première édition et qui en appellera sans doute beaucoup d’autres (Anne Brunner & Louis Maurin (dir.), Rapport sur les riches en France », Observatoire des inégalités, 2020, 101 p.). Concentrons-nous sur sa substantifique moelle.
La revue Challenges publie son nouveau classement des plus grandes fortunes de France qui cumulent un patrimoine estimé à 750 Mds d’euros. On apprend, entre autres, que leurs actifs professionnels ont progressé de 3 % en un an (par rapport à 7 % l’année d’avant), que, malgré la suppression de l’ISF, ils sont toujours beaucoup taxés (fiscalité sur le patrimoine), qu’ils donnent (beaucoup) moins que dans les pays anglo-américains (environ 300 Mds d’euro par an contre 2.6 Mds d’euros en France !) et que ce classement bouge moins que celui des autres pays, en particulier celui de l’Amérique.
Derrière le Covid-19, le spectre d’un front fiscal uni contre les « riches » ?
Les hostilités n’auront pas tardé à être déclenchées. Le concours Lépine de la fiscalité fut (re)lancé dès l’examen, à l’Assemblée nationale puis au Sénat, du projet de loi de finances rectificative pour 2020, présenté par le Gouvernement pour traduire dans le budget de l’État les 45 milliards d’euros du plan de sauvetage et les 300 milliards d’euros de prêts garantis (et qui, vu l’ampleur de la crise financière qu’annonce la crise sanitaire en cours, devrait être suivi de plusieurs autres « collectifs budgétaires » d’ici la fin de l’année). Avec, dans chacune des assemblées parlementaires, les deux mêmes propositions d’amendements issus d’élus communistes et « Insoumis ».
A quoi servent les riches ? Plusieurs réponses nous ont été données ces derniers jours à l’occasion de la crise pandémique actuelle.
Thomas Piketty, Emmanuel Saez, Emmanuel Todd… voilà quelques noms de gauche, qu’on associe tout de suite à la « lutte contre les inégalités » et à la « taxation de riches ». Leur grand cheval de bataille, que les médias enfourchent pratiquement tous aussi, est le besoin d’une plus forte imposition des plus riches lesquels, toujours selon eux, ne paieraient pas suffisamment d’impôts. Ces arguments ont été repris par les candidats démocrates – en particulier Bernie Sanders et Elisabeth Warren – à l’investiture pour la présidentielle américaine. Les membres démocrates du Congrès avancent, eux aussi, des propositions en ce sens avec une surtaxe de 10% sur les revenus supérieurs à 2 millions de dollars.
La politique fiscale d’Emmanuel Macron est-elle faite pour les « riches » ?
L’étiquette de « président des ‘’riches’’ » colle à la peau d’Emmanuel Macron comme un sparadrap depuis le début de son quinquennat. En cause, notamment, ses choix de politique fiscale. La raison de cette itération tient cependant plus au raisonnement suivi, constamment déficient car exclusivement concentré sur les aspects redistributifs de la fiscalité, qu’à la politique même du président de la République. Quand les prélèvements obligatoires et la redistribution représentent la moitié du revenu national (et considérablement plus, à l’échelle de certains individus, si l’on tient compte de la très forte progressivité du système socio-fiscal), il est délicat de traiter isolément de mesures fiscales, et pour ainsi dire fallacieux de les qualifier de « cadeaux ». À mi-mandat, et après l’adoption de trois (2018, 2019 et 2020) des cinq budgets du quinquennat traduisant l’ensemble des engagements de campagne du candidat, quelle analyse alternative peut-on faire de la politique fiscale du président Macron ?
Parmi les réformes les plus significatives d’Emmanuel Macron figure en bonne place le remplacement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI). Cette mesure a suscité nombre de polémiques, le gouvernement étant accusé de « faire des cadeaux aux riches ». Pour tenter d’éteindre l’incendie, il a été mis en place un comité d’évaluation des réformes de la fiscalité du capital en décembre 2018 qui a remis son premier rapport en octobre 2019.
La Californie est en train de devenir une nouvelle France. On préfère les pauvres aux riches, on fait tout pour taxer et chasser les plus fortunés. Sauf que là-bas non plus, ça ne marche pas. Cela provoque même l’effet contraire.
Il est très probable que les étudiants américains apprécient plus les riches que Thomas Piketty. On sait que les frais d’inscription dans les universités sont élevés aux Etats- Unis mais,…