Avec le grand projet chinois de ressusciter les antiques routes de la soie et les routes maritimes (dont l’établissement d’une base à Djibouti est la première étape), le destin commercial et politique de l’Europe dans le monde pourrait se décider en Asie centrale et dans la zone de l’Océan Indien. Céder de l’influence sur ces routes d’échanges et de communication, ou en abandonner le contrôle à une autre puissance hégémonique, serait un choix désastreux.
libre-échange
La campagne présidentielle est décidemment bien affligeante. Comme l’écrivait Nicolas Lecaussin après le grand débat, l’impression est d’être en 1917 et pas en 2017. Un parfum de collectivisme flotte de manière assez nauséabonde, sans que cela émeuve grand monde. Et, au-delà d’une « politique du père Noël » consistant à distribuer toujours plus dans la logique d’un étatisme éculé, il y a un point sur lequel les collectivistes de droite comme de gauche se rejoignent joyeusement : le protectionnisme. Pour Madame Le Pen il est urgent de mettre en place des mesures de « protectionnisme intelligent » ou « réfléchi ». Pour Monsieur Mélenchon il s’agirait d’un protectionnisme « solidaire ».
Libérer le commerce international à l’heure des nouveaux protectionnismes : mode d’emploi
Beaucoup d’efforts ont été faits depuis la fin de la seconde guerre mondiale pour affaiblir le protectionnisme. Celui-ci prenait traditionnellement la forme de droits de douane qui, selon certaines estimations, s’élevaient en moyenne à 22% en 1947 pour s’établir autour de 6% aujourd’hui. Cette évolution doit être saluée mais ne doit pas occulter le fait que le commerce international est encore entravé par de nombreux obstacles, parmi lesquels on retrouve les mesures non-tarifaires.
Le protectionnisme fait son grand retour. C’est vrai aux Etats-Unis, comme en Europe, dans les programmes et les discours, mais aussi dans les décisions : les mesures protectionnistes progressent. Le dernier rapport de l’OCDE tire la sonnette d’alarme : plus de protectionnisme, c’est plus de chômage et moins de croissance ! Il est donc urgent de revenir au libre-échange.
Nombreux ont été ceux qui se sont réjouis du blocage de la signature du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. De Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, en passant par plusieurs responsables politiques de droite et de gauche, adversaires de la liberté des échanges, ils ont érigé le refus des Wallons en symbole de la révolte des peuples face à la mondialisation en victoire de la démocratie.
Qu’on se le dise : pour la France le TAFTA, le traité de libre échange entre les USA et l’Europe, c’est terminé. Matthias Fekl, secrétaire d’État au commerce extérieur a en effet declaré le 30 août « A la fin du mois de septembre […] je demanderai, au nom de la France, l’arrêt des négociations sur le Tafta ». Alors, « fini-fini » le TAFTA pour la France ?
Pour favoriser l’emploi, il vaut mieux la mondialisation que le protectionnisme
– La France importe beaucoup, mais elle exporte également beaucoup. Si l’on regarde ses partenaires, et en particulier l’Allemagne, on voit aussi que l’Allemagne est notre premier « fournisseur »…
TAFTA / TTIP : le gouvernement instrumentalise la peur de la mondialisation
Faut-il avoir peur du TAFTA (Trans-Atlantic Free Trade Agreement), le traité de libre échange entre l’Europe et les USA en cours de négociation ? Alors que la treizième session des négociations a repris à New York le 25 avril, la France semble vouloir bloquer la négociation. Douche froide pour Barack Obama venu en Europe défendre le traité et qui, la veille en compagnie d’Angela Merkel, pressait les Européens d’aboutir.
Les échecs successifs des accords multilatéraux promus par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont eu pour effet d’accélérer la volonté des Etats de nouer des accords préférentiels directement entre deux nations ou groupes de nations. A eux seuls, les Etats-Unis et l’Europe pèsent pour près de la moitié du PIB mondial, mais leur part dans les échanges internationaux s’est réduite à mesure que les pays à forte croissance se sont développés. Que ce soit les Etats-Unis ou l’Europe, tous deux réalisent l’importance de continuer de peser dans le commerce mondial et ont donc pris naturellement part à cette course. Depuis juillet 2013, de sérieuses négociations ont débuté entre ces deux blocs et devraient aboutir sur un accord de libre-échange à l’horizon 2016. Ou en est-on aujourd’hui ?
Etats-Unis :
les exportations ont créé 1 million d’emplois nets
Depuis 2009, l’Amérique a multiplié les pactes de libre échange avec de nombreux pays (plus d’une vingtaine) à travers le monde. Grâce à cela, les exportations de produits américains vers…