Dans une Tribune publiée (9 mars) dans Le Figaro, nous avions mis en garde contre les dangers du protectionnisme tout en vantant les mérites du libre-échange et son impact sur la croissance économique et la création d’emplois. L’article avait été écrit après l’annonce de mesures protectionnistes par le président Trump qui, depuis, les a adoucies en écartant les pays européens, le Mexique et le Canada de ses cibles. Reste surtout visée la Chine avec son excédent commercial de 375 Mds de dollars avec les Etats-Unis. Certes, cet excédent profite aux familles américaines car elles achètent moins cher des produits de consommation fabriqués en Chine. Il est néanmoins condamnable pour diverses raisons.
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Laurent Pahpy est l’invité de Sud Radio (14/02) pour débattre du protectionnisme. Ecoutez l’émission.
Loin d’être une victoire, la récente décision concernant la directive de 1996 sur le travail détaché n’a pas essentiellement changé le système comme le souhaitait la France. Les transformations ont été minimes et ne vont pas affecter, au moins à court terme, le travail détaché. Ce qu’il faudrait c’est une réforme en profondeur du marché du travail français et de l’Etat.
Travailleurs détachés : moins de 1 % de la main d’œuvre européenne
Fallait-il autant de réunions et de rencontres pour revoir la directive de 1996 sur les travailleurs détachés ?
Avec le grand projet chinois de ressusciter les antiques routes de la soie et les routes maritimes (dont l’établissement d’une base à Djibouti est la première étape), le destin commercial et politique de l’Europe dans le monde pourrait se décider en Asie centrale et dans la zone de l’Océan Indien. Céder de l’influence sur ces routes d’échanges et de communication, ou en abandonner le contrôle à une autre puissance hégémonique, serait un choix désastreux.
La campagne présidentielle est décidemment bien affligeante. Comme l’écrivait Nicolas Lecaussin après le grand débat, l’impression est d’être en 1917 et pas en 2017. Un parfum de collectivisme flotte de manière assez nauséabonde, sans que cela émeuve grand monde. Et, au-delà d’une « politique du père Noël » consistant à distribuer toujours plus dans la logique d’un étatisme éculé, il y a un point sur lequel les collectivistes de droite comme de gauche se rejoignent joyeusement : le protectionnisme. Pour Madame Le Pen il est urgent de mettre en place des mesures de « protectionnisme intelligent » ou « réfléchi ». Pour Monsieur Mélenchon il s’agirait d’un protectionnisme « solidaire ».
Libérer le commerce international à l’heure des nouveaux protectionnismes : mode d’emploi
Beaucoup d’efforts ont été faits depuis la fin de la seconde guerre mondiale pour affaiblir le protectionnisme. Celui-ci prenait traditionnellement la forme de droits de douane qui, selon certaines estimations, s’élevaient en moyenne à 22% en 1947 pour s’établir autour de 6% aujourd’hui. Cette évolution doit être saluée mais ne doit pas occulter le fait que le commerce international est encore entravé par de nombreux obstacles, parmi lesquels on retrouve les mesures non-tarifaires.
Le protectionnisme fait son grand retour. C’est vrai aux Etats-Unis, comme en Europe, dans les programmes et les discours, mais aussi dans les décisions : les mesures protectionnistes progressent. Le dernier rapport de l’OCDE tire la sonnette d’alarme : plus de protectionnisme, c’est plus de chômage et moins de croissance ! Il est donc urgent de revenir au libre-échange.
Nombreux ont été ceux qui se sont réjouis du blocage de la signature du traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada. De Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, en passant par plusieurs responsables politiques de droite et de gauche, adversaires de la liberté des échanges, ils ont érigé le refus des Wallons en symbole de la révolte des peuples face à la mondialisation en victoire de la démocratie.
Qu’on se le dise : pour la France le TAFTA, le traité de libre échange entre les USA et l’Europe, c’est terminé. Matthias Fekl, secrétaire d’État au commerce extérieur a en effet declaré le 30 août « A la fin du mois de septembre […] je demanderai, au nom de la France, l’arrêt des négociations sur le Tafta ». Alors, « fini-fini » le TAFTA pour la France ?