L’amputation du budget de la Défense souligne l’hésitation du pouvoir sur ses priorités. Probablement parce que sa position au regard du périmètre de l’Etat demeure incertaine. Certes le discours exprime la vision d’un Etat fort et d’une libération des initiatives. Mais la question reste de savoir si la nouvelle majorité est, ou non, disposée à revenir sur le modèle de l’Etat-providence qui pèse sur les charges des entreprises, sur le pouvoir d’achat des ménages et plus généralement sur la dynamique de tout un peuple.
Exergue – Domaines d’expertise
La France a besoin de vraies réformes, pas du bricolage !
L’article de Nicolas Lecaussin sur les réformes à faire en France est publié par le quotidien l’Opinion dans son édition du 26 juillet.
Déjà surtaxés au cours des dernières années, les propriétaires, soit 65% des Français[[http://appsso.eurostat.ec.europa.eu/nui/show.do?dataset=ilc_lvho02&lang=en]], sont de nouveau visés par deux mesures phares d’Emmanuel Macron : l’Impôt sur la Fortune Immobilière et l’exonération quasi-généralisée de taxe d’habitation. Or, les arguments avancés pour justifier ces mesures, à savoir le manque de mobilité des propriétaires, la faiblesse de l’offre locative et le manque d’investissement dans l’économie productive confinent à la mauvaise foi, dès lors qu’ils trouvent en réalité leur origine dans un excès d’imposition et de réglementation, lesquels sont directement imputables à l’Etat. Quelles seront les conséquences de cette politique fiscale délétère alors que le taux de propriétaire en France est déjà inférieur à celui de l’UE ?
A l’encontre des propos tenus par son premier ministre la veille qui parlait de report des réformes fiscales, le président de la République a annoncé que dès 2018 entreront en vigueur l’exonération d’une première tranche de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages et la réforme de l’ISF. Il s’agit de mini-réformes qui ne changeront pas la pression fiscale en France.
Le taux du livret A devrait logiquement augmenter de 0,75% à 1,0% au 1er août : une aumône pour l’un des principaux placements des Français. Cette aumône cache l’essentiel : le gouvernement continuera à garder totalement la main sur l’épargne administrée des Français, qui est détournée des investissements productifs, où elle serait utile, pour aller où le prince veut bien qu’elle aille.
La vaccination est sûrement déjà obligatoire chez les élus tant les voix contre la confiance accordée au gouvernement ont été peu nombreuses. Que dire aussi d’une partie des médias et du milieu des « spécialistes » dont l’admiration à l’égard du nouveau pouvoir exécutif frôle l’encensement béat ? Pourtant, comme souvent, il y a des lendemains qui déchanteront sans doute.
Ce sont des promesses de campagne de M. Macron : « réformer » le régime de sécurité sociale étudiants et le RSI (Régime social des indépendants). Sauf que par « réformer » il faut comprendre étatiser encore plus en rattachant ces régimes à la Sécurité sociale.
La réforme Macron de l’assurance chômage s’avère dangereuse et coûteuse
Une réforme structurelle du régime de l’assurance chômage était attendue depuis de nombreuses années. Et pour cause, puisque le régime croule sous des déficits qui tendent à devenir de plus en plus abyssaux (un total cumulé de 37,5 Mds € attendu en 2018). Ces derniers s’expliquent par l’existence d’un taux de chômage élevé et endémique. Mais ils s’expliquent également par le recours abusif aux contrats courts et par les modalités actuelles d’indemnisation du chômage qui se révèlent très généreuses ; si bien qu’elles désinciteraient de nombreux Français à reprendre rapidement une activité professionnelle.
Fort de ce constat, Emmanuel Macron propose de mettre en œuvre une réforme structurelle de l’assurance chômage à compter de l’été 2018. Celle-ci consisterait, en premier lieu, à nationaliser cette dernière, autrement dit à la mettre sous le giron de l’Etat, et non plus sous celui des syndicats salariaux et patronaux regroupés au sein de l’Unédic. Cette réforme consisterait, en second lieu, à universaliser l’assurance chômage afin que tous les actifs puissent en bénéficier, et non plus seulement les salariés.
Il est très difficile de prévoir ce que fera le gouvernement concernant le contrat de travail et les relations employeurs-employés. Le programme annoncé est trop flou et comporte trop d’ambiguïtés. Il y aurait pourtant beaucoup d’avantages à s’inspirer de ce qui se fait à l’étranger. Et pas forcément dans des pays comme les Etats-Unis et le Royaume-Uni, repoussoirs « ultralibéraux » pour nos politiques. Prenons plutôt les exemples de l’Allemagne et du Canada, ce dernier pays étant considéré comme ayant le marché du travail le plus flexible.
Législatives : la compétitivité sacrifiée sur l’autel du pouvoir d’achat
Les élections législatives auront lieu dans quelques jours et verront s’affronter plusieurs programmes politiques. Force est toutefois de constater qu’aucun de ceux-ci n’est réellement à la hauteur des enjeux de compétitivité auxquels la France se voit confrontée depuis plusieurs années.