Ce chiffre ressort du discours du mercredi 3 décembre, tenu par le Chancelier de l’Echiquier, George Osborne, – dans lequel il dévoile son projet économique pour l’année prochaine. Cet « Autumn Statement » a lieu chaque année et c’est une sorte “d’état des lieux” économique du pays.
Emploi et chômage
En comparaison des autres pays, la France ne manifeste pas sa singularité par des lois économiques qui lui seraient propres. Ce qui est en jeu, ce sont des choix de société malthusiens : le loisir préféré au travail, la démagogie de l’Etat Providence, le mépris du long terme. La société française prendra-t-elle le virage de sa lente et laborieuse désintoxication ?
Il a été longtemps de mode en France de vanter les mérites d’un système que « le monde nous enviait ». Depuis la crise, l’antienne est devenue plus rare…
Ce document compare les performances économiques françaises à celles des principaux pays étrangers. Son but est de préciser les singularités nationales et d’apprécier nos chances d’échapper aux plus nocives d’entre elles. Voici donc quelques exceptions françaises détaillées dans cette Etude :
• Le PIB français par habitant n’a rien d’exceptionnel par rapport aux autres pays
• La croissance française est médiocre
• Le taux de chômage français est l’un des plus élevés
• La durée du travail en France est l’une des plus faibles
• Le temps de travail par habitant est le plus réduit du monde
• La dette publique française est très supérieure à la moyenne
• Le taux d’investissement français est moyen
• Les charges sociales françaises sont les plus lourdes du monde
Les chiffres du chômage qui viennent d’être publiés sont, encore une fois, très mauvais ! Ils témoignent d’une explosion réelle du chômage de longue durée: + 10 % en 1 an ; et + 30 % depuis 2012, avec le changement de majorité.
La France compte environ 684.000 chômeurs de plus depuis 3 ans ; tandis que la durée moyenne de ce chômage s’élève à 536 jours !
Depuis plus d’une trentaine d’années, le système social français se caractérise par un empilement des prestations et allocations en tout genre, le rendant à la fois extrêmement coûteux, terriblement complexe et parfois injuste.
L’idée de fusionner les deux dispositifs en faveur des salariés les plus modestes, la prime pour l’emploi (PPE) et le Revenu Solidaire d’Activité complément d’activité (RSA activité), est donc une bonne initiative. Toute démarche allant dans le sens de la simplification, de la clarification et de la rationalisation des dépenses ne peut être que saluée.
Le président du MEDEF, Pierre Gattaz, a eu l’énorme courage de proposer que la France sorte de la Convention 158 de l’OIT (Organisation Internationale du Travail) qui interdit de licencier un salarié sans motif. Bien entendu, cette proposition a déclenché l’ire des syndicats malgré l’argumentation du patronat qui démontre que la suppression de ce frein pourrait créer des centaines de milliers d’emplois. Mais quelle est la réalité de cette Convention et comment ça se passe dans les autres pays qui ne l’ont pas signée ?
Les politiques menées depuis ces deux dernières années contribuent à réduire dangereusement le coût du renoncement au travail, favorisant une situation curieuse, et par ailleurs unique au monde, dans laquelle rester inactif et faire des enfants assure des ressources mensuelles convenables, à peine moins élevées que celles d’une famille au profil identique mais dont le couple serait composé de deux actifs rémunérés entre 1.100 et 1.500€ chacun.
L’article de Jean-Philippe Delsol, Président de l’IREF, est repris par Le Figaro Magazine ( 24 octobre) dans :
Pour Thomas Piketty, dont le dernier livre a été analysé et critiqué par l’IREF, les richesses mondiales ont tendance à se concentrer (les 1 % des plus riches) et afin d’y remédier (et lutter ainsi contre les inégalités), il serait bon de mettre en place une taxe mondiale sur le capital des plus riches. Piketty ignore déjà que même parmi les plus riches il existe une forte mobilité.
Le 8 octobre avait lieu le Troisième Sommet Européen pour l’Emploi des Jeunes, réunissant les chefs d’Etat et de Gouvernement. Le chômage des jeunes de moins de 25 ans est de 22% dans l’Union Européenne.
Le taux de chômage structurel en France est l’un des plus élevés d’Europe et deux fois plus élevé qu’en Allemagne
Depuis une décennie, les gouvernements successifs se disent mobilisés contre l’augmentation inexorable du chômage. Pourtant, les chiffres du chômage structurel, c’est-à-dire le taux de chômage lié, non à la mauvaise santé de l’économie, mais à d’autres facteurs tels que la rigidité du marché du travail, ne sont pas bons. Comme on peut s’en douter, les timides réformes entreprises n’ont jamais vraiment eu d’effet sur l’emploi ; non pas que les moyens mis en œuvre soient insuffisants, mais parce que les sources du problème sont ailleurs. C’est parce que les politiques de lutte contre le chômage sont mal ciblées que les gouvernements sont incapables d’en inverser la courbe.