La ministre du Travail Muriel Pénicaud a dévoilé le 27 avril 2018 son « Projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel ». Le texte n’apporte rien de nouveau sur la formation professionnelle par rapport à ce que nous savions déjà et que nous avons détaillé ici-même il y a quelques jours. Il est donc peu probable que les « mesurettes » de Muriel Pénicaud arrivent à changer la donne. Le mal est bien plus profond, et c’est une tout autre politique en matière d’enseignement qu’il faudrait mettre en œuvre.
Éducation
Les Français lisent seulement 2 minutes par jour !
Selon Eurostat, les Français consacrent seulement deux minutes par jour à la lecture des livres contre plus de 10 minutes pour les Estoniens, les Finnois et les Polonais. Les Anglais…
Pour la nième fois depuis 1971, la formation professionnelle va donc être réformée. Muriel Pénicaud, ministre du travail, annonce un « big bang ». Est-ce vraiment le cas ? Derrière les grands mots ne se cache-t-il pas plutôt, une fois de plus, une politique des petits pas ?
Les blocages n’ont plus d’importance, les universités sont obsolètes
Alors qu’une minorité d’anticapitalistes empêche ses camarades d’accéder aux amphithéâtres, certains professeurs ont eu l’idée d’assurer leurs cours en direct par vidéo sur des réseaux sociaux comme Facebook. En permettant de passer outre les blocages, l’utilisation des nouvelles technologies ne démontrerait-elle pas l’obsolescence des universités traditionnelles dans la diffusion de la connaissance ?
Pour le Premier ministre, Edouard Philippe, il s’agirait d’une « révolution copernicienne ». C’est la réforme de l’apprentissage bâtie autour d’une vingtaine de mesures. Celles-ci ne feront pas une « révolution » et risquent même de rendre le système difficilement gérable à terme. Et la réforme proposée est encore loin de ressembler à celles des pays qui ont le mieux réussi dans ce domaine.
Avec une vraie réforme, le bac pourrait devenir un examen indépendant du ministère et de l’Etat. A l’instar des concours d’anglais (TOEIC, TOEFL) bien connus des étudiants, ou de français (DELF) mieux connus des étrangers, il validerait des compétences dans une parfaite objectivité.
Les gouvernants ne cessent de mentionner la formation professionnelle et l’apprentissage dans leurs discours – et leurs promesses – sur le chômage. Ils oublient néanmoins de rappeler quelques données essentielles et surtout l’échec de leurs politiques. Officiellement, la formation professionnelle représente plus de 31 Mds d’euros. Pour quels résultats ? Le taux de chômage français est plus de deux fois supérieur à celui de la plupart des pays riches. Celui des jeunes est même quatre fois plus élevé qu’en Suisse ou en Allemagne !
Fin du tirage au sort ? Mais pour faire quoi ? La réforme pour « canaliser l’accès à l’université » est pleine d’ambiguïtés et ne propose pas les mesures dont aurait besoin le système universitaire français. D’un côté, le bachelier devra avoir le « profil requis » pour entrer à l’université, mais, de l’autre, il gardera le « dernier mot » pour choisir sa filière. Et il n’y a rien dans le projet du gouvernement concernant une vraie sélection à l’entrée. Car – faut-il encore le rappeler ? – l’accès à l’université est un droit mais pas un dû ! Il ne s’agit pas de l’école primaire mais des études supérieures. Ca se mérite ! D’autant plus que presque 50 % des étudiants ne passent pas la première année de fac !
Réforme des Universités : et si on libéralisait la collation des grades ?
L’article de Jean-Philippe Delsol sur la réforme des grades à l’Université est publié par le quotidien l’Opinion dans son édition du 10 nov. Lire.
Fin du tirage au sort ? Mais pour faire quoi ? La réforme pour « canaliser l’accès à l’Université » est pleine d’ambiguïtés et ne propose pas les mesures dont aurait besoin le système universitaire français. D’un côté, le bachelier devra avoir le « profil requis » pour entrer à l’Université, mais, de l’autre, il gardera le « dernier mot » pour choisir sa filière. Et il n’y a rien dans le projet du gouvernement concernant une vraie sélection à l’entrée. Car – faut-il encore le rappeler ? – l’accès à l’Université est un droit mais pas un dû ! Il ne s’agit pas de l’école primaire mais des études supérieures. Ça se mérite ! D’autant plus que presque 50 % des étudiants ne passent pas la première année de fac !