Pour Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, les Français devraient « travailler plus collectivement ». Elle se fonde sur les derniers chiffres du Conseil d’analyse économique (CAE), selon lesquels un habitant en France travaille en moyenne 100 heures de moins qu’un Allemand ou un Britannique, et 300 heures de moins qu’un Américain. Ce déficit s’explique principalement par un taux d’emploi plus faible, notamment chez les jeunes et les seniors. Les Français entrent plus tard sur le marché du travail et le quittent plus tôt.
Voici des propositions de l’IREF dont elle pourrait s’inspirer. Tout d’abord, il serait bon d’assouplir les conditions de départ à la retraite et de choisir librement son âge de départ, d’inciter les seniors à travailler plus longtemps s’ils le souhaitent et de rompre avec l’idée d’une économie conçue comme un « gâteau » à partager. Pour l’emploi des plus jeunes, on pourrait s’inspirer de pays comme la Suisse qui donne une plus grande place à l’entreprise dans le cursus scolaire, encourage l’apprentissage et offre plus de passerelles entre les filières.
Ensuite, supprimer les 35 heures. Cette mesure socialiste freine la productivité, alourdit le coût du travail et réduit les marges de manœuvre des entreprises. Ajoutons à cela la complexité du Code du travail, qui rend chaque embauche périlleuse. Les procédures coûteuses dissuadent les employeurs d’embaucher, surtout dans les PME qui n’ont pas toujours les ressources pour affronter ces coûts. Autre point noir : les charges sociales et patronales, parmi les plus élevées d’Europe, et qui font de la France la championne des bas salaires.
Nos voisins Suisses, réputés pour leur pragmatisme, montrent une autre voie. Leur marché du travail permet des embauches et des licenciements plus flexibles. Pas de salaire minimum national, une fiscalité allégée, des coûts maîtrisés : autant d’atouts qui expliquent un faible taux de chômage et un plus grand dynamisme économique. Nous aurions tout intérêt à nous en inspirer, à condition de faire preuve d’un peu plus d’ouverture d’esprit, d’abandonner nos grands dogmes socialistes et de nous affranchir du pouvoir de nuisance des syndicats.