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Soyons davantage libres de choisir notre âge de départ à la retraite !

Jean-Philippe Delsol dans Le Figaro

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En lieu et place de notre modèle basé sur la répartition, l’avocat Jean-Philippe Delsol plaide pour un système de retraites par capitalisation qui laisserait plus de liberté aux salariés pour décider de l’âge auquel ils cesseraient de travailler.

Les Français travaillent 1490 heures par an en moyenne en 2021. La France est en queue du peloton de l’OCDE, mais huit autres pays travaillent moins par année dont l’Allemagne (1349) et le Danemark (1363). La France fait aussi partie des pays où le nombre d’années de travail est le plus faible à l’échelle d’une vie. Selon Eurostat, elle était en 2019 l’un des quatre pays européens où l’on travaille le moins longtemps: 35,4 années en moyenne, contre 39,1 en Allemagne, 39,4 au Royaume-Uni, 39,8 en Norvège, 42 en Suède…

Moins de travail par semaine et moins d’années travaillées combinés, font de la France l’un des pays où l’on travaille le moins. Ce qui ampute notre compétitivité et surtout, ce qui pèse sur nos retraites basées sur la répartition. En effet, dans un système de répartition, les actifs payent en temps réel, avec leurs cotisations, les pensions des retraités. Les heures travaillées supportent la charge des pensions. Moins d’heures travaillées, c’est plus de contribution pour les actifs et/ou moins de pension pour les retraités. C’est moins de pouvoir d’achat pour les uns et les autres, plus de charges et moins de compétitivité pour les entreprises.

Certes, les syndicalistes qui manifestent aimeraient sans doute que la nation prenne en charge leurs retraites indépendamment de leurs cotisations. Mais à dire vrai, elle le fait déjà de manière considérable et insupportable. Comme l’observe le Haut-commissaire au plan dans son rapport sur les retraites du 8 décembre 2022, «au-delà des cotisations dont il est normal que l’État et les collectivités publiques s’acquittent en tant qu’employeurs […], les caisses ne pourraient pas être en équilibre sans concours financiers publics complémentaires». Pour leurs fonctions publiques, l’État, les collectivités territoriales et les hôpitaux assument des cotisations environ 2 à 8 fois plus élevées que les employeurs privés : 30,6 % pour les fonctionnaires des collectivités locales ou des hôpitaux, 74,3 % pour les fonctionnaires civils de l’État, 126,1 % pour les militaires. Globalement, en 2021, les collectivités publiques ont apporté aux caisses de retraites obligatoires, en sus des cotisations normales équivalentes à celles du privé ( 16,5%), sous forme de surcotisations dites «d’équilibre», subventions ou transferts d’impôts pour des dépenses de solidarité liées à divers avantages sociaux , un montant de 113 milliards d’euros après l’apport duquel il reste encore un besoin de financement complémentaire de près de 30 milliards d’euros, nécessaire pour garantir l’équilibre de l’ensemble du système. Au total conclut François Bayrou, les contributions publiques, donc l’effort des contribuables, représentent 143 milliards d’euros de ressources, soit 41 % des 346 milliards d’euros de recettes totales de notre système de retraite.

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8 commentaires

Laurent46 1 février 2023 - 8:12

Mais OUI c’est l’objectif recherché tout en continuant à payer les prélèvements existants. Ensuite il faudra bien faire le choix des fonds de pension et encore, aucun n’est à l’abri de ce qui s’est passé aux USA et dont on ne veut surtout plus parler, de ceux qui ont tout perdu avec les fonds de pension et qui seront obligés de travailler le restant de leur vie à condition que du travail il y en ait pour eux. La même idéologie des abrutis de cette nouvelle génération qui préfère mettre toute la population dans des situation extrêmes alors que le vrai problème réside avant tout dans les retraites t rentes publiques ou l’Etat n’a jamais pris la mesure de cotiser et au regard du nombre aujourd’hui à la charge de l’argent public, les choses deviennent sévères et insolubles à moins de faire payer ce qui reste encore du privé là ou le travail diminue et ou les entreprises se sauvent faute de disparaître en raison des contraintes, taxes et prélèvements divers que la République des fainéants leurs impose. Dans un des plus petit département de France 400 000 € / mois rien que pour les salaires des élus de l’agglomération reste les salariés et le même phénomène dans les communes, les départements et les Régions. Une organisation mafieuse pour ne pas chercher plus loin. Sans oublier que dans les moindres communes il faut aujourd’hui chercher autant de bienfaits et de loisirs que dans les très grandes villes pour occuper tous ceux qui ne sont aujourd’hui loin des 35 h critiquant les 30 glorieuses période durant laquelle les gens bossaient au moins 2 fois plus que les nouvelles génération et lesquels ont veut aller jusqu’à spolier leurs biens et leurs retraites. La vraie question est de savoir ou est passé tout le fric des cotisations durant les 30 glorieuses et ou passe aujourd’hui tout le fric de ce pays de loin le plus taxé au monde si l’on cumule les taxes nationales et les taxes locales qui restent des taxes quoi que l’on veut nous faire croire. C’est cela le vrai problème et pour ce problème là non seulement il n’y a pas de conscience mais pire encore à ce jour il n’y a pas de frein.

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Bruno 1 février 2023 - 8:54

Magnifique
Et les syndicats qui prétendent que les comptes sont équilibrés. C’est normal, ça ne coûte rien puisque c’est l’Etat qui paie

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Vedun 1 février 2023 - 10:55

Bonjour Monsieur Delsol,
Après le revers juridique que vous (nous) avez reçu sur la problématique des primes et de ses conséquences que vous ne pouvez méconnaître en terme de légitimité du « pouvoir » usurpé, je ne comprends toujours pas pourquoi vous vous acharnez à débattre de cette république désormais illégitime de son propre fait et de ses réformettes.

Je pense que vous devriez changer de logiciel,
envisager l’effondrement de cette république de coquins et penser au retour d’une monarchie en France.

Pour le meilleur et probablement aussi le pire, il faut regarder vers l’avenir.

Bien à vous

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Dudufe 1 février 2023 - 11:02

Entré à 17 ans chez Alsthom St. Ouen (avec un H !) en 1956 je travaillais 45 h/semaine plus 3 h le samedi matin en heures sup.si je le souhaitai.

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CLEMENT 1 février 2023 - 11:26

Donc cette réforme ne sert à rien du tout ! Pour mémoire, la loi TOURAINE actuellement mise en oeuvre (de 2020 à 2035) prévoit de passer à 43 annuités pour partir à la retraite à taux plein. Donc la messe est dite. Impossible de trouver l’étude d’impact de cette loi d’ailleurs… Ceux qui voudraient partir à 62 ans le pourraient donc avec une décote, ce que vous préconisez. Ceux qui veulent renforcer leur retraite disposent d’outils d’épargne déjà mis en place depuis de nombreuses années et peuvent toujours recourir aux placements en actions, …, voire acquérir un bien à louer,… Bref, la capitalisation existe déjà pour ceux qui le souhaitent. Restent les régimes déficitaires du public qui mériteraient un traitement à part. Donc cette réforme ne sert à rien et les syndicats avaient prévenu. Pugnace ou têtu, Macron ? Amateur surtout ! La politique s’apprend au niveau local… Des dossiers sont prioritaires : immigration, insécurité, déficit public, dette publique, hôpital, éducation, fraudes fiscales et sociales, allégement de la bureaucratie, optimisation de la décentralisation,… MERCI M. MACRON DE TRAVAILLER PLUS PENDANT CES CINQ ANS – QUATRE ANS MAINTENANT – QUI VIENNENT POUR POUVOIR PRENDRE UNE RETRAITE MERITEE !!!

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maxens 1 février 2023 - 1:09

Quant on a 3000 milliard d’euros de dettes, la seule urgence, c’est d’économiser…il faut revoir les régimes de retraite, un régime retraite universelle, par point ou chacun cotise en fonction de ce qu’il gagne, et choisi quant il veut arrêter mais assume ses choix et le montant de sa pension. Mais surtout, il faut revoir les dépenses de l’Etat, se concentrer sur les missions régaliennes, et diminuer drastiquement le nombre de fonctionnaire, en réduisant le périmètre de l’Etat, seule solution pour s’en sortir

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yuropp 1 février 2023 - 6:09

répartition ou capitalisation ? La « peste » d’une pyramide de Ponzi, dont il serait interdit de sortir ? ou le « choléra » d’un placement soumis au risques d’hyper-inflation (par exemple, si le gouvernement a besoin d’argent…), quand ce n’est pas l’évaporation aux mains d’un « gestionnaire à fort niveau de vie » ?

Pas d’autre choix ? Si. Pourquoi donc « partir » en retraite ? pourquoi trouver évident qu’il existe un jour dans la vie à l’issue duquel on passe de « créateur de richesse au sein de l’économie » (ou « chômeur ») à « poids mort dont la seule perspective d’avenir est le cercueil ». Bien sur, on essaie de « bricoler » avec les usines à gaz du cumul emploi-retraite. Et les association trouvent une main d’œuvre gratuite, trichant avec le marché de l’emploi.

On par en retraite parce qu’on est fatigué (ou malade, ou fou) ? C’est une complication inutile, c’est le boulot de la sécurité sociale (et des mutuelles). À un certain âge, on ne trouve plus de travail (ou on n’a pas envie d’en chercher) ? c’est le boulot du chomedu…
Si on utilise les structures existantes, on peut parfaitement se passer d’une structure spéciale « retraite ». Il faut juste que l’argent des cotisations soit réaffecté. Et voter quelques règles particulière (pas la peine de houspiller un nonagénaire, fut-il en pleine forme, pour l’obliger à chercher un boulot). L’intérêt ?
— une administration en moins, locaux syndicaux inclus : avouez que « ce n’est pas tous les jours »,
— si la notion de « retraite » disparaît, la notion de « régime spéciaux » aussi (mettons qu’ils aient une « super mutuelle »… mais c’est déjà le cas),
— on peut fort bien décider de « partit en maladie » quelques années, pour rechercher un job ensuite, de manière parfaitement fluide, et c’est peut-être ça le plus important : un changement d’état d’esprit, pour un avenir qui n’est plus figé.

Tout ceci serait à combiner avec un « revenu minimal inconditionnel et imposable », remplaçant les allocs, le RSA et le minimum vieillesse. Plus d’autres, dans l’embrouillamini des aides.

Voila de quoi réfléchir, non ?

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Dupond 3 février 2023 - 11:20

Beaucoup de réalité dans les commentaires .
La rue ne doit pas faire la loi ; oui mais la représentation nationale est loin de défendre l’intérêt de tous les Français . Ce que l’on voit dans la rue ce sont des personnes qui en ont marre de n’être pas entendus . Pas syndiquées et même retraités qui eux n’attendent rien de cette réforme inutile .

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