Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a subi un revers politique majeur avec l’annonce surprise par son principal allié de gauche, le Nouveau parti démocratique dirigé par Jagmeet Singh, de la fin de leur alliance conclue il y a trois ans à l’issue de législatives anticipées, qui visait à soutenir le gouvernement minoritaire du parti des libéraux. Ces derniers, comme on l’a vu avec les mesures très autoritaires prises lors du Covid comme sur d’autres points, portent mal leur nom… Le chef du gouvernement ne doit pas automatiquement appeler à de nouvelles élections, mais va devoir trouver de nouveaux soutiens au Parlement pour survivre aux votes de défiance. En échange de ce soutien, le NPD a notamment pu faire adopter plusieurs programmes sociaux dont un nouveau programme de soins dentaires pour les Canadiens à faible revenu et une loi contre le recours à des travailleurs de remplacement lors d’une grève. La Chambre des communes canadienne compte actuellement 154 députés libéraux, 119 conservateurs, 32 députés du Bloc Québécois, 24 députés du NPD, deux Verts, trois indépendants et quatre sièges vacants.
M. Singh n’a pas mâché ses mots contre ses anciens alliés : « Les libéraux sont trop faibles, trop égoïstes et trop proches des ultra-riches pour se battre pour les gens. » Il a aussi accusé Justin Trudeau de ne pas être en mesure d’affronter l’opposition conservatrice. Cette dernière, emmenée par Pierre Poilievre, est largement en tête dans les sondages en vue des élections législatives qui doivent se tenir d’ici à la fin octobre 2025. Selon un sondage Angus Reid publié mercredi, les conservateurs devancent très largement les libéraux, avec 43% d’intention de vote contre 21% au Libéraux. Quant au NPD, il est crédité de 19%.