Nous avons applaudi lorsque l’administration de Donald Trump a annoncé, au début de son mandat, vouloir s’attaquer à la bureaucratie et faire des économies dans les dépenses publiques. Même si elles ne représentent que 36.2 % du PIB (environ 20 points de moins qu’en France !), elles restent très élevées pour le contribuable américain. Autre handicap, la colossale dette publique de plus de 36 000 milliards de dollars. S’en prendre aux gaspillages est donc une excellente démarche. Sauf que la chasse aux gabegies s’est rapidement transformée en une sorte de chaos général avec des annonces de coupes budgétaires, de fermetures d’agences et de licenciements de fonctionnaires sans aucun audit préalable ni explication convaincante. Il a même fallu réembaucher des fonctionnaires et rouvrir certains départements de l’administration qui avaient été trop précipitamment fermés. Pire encore, on s’en est pris à des services qui ont fait la gloire et la force de l’Amérique. On a, par exemple, fermé l’Office of Net Assessment (ONA) : cet organisme rattaché au Pentagone n’est pas très connu mais son action est primordiale car il est chargé, entre autres, d’évaluer l’impact des dépenses militaires sur l’économie et la société d’un pays ennemi. Il avait largement contribué à la victoire des États-Unis pendant la Guerre froide et peut encore jouer un rôle considérable face à la Chine, la Russie et l’Iran. Il avait prévu que la course à l’armement allait épuiser l’URSS.
Puis l’administration Trump a ordonné la suppression des subventions accordées à Radio Free Asia et Radio Free Europe/Radio Liberty, Voice of America, l’Office of Cuba Broadcasting (Radio et Télévision Marti), l’Open Technology Fund et les Middle East Broadcasting Networks. Une annonce qui touche particulièrement ceux qui, comme le signataire de cette pendule, ont vécu sous la dictature communiste en Europe de l’Est où Radio Free Europe et Voice of America étaient les seules sources d’information libres et les seuls liens avec le monde de l’autre côté du rideau de fer. Si le mur de Berlin est tombé c’est un peu, aussi, grâce à ces radios qui sont encore salvatrices pour des centaines de millions de personnes dans le monde vivant sous un régime dictatorial. Radio Free Europe/Radio Farda diffuse des émissions en persan, entendues ou vues par au moins 10 % de la population iranienne. Radio Free Asia (RFA) émet des informations et des contenus en tibétain, en mandarin, en cantonais, et dans des pays aussi fermés que la Corée du Nord. Ses reporters ont publié des articles critiques sur les crimes du régime de Pékin et le nettoyage ethnique chinois de la population ouïghoure au Xinjiang, ils ont aussi dénoncé les mensonges de la Chine sur la progression de l’épidémie de Covid. RFA compte environ 38 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux. Les réseaux de l’Agency for Global Media diffusent des reportages originaux dans plus de 100 pays, en 63 langues, touchant 420 millions de personnes. Radio Free Asia dispose d’un budget annuel de 60,8 millions de dollars et touche quelque 58 millions de personnes par semaine. Voice of America rassemble une audience hebdomadaire d’environ 360 millions de personnes dans le monde. Elle est présente en Russie ainsi qu’en Afrique où son audience est passée de 78 millions d’auditeurs à près de 94 millions ces deux dernières années.
Fermer ces chaînes et programmes qui militent pour la liberté, c’est laisser la voie libre à la Chine, à l’Iran et à la Russie. C’est aussi punir leurs habitants qui veulent entendre et voir autre chose que la propagande du régime. La bataille pour la liberté se gagne aussi sur le terrain de l’information et des idées.
2 commentaires
Contrôler les médias pour imposer ses délires est un pas vers la dictature
Vous préférez la dictature démocrate avec sa censure des media et des réseaux sociaux, la prohibition de la liberté d’expression à la base de la démocratie et la cancel culture consistant à licencier toute personne opposée à l’idéologie woke? Des centaines ont été licenciés dont un prof qui refusait d’appeler mademoiselle un garçon trans! C’est encore pire dans les universités où les facs de lettre et de sociologie sont devenus des tribunaux de l’inquisition woke qui ont fait renvoyer 44 professeurs titulaires opposé au délires wokistes!