Dans un développement doublement spectaculaire, Donald Trump a déclaré avoir écrit à l’Iran pour proposer des négociations visant à prévenir le développement par Téhéran d’armes nucléaires, mais en brandissant parallèlement la menace d’une intervention militaire. “Je leur ai écrit une lettre en disant que j’espère que vous allez négocier parce que si on doit attaquer militairement, ce sera une chose terrible pour eux”, a affirmé le président américain dans un extrait d’interview sur la chaîne Fox Business, diffusé vendredi. “Vous ne pouvez pas les laisser avoir l’arme nucléaire”, a-t-il ajouté, en précisant avoir écrit jeudi au guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. La mission iranienne à l’ONU a cependant dit ne pas avoir eu connaissance d’une lettre de Donald Trump.
Depuis son retour au pouvoir en janvier, le locataire de la Maison Blanche se dit favorable à des négociations avec l’Iran pour encadrer son programme nucléaire. Mais il a également renforcé les sanctions contre Téhéran visant spécifiquement les ventes de pétrole iranien. Il a aussi remis en place la politique dite des “pressions maximales” mise en oeuvre lors de son premier mandat (2017-2021), afin d’affaiblir le pays économiquement et l’isoler sur la scène internationale.
Le geste d’ouverture de Trump pourrait être mal reçu en Israël, qui a mené l’année dernière des frappes à l’intérieur de l’Iran. Téhéran avait averti qu’il ne reprendrait pas les négociations avec Washington sur son programme nucléaire tant que le président Trump appliquerait sa politique de “pression maximale” et a assuré que son programme nucléaire, dispersé sur plusieurs sites enterrés profondément “ne peut pas être détruit” par une attaque militaire.
Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran a augmenté de manière “très préoccupante” ses réserves d’uranium enrichi à 60%, seuil proche des 90% nécessaires pour fabriquer une arme nucléaire. Il disposerait de plusieurs centaines de kilos d’uranium enrichi à 60 %, quantité suffisante pour permettre, au prix d’un nouvel enrichissement, de produire trois ou quatre bombes atomiques. Mais le chemin serait encore long avant la production de bombes opérationnelles en raison des contraintes de miniaturisation et de résistance aux conditions de tir.
