Quatre mois après l’avoir rétrogradée d’un cran, l’agence de notation Moody’s n’a finalement pas actualisé la note de la France. Décision très inhabituelle et peut-être destinée à éviter un embarras à l’Etat français (ce sont les organisations évaluées qui payent les évaluations) ce qui par extension équivaut de fait à un maintien au niveau actuel, à “Aa3”, l’équivalent d’un 17/20.
“Le gouvernement reste fragile et ne dispose pas d’une majorité claire au Parlement. De ce fait, l’incertitude concernant l’orientation politique à moyen terme du gouvernement, en particulier la manière dont il entend réduire le déficit budgétaire toujours élevé de la France en 2026 et au-delà, reste élevée”, écrit l’agence de notation. La note de la dette publique française avait été abaissée de “Aa2” à “Aa3” en décembre, au vu de la “fragmentation politique” du pays, peu propice selon Moody’s au rétablissement rapide des finances publiques. Le gouvernement détaillera sa trajectoire budgétaire le 15 avril, lors d’une conférence sur les finances publiques autour du Premier ministre François Bayrou. L’Association des maires de France (AMF) a au demeurant annoncé lundi ne pas participer à la conférence sur les finances publiques organisée par le Premier ministre François Bayrou mardi, dénonçant dans un communiqué “une séquence de communication”.
“Aucun ordre du jour détaillé ou document de travail n’a été fourni aux organismes convoqués” à cette grand-messe qui réunira des ministres, parlementaires, organismes de sécurité sociale ou encore des collectivités locales, afin de commencer à travailler sur les économies nécessaires en vue du budget 2026.
Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a évoqué dimanche la pérennisation de la contribution exceptionnelle et temporaire d’une surtaxe sur les hauts revenus, illustrant la maxime de Milton Friedman « rien n’est plus permanent qu’une mesure étatique temporaire ».
Le projet de budget 2025 voté ne comportait pas de réduction significative de dépenses publiques, pourtant les plus élevées de la planète en proportion du revenu national, à 57 %, mais simplement une « réduction par rapport à la trajectoire » (haussière) initialement envisagée. La dépense publique française devient un trouble obsessionnel compulsif.
L’inaction française contraste avec les sacrifices consentis par l’Etat italien, sous la houlette de Giorgia Meloni, dont la réduction importante des dépenses publiques a été saluée par l’agence Fitch, qui a annoncé vendredi maintenir à BBB la note de la dette italienne, mais en l’assortissant d’une perspective positive, prélude à une amélioration, du fait de bonnes performances budgétaires et respect des engagements européens.
2 commentaires
La vérité devient de plus en plus évidente quand on constate la procrastination sévère de nos dirigeants à propos des grands problèmes de la France. Il n’y aura aucune réforme majeure sans un grand coup de pied dans la fourmilière, soit sous forme d’élections avec un nouveau parti et président qui auront le courage de débrancher la prise, ce qui de toute façon déclenchera la deuxième solution, celle qui n’attendra pas de nouvelles élections et qui consistera en une révolte populaire mâtinée de guerre civile et intracommunautaire, qui finira par une forme de dictature.
Les petites mesurettes de 1 ou 2 milliards par ci par là, longuement discutées, retoquées, non adoptées, cela ressemble à l’aspartame qu’un obèse ajoute à son café après un bon repas pour montrer sa volonté de maigrir. Il n’y aura que la crise cardiaque pour le faire changer de régime. En quoi consistera la crise cardiaque de la France ? Elle s’approche.
J’ai du mal à comprendre l’extrême bienveillance des agences face au délire gestionnaire de la France!