La France est le septième pays du monde parmi ceux de taille non négligeable en matière d’attractivité pour les investisseurs étrangers en 2025, en recul d’une place, notamment en raison de la dégradation des finances publiques et d’une situation politique précaire, selon un baromètre annuel dévoilé mardi par le cabinet international Kearney.
Après quatre années consécutives à la sixième place de ce baromètre du cabinet de conseil en stratégie, la France est devancée cette année par les États-Unis (en tête du classement depuis treize ans), le Canada, le Royaume-Uni (qui gagne une place), le Japon (qui progresse fortement, de la 7e à la 4e place), l’Allemagne et la Chine, qui décroche de la 3e à la 6e place.
Une dégradation conforme à une évaluation par Business France, qui indiquait le mois dernier que le pays avait attiré moins de projets d’investissements internationaux en 2024 dans un climat d’incertitude politique. Ces derniers mois, la France a connu quatre chefs de gouvernement différents, une dissolution de l’Assemblée nationale, le premier vote d’une motion de censure depuis plus de 60 ans, et son budget pour 2025 a été adopté avec plusieurs semaines de retard.
Ce classement pas mauvais peut surprendre quand on sait combien la fiscalité pèse sur l’activité des entreprises, avec des impôts les plus élevés du monde en proportion du revenu national, ou le poids des règlementations. Qu’on en juge, la vie des ménages et des entreprises est régie dans les moindres détails par une dizaine de codes de chacun 4.000 pages, qui s’enrichissent en moyenne d’une page par jour. Ainsi, le Code du Travail dépasse, annexes comprises, les 3.800 pages là où la Suisse, où que l’on sache les salariés ne sont pas particulièrement opprimés, se contente d’une cinquantaine de pages.
Mais Nicolas Lioliakis, associé chez Kearney, estime que la France demeure attractive car elle conserve de solides “fondamentaux” : “un corpus réglementaire et fiscal qui donne confiance et des atouts liés à notre bassin académique, la profondeur de notre recherche et la qualité des infrastructures”,
Parallèlement, les grands pays émergents reculent au classement, à l’image du Brésil, passé de la 19e à la 21e place, et l’Inde, de la 18e à la 24e place, conséquence d’un attrait plus marqué des investisseurs pour les économies des pays riches “jugées plus rassurantes dans le contexte actuel”, précise l’étude.