En juillet 2020, une délégation de 90 personnes menée par le président du Sénat tchèque, Milos Vystrcil, est allée rencontrer les dirigeants de Taiwan. Un événement assez peu commenté par les médias français mais qui est en soi un acte diplomatique important pour l’Europe car cette délégation visait avant tout à renforcer les liens bilatéraux, particulièrement en matière de commerce, entre la République tchèque et Taiwan. Mais elle a aussi provoqué une vive colère de la part de la Chine qui considère que Taiwan fait partie de son territoire. Ce rapprochement entre les Tchèques et Taiwan devrait servir d’exemple pour la politique des pays occidentaux s’ils veulent faire face à la Chine.
Chine
Plutôt que de se coucher devant l’omnipotence chinoise au nom de quelques intérêts industriels immédiats, l’Europe doit défendre ses valeurs. Les dirigeants européens et les organisations de Bruxelles auraient du la condamner ne serait-ce que symboliquement. On le fait avec la Russie de Poutine, il n’y a pas de raison de ne pas agir de la sorte avec la Chine de Xi Jinping. Dans l’intérêt de tout le monde.
La Chine poursuit sa politique totalitaire pour bâillonner la liberté. Le 30 décembre, le pasteur Wang Yi a été condamné à neuf ans de prison parce que sa congrégation était trop connue. Il y aurait eu plus de 10 000 arrestations de chrétiens ou, accessoirement, autres croyants en 2019. La loi interdit aux mineurs d’entrer dans les églises, même dans celles qui ont fait allégeance au Parti. L’accord conclu imprudemment en septembre 2018 entre le Vatican et Pékin pour intégrer l’Eglise souterraine, fidèle à sa foi, dans l’Eglise inféodée au pouvoir n’a donc été qu’un piège. Le Directeur exécutif de l’ONG des droits humains HRW, refoulé en janvier sur ordre de Pékin du territoire de Hong Kong, a été à Washington pour présenter son dernier rapport sur la situation du million de Ouïgours du Xinjiang internés dans des camps de « rééducation » : « l’offensive la plus intense du gouvernement chinois contre le système international de protection des droits humains » a-t-il dit. Mais les camps eux-mêmes ne sont que le reflet d’une politique attentatoire à tous les droits humains les plus élémentaires, qui surveille tous les individus, les note, les punit, les exproprie… dans la pure tradition maoïste.
Trente après la chute du mur de Berlin et la fin du communisme, un peuple lutte aujourd’hui farouchement pour ses libertés. Les Hongkongais ne veulent pas céder aux pressions du dictateur chinois et se battent, au risque de leur vie, pour préserver l’autonomie, synonyme de liberté.
Le président américain a souvent de la suite dans les idées et concernant sa guerre commerciale contre la Chine, ses arguments sont justes. La Chine ne respecte pas les règles du commerce international, ses entreprises sont dans leur très grande majorité détenues et subventionnées par l’Etat, le pays se moque de la propriété intellectuelle et s‘adonne au vol des brevets sans le moindre état d’âme. Ces pratiques ont toujours été la marque déposée des pays communistes et la Chine ne les a jamais abandonnées. Notre pays en est aussi victime. Une enquête du Figaro réalisée l’année dernière montre très bien la manière dont l’espionnage économique chinois vise la France qui devrait d’ailleurs soutenir Trump dans ses initiatives.
La Chine étend son empire hors les murs. Ça n’est guère conforme à son histoire. Au début du XVème siècle, l’empereur chinois Yongle chercha à élargir ses territoires. Il nomma l’un de ses féaux, Zheng He, amiral d’une flotte énorme qu’il fit construire pour parcourir le monde. Avec d’immenses bateaux il explora les côtes africaines et peut-être bien au-delà. Mais la Chine n’en profita pas pour établir des comptoirs de commerce ou conquérir de nouvelles possessions. Après trente années d’explorations, les routes ouvertes vers l’Occident furent abandonnées, inutiles et coûteuses pour un nouvel empereur, et la flotte fut brûlée ou remisée. Qu’en sera-t-il de la nouvelle route de la soie que l’actuel empereur Xi construit à coup de milliards offerts pour édifier de grands projets d’Asie jusqu’en Europe en passant par l’Afrique ?
Dans une Tribune publiée (9 mars) dans Le Figaro, nous avions mis en garde contre les dangers du protectionnisme tout en vantant les mérites du libre-échange et son impact sur la croissance économique et la création d’emplois. L’article avait été écrit après l’annonce de mesures protectionnistes par le président Trump qui, depuis, les a adoucies en écartant les pays européens, le Mexique et le Canada de ses cibles. Reste surtout visée la Chine avec son excédent commercial de 375 Mds de dollars avec les Etats-Unis. Certes, cet excédent profite aux familles américaines car elles achètent moins cher des produits de consommation fabriqués en Chine. Il est néanmoins condamnable pour diverses raisons.
Avec le grand projet chinois de ressusciter les antiques routes de la soie et les routes maritimes (dont l’établissement d’une base à Djibouti est la première étape), le destin commercial et politique de l’Europe dans le monde pourrait se décider en Asie centrale et dans la zone de l’Océan Indien. Céder de l’influence sur ces routes d’échanges et de communication, ou en abandonner le contrôle à une autre puissance hégémonique, serait un choix désastreux.
Lancée par Mao il y a 50 ans, en mai 1966, la Grande Révolution culturelle est devenue rapidement à l’époque un modèle pour une très grande partie de l’intelligentsia occidentale, en particulier française, et aussi pour les étudiants. On a appris par la suite que cette « révolution » déboucha sur des millions de morts et sur une terrible catastrophe économique. Celui qui dénonça ce drame fut le sinologue Simon Leys dans un ouvrage intitulé Les habits neufs du président Mao, paru en septembre 1971.
Peu importe si plus de 400 000 de clients réguliers ont déjà choisi UberPop, la puissance publique cherche obstinément à en interdire l’application. Les dernières déclarations du ministre de l’Intérieur confirment l’incapacité du gouvernement à faire face à une situation qu’il a lui-même créée en réglementant un marché de façon à mettre au pas toute forme de concurrence. Bernard Cazeneuve a en effet « demandé au préfet de police de Paris de prendre un arrêté interdisant l’activité d’UberPop. » Cette décision résulte d’une incompréhension sur la nature du service offert par Uber.