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Création d’entreprises innovantes : l’Europe de plus en plus à la traîne des Etats-Unis

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Nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises le rapport Draghi qui dresse un portrait peu amène de la santé économique de l’Union européenne (UE), notamment parce que la productivité des travailleurs et des capitaux s’y est fortement dégradée en comparaison de celles des Etats-Unis et de la Chine.

Parmi les 400 pages de ce rapport, une phrase a retenu notre attention : « Aucune entreprise européenne dont la capitalisation boursière dépasse 100 milliards d’euros (Md€) n’a été créée de toutes pièces au cours des cinquante dernières années, alors que les six entreprises américaines dont l’évaluation dépasse 1 000 Md€ ont toutes été créées au cours de cette période ».

Par « de toutes pièces », Draghi veut dire que les entreprises en question n’ont pas été créées par fusion, rachat ou essaimage d’entreprises déjà établies. Les sociétés dont il est question ont toutes été créées ex nihilo en tant que nouvelle entité.

Andrew McAfee, chercheur au Massachussetts Institute of Technology (MIT) a voulu vérifier si Mario Draghi disait vrai. Il a trouvé 14 entreprises européennes qui répondaient aux critères. La capitalisation boursière totale de ces quatorze sociétés continentales est d’environ 430 Md$.

McAfee a fait le même exercice pour les Etats-Unis et il a trouvé 243 entreprises capitalisant 30 000 Md$ (soit près de 70 fois plus que les européennes). Le schéma ci-dessous montre le fossé qui sépare l’UE des Etats-Unis.

 

Comment expliquer un tel écart ? La réponse se trouve dans le rapport Draghi : « Les entreprises innovantes qui souhaitent se développer en Europe sont entravées à chaque étape par des réglementations incohérentes et restrictives ». Et pour McAfee, ce sont les réglementations restrictives qui sont les pires. « L’UE, écrit-il, impose trop de restrictions et d’exigences à ses jeunes entreprises technologiques […]. Attendre d’elles qu’elles rattrapent leurs homologues américaines tout en travaillant sous ces contraintes revient à attendre des joueurs de football américains qu’ils surpassent leurs rivaux européens tout en portant des gilets pare-balles, des bandeaux sur les yeux et des chaussures de clown ».

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