Cette étude a été réalisée avec difficulté eu égard au peu d’informations délivrées par l’Assemblée Nationale et ses agents, notamment sur l’association AGRAN qui gère ses restaurants. Nous déplorons ce manque de transparence, suspect en soi, et nous accueillerons avec plaisir toutes informations qui viendraient compléter ou corriger ces données.
- Des salaires mensuels nets entre 6 454 € et 18 736 € en 2017 (8 936 € brut / mois en moyenne en 2016)
- Soit 2,5 fois plus que le salaire moyen des agents du Bundestag (3 543 € brut/mois) et 2,2 fois plus que le salaire des agents de la House of Commons (3 949 € brut/mois) en 2016
- Un taux de primes de 114,5 % en 2016 qui double les salaires
- Un accaparement de fonds publics par l’Association pour la gestion des restaurants administratifs de l’assemblée nationale (A.G.R.A.N) qui a multiplié par 37 les subventions annuelles qu’elle percevait de l’Assemblée dès 2007 (de 170 000€ à 6 millions d’euros)
- La même association qui, sur la base des données obtenues, rémunère ses salariés à hauteur de 14 098 € nets par mois en moyenne.
Introduction « L’erreur de ceux qui, de bonne foi dans leur amour de la liberté, ont accordé à la souveraineté du peuple un pouvoir sans bornes, vient de la manière dont se sont formées leurs idées en politique. Ils ont vu dans l’histoire un petit nombre d’hommes, ou même un seul, en possession d’un pouvoir immense, qui faisait beaucoup de mal ; mais leur courroux s’est dirigé contre les possesseurs du pouvoir, et non contre le pouvoir même. Au lieu de le détruire, ils n’ont songé qu’à le déplacer. » Benjamin Constant, Principes de politique (1815) Lorsqu’on pénètre pour la première fois dans le Palais Bourbon la majesté du lieu si chargé d’histoires nous éblouit. Il n’est pas possible de rester insensible aux peintures de Delacroix qui décorent les murs du salon du Roi et les dômes de la bibliothèque qui renferment de véritables trésors. Où l’odeur du bois usé et ciré côtoie le parfum de livres bicentenaires. Il faudrait être le plus fermé et apyre des cœurs pour ne pas ressentir la chaleur des passions qui plane encore dans l’Hémicycle après tant de débats enflammés et exaltés. Il est impossible de ne pas se laisser envahir du calme et de la sérénité du jardin des Quatre colonnes où trône Montesquieu en protecteur de la séparation des pouvoirs. L’Assemblée nationale est, en ce sens, un lieu sacré. Dans l’univers collectif, elle est le temple de la démocratie, l’expression de la séparation des pouvoirs garantissant l’équilibre de la démocratie. Elle représente, chez ses pères fondateurs du Serment du Jeu de Paume, la lutte contre l’arbitraire du pouvoir centralisé et absolu. Toutefois, nous ne sommes plus en 1789 et les grands principes semblent avoir déserté la Chambre basse tout comme la pureté qu’inspire ces lieux. À trop vivre dans un ancien palais royal, certains ont certainement imaginé qu’ils constituaient une nouvelle noblesse à qui l’on ne refuse aucun privilège. Cette noblesse de caste se compose bien sûr d’élus, mais pas seulement. Les fonctionnaires parlementaires sont certainement ceux dont on parle le moins. Dès qu’un rapport, un article de presse ou encore une émission de télévision s’intéresse de trop près, ils disparaissent comme par enchantement. Pourtant, ces fonctionnaires jouissent d’avantages à faire pâlir les statutaires des autres fonctions publiques, et les députés même. Les tout premiers privilèges ont d’abord été ceux de la cooptation. Pour travailler à l’Assemblée il fallait être parrainé par un autre fonctionnaire ou par un député qui acceptait toujours volontiers de répondre favorablement à la demande d’un de ses électeurs. L’on devenait huissier de père en fils, et sans ami ou famille au sein du Palais Bourbon, impossible de connaître les postes à pourvoir. Il n’y avait pas de concours public, du moins, pas avant 1980. Des séries d’avantages ont alors été mis en place durant toutes ces années sans jamais que l’Assemblée fasse l’objet de contrôle. Entre 1789 et 2016, l’Assemblée nationale n’aura été contrôlée qu’une seule fois par la Cour des Comptes sur demande du Président Sarkozy en 2007. L’audit fera scandale au sein des murs de la Chambre, si bien que les magistrats de la Cour seront gênés dans leur travail et des informations fausses circuleront pour biaiser leurs observations. L’audit sera enterré et les exemplaires dont disposait le Président de l’Assemblée, Bernard Accoyer, seront détruits au broyeur de ses propres mains en juin 2012 avant céder sa place à Claude Bartolone[[Botella, Bruno. Petits secrets et grands privilèges de l’Assemblée nationale. Paris : Editions du Moment, 2013]]. Le 21 janvier 2018 dernier, Capital[[« Train de vie de l’Etat la facture va-t-elle enfin baisser ? » Capital, 21 janvier 2018]] s’est intéressé au fonctionnement de l’Assemblée et certaines portes lui ont été ouvertes. Toutefois, les informations qui ont été révélées notamment celles sur la rémunération des fonctionnaires et le système de primes sont particulièrement inexactes. Ce rapport s’attachera, dans une première partie, à montrer le lien entre l’augmentation des dépenses de fonctionnement de l’Assemblée et l’augmentation des rémunérations des fonctionnaires. Ces rémunérations sont d’ailleurs largement sous-estimées et l’étude révèlera une grille des salaires plus réaliste. Une comparaison des traitements entre les fonctionnaires de la House of Commons et du Bundestag soulignera également les avantages des agents français. Dans une seconde partie, nous montrerons comment un accaparement de fonds public s’est organisé autour d’une association de gestion des restaurants parlementaires très discrète et protégée en interne. Enfin, le rapport reviendra sur deux privilèges et inepties qui subsistent au Palais Bourbon et qui coûtent chers au contribuable. Le cadre de cette étude est original, puisqu’il ambitionne de compléter par une enquête de terrain et des témoignages de l’auteur (qui y a travaillé) une série d’analyses et d’observations sur les comptes de l’Assemblée nationale.
1. L’Assemblée nationale : explosion de la dépense publique et des bureaucrates obsédés par l’appât du gain
Si l’Assemblée refuse d’être contrôlée, c’est sans doute par peur de la découverte d’un régime plus que généreux pour ses fonctionnaires et ses parlementaires. Davantage pour ses fonctionnaires, d’ailleurs. C’est par crainte aussi que l’on découvre que la vie de palais a complètement déconnecté de la réalité cette fonction publique qui protège secrètement, discrètement, jalousement et avec ivresse une vie opulente.
+a. Qui finance l’Assemblée nationale ? combien coûte-t-elle ? et comment se répartissent ses dépenses ?+
Les pouvoirs publics[[Les pouvoirs publics sont au nombre de sept : Président et Présidence de la République, Assemblée nationale, Sénat, Conseil constitutionnel, Haute Cour de Justice, Cour de Justice de la République]] perçoivent de l’Etat des crédits budgétaires sous forme de dotations qui sont, d’ailleurs, répertoriées de manières plutôt discrète dans le budget général. Classées comme « Charges Communes », leurs détails se retrouvent au sein des « verts budgétaires » – livret récapitulant par Titre, Agrégat et Chapitre le budget voté par le Parlement. Ainsi, ces charges nous permettent de savoir combien coûte la République en dehors de l’Etat et des Collectivités locales. 






+b. Une vie de faste : pour une moralisation des fonctionnaires parlementaires+
Le 21 janvier 2018, Capital diffuse sur M6 une enquête sur les « frais de l’Etat ». L’émission s’intéresse justement à l’Assemblée nationale après la loi de moralisation et cherche à montrer que certains privilèges subsistent, notamment pour ce qui est de la rémunération des fonctionnaires. L’enquêteur parvient même à se procurer la grille – jusqu’à lors jamais révélée – de la rémunération des agents du Palais grâce à la collaboration du 1er Questeur Florian Bachelier. Cette grille révèle des salaires exorbitants, mais est-elle vraiment exacte ? Confrontons les chiffres. La vraie rémunération des fonctionnaires de l’Assemblée nationale Cette révélation choque au sein de l’Assemblée. Jamais le « public » n’avait vocation à découvrir de tels salaires avantageux, si bien que le replay de l’émission disparaît mystérieusement du site de la chaîne. Cependant, et malgré ce contretemps, l’IREF s’est procuré cette grille et vous propose ci-après de l’étudier. Mais observons tout d’abord la composition de la rémunération des fonctionnaires. Le salaire réel d’un fonctionnaire de l’Assemblée, quel que soit son rang, se compose d’un traitement de base, d’indemnités de travaux supplémentaires (travail de nuit et en sessions extraordinaires[[Les travaux de l’Assemblée nationale sont organisés par session. Une session s’ouvre au premier jour ouvré d’octobre et se termine au dernier jour ouvré de juin. Cependant, une session n’est jamais suffisante pour terminer tout le travail parlementaire et étudier toutes les lois, c’est pourquoi deux sessions extraordinaires sont ouvertes : l’une au mois de juillet et l’autre au mois de septembre]]) et d’« autres indemnités » (Voir Annexe 1). Ces « autres indemnités » n’apparaissent comme unité comptable qu’à partir de 2011. Nous pouvons en déduire deux choses : soit elles apparaissent réellement en 2011 (ce qui serait difficile à croire), soit il y a eu jusqu’en 2011 dissimulation d’une unité comptable. La seconde hypothèse serait la plus probable, puisque cette apparition soudaine interviendrait juste avant le début des audits de certification de la Cour des comptes. Les Questeurs et leurs administrateurs auraient alors cherché à faire le ménage dans leurs comptes. Entre 2001 et 2016, le traitement de base a peu augmenté, de 2,9%. Les primes, en revanche, ont explosé : + 16 % d’augmentation pour les indemnités de travaux supplémentaires, dont un pic à + 40,7% en 2013. Les « autres primes » qui apparaissent en 2011 semblent, quant à elles, avoir un rôle bien particulier : elles sont un outil de compensation et de prévention des baisses « trop » importantes des indemnités de travaux supplémentaires, comme le suggère très clairement la Figure 9. En 2012, les élections présidentielles et législatives réduisent les indemnités pour travaux supplémentaires perçus puisque l’Assemblée suspend toute activité entre février et juin, soit 5 mois complets sans prime de nuit, sans prime d’heures supplémentaires, sans rien. Ces « autres indemnités » maintiennent par conséquent un niveau de rémunération des fonctionnaires plus stable et à la hausse ; ils n’ont ainsi pas à subir de baisse de salaire. 







+c. Le Léviathan bureaucratique : Collusion entre élus et bureaucrates pour maximiser leurs revenus+
Parmi les théories de la bureaucratie en économie politique, celle du Léviathan bureaucratique de Buchanan et Brennan de 1980 est certainement celle qui va le plus loin et celle qui s’applique le mieux à l’Assemblée nationale. La théorie du Léviathan bureaucratique Contrairement à leurs prédécesseurs (Niskanen, Migué & Bélanger[[Migué J.L. and Bélanger G. (1974), “Towards a general theory of managerial discretion”, Public choice, 17, (1), pp.24–43]] et Wintrobe & Breton[[Wintrobe, Ronald. « Modern bureaucratic theory ». In Perspectives on public choice. A handbook, Mueller D.C. (ed.), pp. 429 – 454. Cambridge University Press, s. d]]), Buchanan et Brennan considèrent que le bureaucrate cherche à maximiser son budget discrétionnaire non pas en le dissimulant à l’homme politique (son « principal » = celui qui ordonne), mais en accord avec celui-ci. Il y a donc collusion puisqu’il n’y a pas de divergences d’objectif entre le bureaucrate et l’élu. Il n’est plus à démontrer que les hommes politiques cherchent à augmenter les dépenses publiques pour augmenter la valeur de leur mandat politique. En ayant plus d’argent à donner aux électeurs ou aux groupes d’intérêts ils peuvent légitimer leurs actions. L’ignorance rationnelle des électeurs (i.e. « la loi du moindre effort ») et l’incertitude inhérente aux règles de majorité sont deux prérequis essentiels à la théorie de Buchanan et Brennan. Tout d’abord, l’ignorance rationnelle prépare la théorie de l’illusion fiscale : les électeurs n’ont pas conscience de cette collusion entre hommes politiques et bureaucrates, ils souffrent également d’une asymétrie d’information sur le coût réel de la mise en œuvre des politiques. Ainsi, ils surestiment les gains des dépenses publiques et sous-estiment les coûts. C’est le fameux argument : nous avons peut-être beaucoup de dépenses publiques mais nous avons de très bons services publics. Sous-entendu que l’électeur moyen y trouve une rentabilité combien même il n’a jamais expérimenté d’autres services publics ou privés pour se forger une opinion. Les bureaucrates et les politiques vont, pour cette raison, pouvoir jouer sur cette asymétrie d’information pour saisir une rente. Ils vont se rémunérer au-dessus de leur productivité marginale. Ensuite, l’incertitude inhérente aux règles de majorité conduit les pouvoirs administratifs et politiques à établir une forme de continuité dans les politiques publiques. La simple observation de la continuité des déficits publics par exemple ou encore de la multiplication des régulations économiques montrent qu’il n’y a pas de changement essentiel ou plutôt de réforme structurelle puissants dans la réalisation et la mise en œuvre des politiques publiques. La seule constante est celle de la maximisation des recettes fiscales. L’objectif principal de l’Etat dans la théorie de Buchanan est de rendre l’impôt moins lourd qu’il ne l’est en réalité. Toute la question est de savoir si l’Etat réussit ou non à entretenir cette illusion. Pour ce qui est de l’Assemblée nationale, l’illusion est parfaite. Enfin, presque. Les indemnités et avantages des députés ont été révélés et une loi de moralisation les a en partie réduits ou abolis. Mais pas ceux des fonctionnaires. La Figure 12 ci-dessous illustre cette théorie et montre les évolutions (base 2001) des rémunérations des fonctionnaires et des indemnités de députés. Il est aisément observable le jeu mis en place dans la maximisation de la rémunération sur les 15 dernières années. Les syndicats de fonctionnaires et d’élus ont organisé une année sur deux (à part pour 2003, 2012 et 2013), une accélération ou un ralentissement du taux d’augmentation des salaires. Ainsi, lorsqu’en 2005, les députés bénéficient d’une augmentation de leur indemnité (+ 1,9 %), les fonctionnaires connaissent un ralentissement, voir une baisse de leur salaire (-2,2%). En 2006, en revanche, les fonctionnaires connaissent une forte augmentation de leur salaires (+ 1,7 %) et les député un ralentissement très net de leur indemnité de 0,2%. 


2. L’accaparement de fonds publics organisés par le gestionnaire de la restauration de l’Assemblée
Parmi toutes les particularités que nous nous sommes efforcés de souligner dans la première partie de cette étude, il en est qui sont plus difficilement décelables car moins intuitives, et, par conséquent inconnues du public. Toutefois, leur discrétion ne les rend pas moins suspectes.
+a.Une Association de gestion des restaurants parlementaires de l’Assemblée nationale (A.G.R.A.N) mystérieuse+
La gestion des restaurants parlementaires est assurée depuis 2000/2001 par une association située dans les locaux à l’Assemblée nationale : l’Association de gestion des restaurants parlementaires de l’Assemblée nationale, dite AGRAN. Lorsqu’on est fraîchement embauché à l’Assemblée nationale, quel que soit notre fonction, un parcours administratif nous attend. Divers documents à remplir, dont un document d’autorisation de prélèvement SEPA. Cette autorisation est destinée à l’AGRAN. Le nouveau salarié doit alors se rendre au 8 étage du 233, boulevard Saint-Germain dans le bureau dit « Cartes AGRAN » où un fonctionnaire détaché dans l’association l’attend. Son seul et unique travail connu est d’imprimer un code-barres au dos du badge d’accès du salarié directement rattaché à son compte bancaire. Ainsi, lorsqu’il veut régler son repas au restaurant ou encore acheter un café, le code-barres est scanné et la facture réglée. Après cette incroyable expérience administrative, le salarié n’entend plus jamais parler de « AGRAN » sauf pour des prélèvements mensuels équivalents à l’ensemble de ses dépenses. D’ailleurs, l’association est tellement discrète que tout le monde sait plus ou moins qu’AGRAN est un mécanisme pour payer et acheter, et en dehors du fonctionnaire au « 233 », personne ne saurait dire s’il a des collègues ou s’il est seul, ou encore détailler le fonctionnement de l’association. Cette ignorance générale est en réalité bien normale. L’association ne figure dans aucun document officiel consultable, l’élection du président et du trésorier de l’association se font en catimini alors que ce sont des députés et aucune ligne budgétaire ne fait référence à l’association dans les comptes de l’Assemblée. Son fonctionnement semble kafkaïen, et les montants qu’elle reçoit de l’Assemblée tout particulièrement élevés. Très élevés même.
+b. D’un financement par créances à de la subvention directe qui s’accompagne d’une explosion hors-norme de son coût de fonctionnement+
Un dépouillement attentif des comptes de l’Assemblée nationale de 2001 à 2016 nous permet de comprendre comment cette association de l’Assemblée est financée. Entre 2001 et 2006, l’association est évacuée en une phrase dans les 50 pages du rapport des Questeurs de 2003. C’est la première fois qu’elle est citée dans les comptes. L’Assemblée verse, sous forme de créance, « une avance permanente » à l’association depuis 2001 pour « la constitution de son fonds de roulement ». Cette créance se retrouve mélangée dans l’unité comptable des « créances fournisseurs » au sein de l’actif circulant qui représente environ 0,30 millions d’euros. Cette méthode va durer jusqu’en 2006. Dès 2007, l’AGRAN réapparaît mais pas au sein des créances fournisseurs. Elle est citée dans la sixième partie du rapport, c’est-à-dire dans les annexes où il est précisé que l’engagement qu’elle constitue n’a pu être évalué pour la clôture de l’exercice comptable. Nous découvrons alors, parmi les « Avantages accordés à des organismes extérieurs », que l’association ne perçoit désormais plus d’avances permanentes sous forme de créance, mais deux subventions directes. L’une pour la participation aux frais de repas et l’autre pour la rémunération d’une partie des employés. Ces subventions sont toutefois bien plus élevées que l’avance permanente qui avait été consentie entre 2001 et 2006. Même si nous ne connaissions pas le montant exact des créances, nous savons qu’elles étaient inférieures à 300 000 euros. Or, la première subvention de « frais de repas » est quatre fois supérieure s’établissant à 1,3 millions d’euros. La seconde subvention dite « de rémunération d’une partie des salariés de l’association » s’établit à 5,1 millions d’euros. Au total, ces deux subventions représentent une augmentation de +3658 % de la participation de l’Assemblée dans l’association entre 2006 et 2007 ! Une première interrogation surgit : pourquoi financer les repas et rémunérer les salariés d’une association dont des avances pour constituer son fonds de roulement ont été versées durant les cinq années précédentes. A quoi peut bien servir son fonds de roulement si elle n’a aucun frais à sa charge ou à avancer ? Une seconde jaillit aussitôt : pourquoi ces subventions sont-elles si élevées ? et pourquoi l’association n’en a-t-elle pas eu besoin durant les cinq années précédentes pour l’exécution du même travail ? En poursuivant le dépouillement des comptes, il apparaît dès 2011 que la subvention de frais de repas se scinde en deux. Sa deuxième partie devient une subvention à part entière. Il s’agit d’une subvention assise sur le nombre de repas servis afin d’adapter son montant à la consommation effective. Elle représente environ 50% de la subvention de frais de repas. Il apparaît aussi, dès la même année qu’une nouvelle subvention est créée, d’environ 200 000 euros au titre du « remboursement des frais de personnels ». En progressant encore dans les rapports, d’autres irrégularités apparaissent. L’AGRAN disparaît entièrement du rapport des Questeurs de 2012. Elle apparaît en revanche dans un audit du Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables (CSOEC) sans explication. C’est d’ailleurs la première fois que l’Assemblée publie l’audit de l’Ordre alors que le CSOEC l’auditait depuis quelques années, et ce sera la dernière fois car, dès 2013, la Cour des Comptes aura la fonction de « certifier » les comptes de l’Assemblée. En poursuivant toujours dans les rapports, les subventions de frais de repas et de rémunération disparaissent totalement du rapport des Questeurs de 2012 et n’apparaissent nulle par ailleurs, pas même dans le rapport de la Cour des comptes. Mystérieusement, elles réapparaissent en 2014, jusqu’en 2016. L’absence de ces subventions en 2013 peut être expliquée par la crainte que la Cour des comptes tente une nouvelle fois de dépasser ses prérogatives et trouve des irrégularités dans les annexes du rapport. Afin d’y voir plus clair dans les subventions de l’Assemblée à l’AGRAN, l’IREF a réalisé des calculs du total et par type de versements effectués entre 2001 et 2016 en prenant pour hypothèse pour la première période (2001 – 2006) que 50% des créances fournisseurs étaient à destination de l’association, soit 170 333 € (voir Annexe 4). Entre 2007 et 2016 le total des subventions est multiplié par 37 (+3658%) et est resté ensuite quasi stable autour de 6,4 millions d’euros (6,3 millions d’euros en 2016). Un pic est tout de même atteint en 2011 à 7,2 millions d’euros. La Figure 15 illustre à ce titre l’ensemble des subventions distribuées. Elle permet de réaliser également la part importante que les subventions de rémunération représentent dans les subventions totales (80 % en moyenne). 
+c. Des rémunérations indécentes bien au-delà de la productivité marginale des salariés+
Il y a des choses que la « grande famille » de l’Assemblée n’aime pas révéler. Lors de l’enquête de terrain, beaucoup de fonctionnaires sont restés muets ou ont cherché à éluder la question. Néanmoins, l’IREF a réussi à obtenir cette information et bien plus encore. L’AGRAN compte ainsi 19 salariés, tous en CDI. Ils bénéficient d’une réévaluation biennale de leur rémunération fixée cette année à 3 %, contre 5 % les années précédentes. Cependant, l’évolution de carrière est bloquée. Mais cela peut se justifier très simplement. Reprenons les chiffres dont nous disposons. Nous appliquons le total des subventions de rémunération à l’ensemble des 19 salariés de l’AGRAN, bien qu’elles ne soient destinées qu’à « une partie des salariés ». Nous estimons également que tous les salariés ont le même statut, ne bénéficient pas des primes des fonctionnaires et que leur effectif (19) n’a jamais varié. Nous déduisons un taux de 26,26% de charges (taux de la fonction publique) afin d’obtenir une valeur nette. Nous obtenons une fourchette basse reproduite dans le Tableau 6 ci-dessous. Nous découvrons alors rémunération hallucinante qui a oscillé entre 13 416 € net par mois en 2016 et 16 599 € net par mois en 2011. 
3. Les derniers privilèges des années folles de l’Assemblée nationale
+a. Les prêts immobiliers censés être abolis sont toujours d’actualité+
Parmi les privilèges les plus avantageux, les prêts immobiliers sont certainement en tête du classement. Jusqu’au début des années 2000, ces prêts étaient accordés par les Questeurs aux fonctionnaires de l’Assemblée et aux députés à un taux zéro. Un très grand nombre d’entre eux possèdent désormais plusieurs propriétés entre Paris et la province. Appartements, maisons de campagne ou de vacances, des propriétés de mise en location… L’Assemblée a ainsi permis à un grand nombre d’élus et de personnes de posséder plusieurs propriétés foncières. Ce dispositif a perduré avec des taux très bas jusqu’en 2010, année de sa suppression. Du moins, sa suppression « supposée », car les chiffres racontent une histoire différente (voir Annexe 5). Reprenons cette histoire dès 2006. Dans le rapport des Questeurs de 2006, apparaissent pour la première fois depuis 2001, le véritable encours des prêts dit « au logement ». Entre 2001 et 2005, les prêts au logement et les prêts de trésorerie sont compilés dans l’agrégat comptable « Prêts » et pas une seule ligne d’un seul rapport de ces cinq années n’y fait clairement référence. Ainsi, nous apprenons d’emblée en 2006 que l’encours des prêts immobiliers s’élève à 119,1 millions d’euros. Sa variation est négative, d’environ – 1,4 %, ce qui signifie que les prêts sont remboursés par les emprunteurs, mais à une vitesse particulièrement lente, donc par de petites sommes. L’encours continue de diminuer jusqu’en 2009. Cette année-là, les Questeurs annoncent que dès 2010, les prêts au logement seront supprimés. Toute l’Assemblée est en émoi et tous s’empressent de souscrire à un dernier prêt immobilier car jamais nulle part ailleurs on ne trouvera si bonne affaire. L’encours bondit de 10,7 % dès 2009, soit de 14 millions d’euros environ et se stabilise à 130 millions d’euros jusqu’à fin 2010. Durant cette dernière année, 1 million d’euros de prêts sont accordés aux fonctionnaires et seulement 2 millions d’euros sont remboursés par les députés. L’ensemble des remboursements qui devait se produire en 2010 sont reportés à 2011 pour faciliter l’emprunt. La Figure 16 l’illustre particulièrement bien : en 2011, les remboursements (variation négative de l’encours) résorbent 8% de l’encours (10 millions d’euros environ), ce qui est énorme par rapport aux niveaux de variations habituels. Nous pouvons également observer que l’encours se réduit de moitié entre 2010 et 2016, mais que le montant des remboursements diminue. Ce phénomène est par conséquent dû par l’arrêt des prêts immobiliers. Mais, ces prêts ont-ils réellement stoppé ? Et à qui profite le plus le crime ? 

+b. Le verre d’eau qui fait déborder le vase+
Parmi les fonctionnaires de l’Assemblée nationale, les plus impressionnants sont certainement les huissiers. En uniforme, ils sont reconnaissables par leur queue de pie, leur nœud papillon blanc et leurs chaînes – un apparat tout droit hérité de la monarchie. Ils sont en réalité les tout premiers fonctionnaires recrutés en 1789 par l’Assemblée qui se réunit à Versailles. Ils sont les gardiens intemporels du pouvoir législatif. Relativisons cependant, car l’huissier parlementaire n’est pas vraiment huissier. Il s’agit d’un titre interne, une forme d’anoblissement des agents les plus méritants et ayant plus de 10 ans de carrière. Ils ne sont pas réellement huissier, mais leur rôle est tout comme. Ils assurent l’intégrité des débats au sein de l’hémicycle où personne d’autre qu’eux ne peut pénétrer en dehors des députés, pas même un autre fonctionnaire. Les huissiers assurent donc différents rôles : le filtre à l’entrée de l’hémicycle, le messager entre deux députés, ou entre un ministre et un député ; ils contiennent les débordements lorsque les débats s’enflamment trop, ils font respecter également la tradition de porter une tenue sobre dans l’hémicycle ou encore une réelle séparation des pouvoirs en reprenant tout comportement qui laisserait sous-entendre qu’il y a collusion entre le législatif et l’exécutif (un sourire ou un geste). Toutefois, parmi leurs traditions, il en est une qui interroge et surprend même. Lorsqu’un agent vient d’être anobli huissier, son rôle pour ses nouvelles premières années est d’apprendre à se rendre discret. Et, pour cela, il a une tâche et une seule : porter un verre d’eau de la cuisine dissimulée sous l’hémicycle à chaque orateur, lorsqu’ils prennent la parole à la « Tribune de l’orateur ». Plus tard, après avoir fait ses preuves, le porteur d’eau se rapproche du perchoir où siège le Président de l’Assemblée nationale, en filtrant les entrées et sorties dans l’hémicycle, puis en transportant des mots que veulent s’échanger élus et gouvernement, puis enfin comme gardien de la bienséance. Force est de constater, cependant, que cette tradition prend le dessus sur le management public. Ne peut-on pas apprendre à se rendre discret en effectuant diverses tâches ? Le transport du verre d’eau est-il une technique réputée dans l’art de se rendre discret ? Cette technique est-elle connue et utilisée partout dans ce monde ? Nous ne pouvons qu’en douter. La valeur ajoutée des huissiers est donc particulièrement symbolique. Et il nous semble que transporter des verres d’eau ne requiert pas un salaire net mensuel entre 7 000 € et 10 000 € pendant plusieurs années. Afin de savoir précisément combien représente le coût d’un verre d’eau, l’IREF a réalisé une simulation en estimant une moyenne haute et basse du nombre d’interventions à la tribune par an. Chaque intervention nécessite un verre d’eau. Nous estimons, dans la moyenne basse, un nombre de 16 séances publiques par mois et un nombre d’interventions à la tribune variant entre 240 et 360 par mois (3 à 4 interventions de ministres et de 20 à 30 interventions de députés), ce qui implique que 240 à 360 verres d’eau sont apportés aux orateurs. En moyenne haute, nous estimons à 30 le nombre de séances publiques par mois, et entre 480 et 960 interventions à la tribune. Donc, entre 480 et 960 verres d’eau apportés aux orateurs. Au final, par an, la moyenne basse se traduit par un nombre d’interventions, donc un nombre de verres d’eau, variant entre 11 520 et 17 280. En moyenne haute, ces chiffres varient entre 23 040 et 46 080. En considérant que le salaire de l’huissier porteur d’eau est de 7 792 euros (agent après 10 ans de carrière), nous obtenons les résultats suivants : 
Conclusion
Nous avons démontré que les dépenses de fonctionnement de l’Assemblée nationale se sont envolées, principalement en raison de la collusion entre les bureaucrates et les élus qui cherchent à maximiser leurs revenus. Contrairement à l’idée reçue, les fonctionnaires sont mieux payés que les Députés. Nous avons à ce titre révélé que la grille fournie par le 1er Questeur Bachelier lors de l’émission de Capital était incomplète puisqu’elle ne comptabilisait pas toutes les primes offertes aux fonctionnaires. Nous avons ainsi dévoilé leur véritable rémunération nette mensuelle en incluant toutes les primes. En outre, la gestion des restaurants de l’Assemblée nationale est réalisée par une association qui se protège et qui est protégée de l’intérieur. Presque rien ne filtre, mais nous avons toutefois pu établir qu’une envolée des dépenses de l’Assemblée à la destination de l’AGRAN est intervenue en 2007, et que le nouveau mécanisme organise en réalité un accaparement de fonds publics par la rémunération extravagante des 19 salariés de l’association. De telles rémunérations sont inadmissibles au regard des fonctions de ces personnes. Nulle part ailleurs, pour un travail équivalent ils ne trouveront une telle rémunération. Nulle part ailleurs, dans le privé, de tels salaires sont praticables pour la simple raison que la productivité marginale du salarié serait inférieure à son coût pour l’employeur. Nous avons enfin établi que l’un des derniers privilèges, vestige des années folles de l’Assemblée nationale, censé être aboli demeure toujours. Il s’agit des prêts immobiliers à taux bas qui auraient dû disparaître il y a de cela 7 ans, mais qui, pour des raisons obscures, perdurent. Nous avons démontré que, même si les députés semblent profiter encore aujourd’hui du dispositif, là aussi ce sont les fonctionnaires qui profitent le plus des prêts au logement Les fonctionnaires de l’Assemblée semblent disposer eux-mêmes du pouvoir de décider des mesures les concernant. Nous avons également mis en lumière la charge extravagante que représentaient les rémunérations des huissiers et la vanité de leurs services Il est souvent dit des ministères que « les Ministres passent et les bureaux restent ». Il en va de même à l’Assemblée. Un député est de passage dans la Chambre tandis que les fonctionnaires y passent littéralement leur vie entière, au point que certains ont pu organiser un temps leur propre succession. Dans ce palais royal où, ironiquement, ceux qui ont fait tomber l’Ancien régime, ses corps constitués et les privilèges de la noblesse française, une dynastie perpétue l’esprit de ce temps révolu. Les héritiers actuels ne rejettent pas cet héritage mais au contraire comptent bien le préserver.
Propositions
L’IREF avance différentes propositions pour sortir de ce fonctionnement kafkaïen et onéreux à l’excès : • Création d’un National Audit Office à l’anglaise pour stopper et empêcher de nouveau des abus des rémunérations et de privilèges. L’IREF estime que la Cour des Comptes n’est pas assez indépendante pour contrôler l’Assemblée nationale car ses magistrats sont issus du même « sérail » : la fonction publique. La création d’un NAO permettrait à la France de se doter d’une autorité indépendante de toute tutelle rendant des décisions exécutoires en matière de dépenses publiques et de comptabilités des pouvoirs publics. Ses rapports seraient remis au gouvernement et au parlement. Elle aurait également une capacité unique de suivi de l’application de ses recommandations pour déterminer et exposer combien d’argent public a été économisé Le NAO serait composé de professionnels de droit privé (contrairement à la Cour des Comptes qui recrute des fonctionnaires) limitant ainsi la collusion et les conflits d’intérêts. • L’alignement des taux de prime des fonctionnaires de l’Assemblée nationale sur le taux de prime des fonctionnaires d’Etat. Puisque les fonctionnaires de l’Assemblée nationale jouissent d’un statut hérité des fonctionnaires de l’Etat, il n’est pas déraisonnable de baisser leur taux de prime de 114 % à 24 %. • La limitation de la prime à ceux qui ont réellement travaillé. • L’instauration d’indicateurs de performance pour limiter les emplois sans activité effective. • Le démantèlement immédiat de l’association AGRAN qui reçoit chaque année depuis 2007 entre 5 et 6 millions d’euros de subventions indues. Parallèlement, les restaurants et buvettes de l’Assemblée Nationale appliqueraient des tarifs suffisant pour être à l’équilibre. Bibliographie et annexes
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10 réponses
pleine de bonne volonté et pourtant je ne touche rien
bonjour, suite à des soucis de santé je ne travaille plus depuis 04/2015, sans être inactive mais je n'ai droit à rien sous prétexte que mon mari travaille !!! alors que j'ai moi aussi travaillé mais on ne tient pas compte du tout du parcours professionnel depuis toujours, non seulement des dernières 600 heures pour la sécu (par ex) donc je suis restée 5 mois sans ressources et ça va être de retour le cas dans 1 tout petit mois, j'ai quand même une toute petite depuis 2 mois allocation aah de 170 euros mais que je suppose ne va pas durer, en espérant que ma santé revienne à un jour meilleur, je suis donc obligé de vivre sur le compte de mon mari qui bosse dur, est-ce normal ? J'ai donc suggéré que je puisse travailler dans le public car je sais exactement quoi faire (aider les forces de l'ordre par exemple) mais non rien du tout, on m'a plus rigolé au nez qu'autre chose !!! Le pire c'est qu'en voyant que malgré l'opération ma situation ne s'arrangeait pas je prenais mes renseignements et on me disait "ne vous inquiétez pas on ne va pas vous laisser tomber" eh bien SI, et pourtant je ne demande pas mieux que de travailler
C'est beau la politique…….
A la lecture de votre étude, je dirais que nos "Chers Politiques" sont, ni plus ni moins, coupables d'"abus de confiance" envers les électeurs et donc passibles de passer devant un tribunal, comme ne manquerait pas de l'être un simple citoyen pour les mêmes faits.
1788
Nous sommes en 1788 ou un peu avant. Tout ceci ne pourra pas durer, la population étant de plus en plus au courant de ces pratiques de prédateurs. Les économies à faire dans le secteur public devraient commencer par la tête : d'abord tous ces coquins, puis les hauts fonctionnaires, les hommes politiques (trop de ministres, trop de parlementaires, trop de "collaborateurs", trop de primes, trop de voitures de fonction etc… prenons exemple sur l'Allemagne), ensuite tous les mille feuilles administratifs en surnombre jusqu'aux "brigades des feuilles" dans les Mairies et ça ira déjà un peu mieux.
Revenus et prétention !
A l'instar des revenus la prétention de nos parlementaires est aujourd'hui sans limites au point que certains ouvertement se rebiffent parce qu'on leur demande des comptes !
En fait ils ont simplement dit ce que beaucoup d'autres pensent tout bas.
N'est-ce pas le rôle des parlementaires de donner des comptes à leurs électeurs ?
Et puis l'Élysée est dans le même système, là aussi les budgets ont explosés.
Pendant ce temps-là on taxe les biens que le petit peuple a réuni à la force du poignet et en se privant de choses et d'autres quand dans le même temps on oublie ceux dont vous avez parlé qui transforment leurs biens en tableaux de maître, bateaux ou biens immobiliers à l'étranger. La France est devenue un pays honteux de profiteurs et d'escrocs. N'est-ce pas la raison première de la situation économique désastreuse et des incivilités grandissantes ? De tels comportements ne peuvent que très mal finir.
la redevance
belle enquête,pourrait-t'on avoir la même chose vis à vis des chaines TV publiques,ou va ma redevance ,combien sont payés les journalistes ,quelles sont leurs horaires, abattements fiscaux ,aucune source ne révèle le prix réel de cette grande entreprise publique ,très bizarre
Décrédibilisé ?
M. Jossé fait-il oui ou non l'objet d'une procédure disciplinaire à la Sorbonne fondée sur l'absence de rigueur scientifique de cette étude ? Pourquoi l'Express a-t-il publié le 8 juin un article affirmant que cette étude est complètement "bidon" ?
Le scandale de l.assemblee
À faire vomir
Retraité 44 ans de cotisations pour une pension d'a peine
1400€ ça me dégoûte à quand une révolution pour supprimer tous ces goujats
the shame !
Tous ces avantages votés dans l'intérêt de ceux qui courent après les électeurs, "REVOLTANT"… Le lambda doit faire face aux frais d'obsèques de sa famille même s'il ne touche que le smic. Et tous ces privilèges sur les prélèvements effectués sur le travail de chacun durant sa vie, SCANDALEUX. Et l'on s'étonne des réactions du peuple ? Finalement, il se laisse plumer sans trop réagir…
Irefeurope : quel serieux !
Lecture très distrayante. Il y a un comité scientifique qui relit ce type de papier? En tous les cas ce "document" fait hurler de rire tout ceux qui connaissent un peu l'assemblée nationale. Bravo, on attend vos autres productions avec gourmandise
La belle vie des fonctionnaires de l’Assemblée nationale
Nombre de chiffres sont inexacts, ou mélangent le brut et le net. Pour l’Agran, ils sont carrément fantaisistes.
Cela dit, les fonctionnaires du bas de l’échelle (les 3/4 de l’effectif) sont effectivement bien payés. En revanche les hauts fonctionnaires sont tout juste dans la norme compte tenu des horaires effectués et des sujétions imposées.