Le monde ne va pas très bien, mais la France va très mal. Sur le papier la consommation des ménages résiste un peu, mais dans les faits les commerçants savent que les magasins sont vides et que les chalands n’achètent guère, les taxis se plaignent du peu de clientèle, les stocks grossissent dans les entreprises dont l’investissement est en recul (-0,1% au 3ème trimestre), le commerce extérieur est dans le rouge (-0,2% au 3ème trimestre), les recettes fiscales ne sont pas celles attendues,-naturellement car courbe de Laffer oblige-, et le budget de l’Etat dévisse…Le chômage progresse sans fin parce que le modèle de l’Etat providence est définitivement cassé. Et parce que le gouvernement refuse d’en faire le constat. La France est championne du monde des dépenses sociales qui représentent 31,9% de son PIB en 2014. Julien Damon note que les Français comptent pour moins de 1% de la population mondiale, mais qu’ils consomment environ 15% de la protection sociale mondiale et supportent une dette publique égale à 6% de la dette publique mondiale.
Irlande
En 2008, l’économie irlandaise, trop dépendante du marché immobilier, était laminée par la crise. Après une cure d’austérité sans précédent, le pays retrouve enfin le chemin de la croissance. Il est même parvenu à rembourser ses créanciers dès la fin 2013, alors qu’il avait dû emprunter 70 milliards d’euros (Md€) en 2010, soit 120 % de ses recettes publiques de l’époque. La politique économique de l’Irlande est à l’inverse de celle menée par la France au cours de ces quatre dernières décennies : une faible imposition des capitaux, des entreprises et de l’innovation, une baisse de 20 % de- traitement- des fonctionnaires, des coupes budgétaires. En 2010, l’Irlande décidait de réduire son budget de 10 Md€, soit 6 % de son PIB. Par comparaison, on peut dire que c’est l’équivalent d’une réduction de la dépense publique de l’ordre de 120 Md€ en France.
Tout va mal en France. La croissance est en panne, les impôts sur le revenu ne rentrent pas. Les déficits du commerce extérieur et du budget restent importants. L’investissement des entreprises reste en berne. L’emploi continue de se dégrader malgré tous les faux emplois créés et les mille et un moyens de masquer le désastre. Mais les mouvements de rue qui ont eu lieu à Paris en juillet quand Barbès est descendu dans le centre de Paris ne sont que le symptôme de cette France coupée en deux et dont la révolte sourd comme cendres prêtes à reprendre le feu.
27 points de différence- ! C’est la différence entre les marges (28 %) réalisées par les entreprises françaises, par rapport aux entreprises irlandaises, ou – norvégiennes (55 %), d’après Eurostat…
Contrairement à la France, l’Irlande a drastiquement taillé dans ses dépenses publiques et a fortement réduit le nombre de ses fonctionnaires. Et les effets commencent à se faire sentir. Entre…
Innovation : malgré les 12 milliards d’euros et tout un tas de « machins », la France est à la traîne
Les organismes et les aides ne manquent pas : après l’ANVAR (Agence nationale pour la valorisation de la recherche), on a eu OSEO, un établissement public sous contrôle de la…
Produire et exporter le « made in France » : programme très populaire, mais qui ne peut se réaliser que si les entreprises veulent rester ou s’installer en France. Or, elles fuient l’enfer fiscal et réglementaire. A l’étranger les impôts sur les sociétés sont beaucoup moins élevés qu’en France et le cadre juridique est stable et attractif.
La France voudrait à la fois fermer ses frontières aux produits étrangers et exporter plus. Elle aimerait que ses multinationales se développent à l’étranger, mais qu’elles payent toutes leurs impôts en France. Et constatant que les grandes entreprises font surtout leurs profits au-delà de nos frontières, la France les accuse d’optimisation fiscale confinant à la fraude. Plutôt que de s’interroger sur les déficiences structurelles de l’économie française qui ploie sous le poids de l’Etat, celui-ci pointe du doigt les grandes entreprises étrangères pour en faire de faciles boucs émissaires.
1 milliard d’euros de redressement pour Google !
Jean-Philippe Delsol, Administrateur délégué de l’IREF, a été interviewé par le site d’informations Atlantico sur le redressement fiscal concernant Google. Il a surtout dit que « Google aurait déclaré un chiffres…
D’après les étatistes, notre Etat providence devrait nous rendre plus solidaires et plus altruistes. En réalité, c’est le contraire qui s’est produit. L’Etat a tué la générosité individuelle. D’après le World Giving Index réalisé par la Charities Aid Foundation, la France se classe au 77e rang mondial (sur 135) pour ce qui est du niveau de générosité (don et bénévolat). A noter que parmi les 10 premiers on trouve les pays anglo-américains : l’Irlande, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada mais aussi la Suisse et les Pays-Bas. Des pays où il n’y a plus vraiment d’Etat-providence…
Les Irlandais ont été durement touchés par la crise, mais aujourd’hui ils sont en mesure de rembourser les aides internationales qu’ils ont reçues et ils peuvent se financer sur les marchés. Le secret ? Ils ont refusé d’augmenter leur taux d’IS comme l’exigeaient les prêteurs et ils ont diminué les dépenses publiques avec une véritable austérité pour le gouvernement et les fonctionnaires.