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Réduction du nombre de fonctionnaires : cette fois, c’est la bonne ?

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Depuis quelques jours, une petite musique se fait entendre sur toutes les ondes et dans tous les journaux : les ministères sont priés de se serrer (enfin) la ceinture. Ce matin encore sur RTL, la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a rappelé que la France est le pays de la zone euro avec le déficit le plus important et que si les choses continuaient en l’état, ce serait bientôt nos créanciers qui prendraient les décisions à notre place.

Il faut, dit-elle, que nous « rangions la maison », que nous « nous remettions en ordre » car il y a un risque d’être sous la tutelle des institutions internationales et européennes. Et pourquoi les autres pays, qui ont connu les mêmes crises que nous, ne sont pas à un tel point d’endettement, demande benoîtement le journaliste Thomas Sotto ? Parce que, répond la ministre, ils se sont demandé, chaque année, si le moindre euro d’argent public était « bien investi dans le quotidien » des citoyens. En France, on a tendance à se laisser aller, précise-t-elle, en considérant qu’un euro dans le budget de l’État est là pour toujours. Par conséquent, Amélie de Montchalin va discuter avec chaque ministre pour chercher à déterminer si le moindre euro de son budget est utile.

La ministre affirme se considèrer comme la représentante de tous ceux qui payent des impôts et qui veulent savoir si, à la fin, « ça fonctionne » et si « on finance nos priorités », pas nos habitudes.

Le journaliste de RTL demande s’il y a trop de fonctionnaires. Là encore, la réponse n’est pas franche. La ministre commence par dire que le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux (comme l’a fait Sarkozy) ne marche pas, et que le recrutement à tout-va pénalise les fonctionnaires déjà en poste qui ne sont alors pas augmentés. L’idéal ce serait donc d’avoir moins de fonctionnaires, mais mieux payés. Et pour cela, il est nécessaire de réorganiser les administrations, agences, et autres opérateurs qui souvent se chevauchent. Ainsi, sans faire de casse sociale, on peut « à l’horizon de 2 ou 3 ans , faire 2 à 3 milliards d’économies ».

Ces propos appellent deux commentaires. Le premier porte sur la belle formule « financer nos priorités et non nos habitudes ». Cela signifie-t-il que, si nous mettons la barre des priorités bien haut, il faudra donc des moyens en conséquence? Si l’on étend, comme la gauche sait le faire, le domaine du régalien à l’infini, il faudra donc des moyens infinis. Si l’on considère, comme l’extrême-gauche, que l’État doit satisfaire tous les besoins humains, les dépenses publiques n’en finiront donc pas de croître. Par conséquent, la formule est creuse. Elle est extrêmement, voire infiniment macroniste (comme Amélie de Montchalin).

Deuxième commentaire sur la réduction des effectifs. Amélie de Montchalin n’a fait, tout au long de l’interview, que tourner autour du pot. Acculée, elle a tout de même lâché 2 à 3 Md€ d’économies en 2 ou 3 ans en supprimant les doublons. A vrai dire, on est loin du compte ! A aucun moment, elle n’a évoqué la possibilité de lancer un plan de départs volontaires. Jamais, elle n’a donné d’objectifs de réduction d’effectifs. Bref, il est à craindre que l’on fasse comme d’habitude : une moindre progression du nombre d’agents publics par rapport à l’année précédente sera considérée comme une baisse. Là encore, Amélie de Montchalin baigne en plein macronisme. Le président de la République n’a-t-il pas affirmé, lors de sa grande interview sur TF1 à la mi-mai, que si la réduction des effectifs est une des pistes pour réduire la dépense publique, elle n’est pas « celle qui crée le plus d’économies » ? C’est un peu vite oublier qu’un fonctionnaire embauché va peser sur le budget de l’État pendant au moins 60 ans (retraite comprise).

En résumé, la grande réforme du statut de la fonction publique n’est pas pour demain.

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15 commentaires

PhN1250 11 juin 2025 - 8:18 am

Un million de fonctionnaires en plus et développement du numérique pour moins de services , plus de contraintes et un coût de 40 milliards/an ! La France une vraie démocratie libérale donneuse de leçons !

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Virgile 11 juin 2025 - 11:52 am

La France n’est ni une démocratie ni libérale, juste une oligarchie de type de la république romaine antique!

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Papili Aussi 11 juin 2025 - 8:22 am

Et si on dégraissait l’état, Madame le Ministre ?

– faire disparaître 1200 agences inutiles sauf à y caser les copains (80-100 milliards) et qui comme l’ADEME soustraite à d’autres copains (Carbone 4 et pseudopodes, …)
– faire disparaître des centaines de comités Théodule dont le dernier a été créé par ´ Bayrou premier ministre.
– diminuer de 10 % la fonction publique d’état et la fonction publique territoriale (c’est grosso modo le taux d’absentéisme)
– réduire drastiquement les frais de fonctionnement de la présidence, des ministères, des députés et des sénateurs …. Des anciens présidents, ministres, etc etc

Par contre augmenter de
– 50 – 70 000 personnes la fonction publique hospitalière
– 50 – 70 000 personnes les forces de protection armées, gendarmerie, police, frontières, prisons

Cela ferait 150 à 200 milliards d’économies sur les 5 premières années.

Et en continuant les mêmes économies plus celles du nombre des énarques, lobbyistes et autres soit-disant conseillers ou militants consultants, cela devrait faire des diminutions pérennes pendant des dizaines d’années de 50 milliards environ par année

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Virgile 11 juin 2025 - 11:57 am

Sans oublier de cesser de subventionner une myriade d’associations et d’ONG à des fins plus ou moins électorales qui coûtent des dizaines de milliards. Rien que la ville de Paris 270 millions TOUS les ans, y compris des entités à l’étranger!

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Lhph 11 juin 2025 - 3:50 pm

Faire 200 milliards d economies en recrutant 150 000 nouveaux fonctionnaires……🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣🤣

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henriB 11 juin 2025 - 8:37 am

Que le phare soit orienté, enfin, vers les emplois et les nominations des fonctionnaires de l’Etat est une bonne chose. Donc vers leur recrutement.
Question recrutement, il serait intéressant de voir ce qu’il en est du côté des fonctionnaires territoriaux.

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Val Guillaume 11 juin 2025 - 8:54 am

Ah ah “la casse sociale” , le système français ce serait plutôt un grand casse antisocial permanent . Curieux d’ailleurs que ce label “casse sociale” ne soit sorti que pour une suppression de poste de fonctionnaire , suppression qui n’a aucune conséquence sur le fonctionnaire attaché à ce poste puisque le principe du fonctionnariat français est la rente à vie . Jamais ce terme n’est utilisé pour un salarié du privé mis au chômage . Certains poussent même le vice à dire : “la suppression d’un poste dans le public , c’est au bout du compte- (? ) la même chose (?)” . Bon soyons sérieux , on ne supprimera jamais de poste de fonctionnaire . Les fonctionnaires pleureront sur le lait renversé en accusant le “néolibéralisme” quand la France ruinée ne pourra plus payer la rente .

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DUPOND 11 juin 2025 - 9:05 am

Lâcheté de tous ces gouvernants e tous , en commençant par le premier d’entre eux.
Les élites et leurs amis se gavent sur le dos des “gueux” . Et les fonctionnaires ne risquent pas le chômage , et d’autres catégories de métiers en tensions ne trouvent pas de volontaires parmi les chômeurs . !!!! Les mensonges ça suffit
Un drame pour les français.

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Favatier 11 juin 2025 - 10:06 am

Amélie de Montchalin a le courage d’annoncer un processus de budget base zéro, je pense qu’il faut encourager cette démarche et la soutenir.

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Albatros 12 juin 2025 - 12:08 pm

Amélie de Montchalin est une macroniste hypocrite qui croit en la “parole performatrice”. Elle ne fera rien, en parfaite harmonie avec le Roi Fait Néant Bayrou et avec son mentor, le petit branleur socialiste arriviste.

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Moreaux 11 juin 2025 - 10:08 am

“L’idéal ce serait donc d’avoir moins de fonctionnaires, mais mieux payés.”
Dans n’importe quelle entreprise ( que la gôche dira “ultralibérale”), quand il y a sureffectif par rapport aux besoins de “production”( un gros mot pour les mêmes), la méthode est simple: on garde les meilleurs aux postes essentiels et on envoie les autres se recycler pour être plus efficaces au travail, quand ils en auront retrouvé!
Cela suppose une évaluation préalable de chaque salarié, et dans l’administration, cela amènera à se poser la question de l’utilité d’un poste de fonctionnaire, et de ses résultats ( sa “production”) Et s’il ne produit que “des bâtons dans les roues” de l’activité nationale, on supprime.
Et si l’évaluation est positive, on améliore le salaire, mais fini l’emploi à vie, la promotion automatique, et une évaluation régulière obligatoire des performances. C’est à ce prix que l’on y arrivera, et il y a du boulot!!!!

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Val Guillaume 11 juin 2025 - 1:47 pm

@Moreaux Les grosses entreprises françaises privées ont aussi des travers semblables à ceux du public : gros chèques et retraite anticipée sur le dos du contribuable via l’assu chômage , placards dorés , … dont ne bénéficie pas la plèbe de ces entreprises . Mais il existe des cordes de rappel : les actionnaires , les clients , les concurrents . Par ailleurs , quand un plan de licenciement est mis en route , ce sont souvent les meilleurs qui prennent le chèque car ils sauront qu’ils retrouveront du travail ailleurs , restent donc ceux que l’on ne préfère pas . Bref , je suis d’accord avec vous sur le gouffre entre privé et public (en défaveur du public) , mais dire que le privé fonctionne parfaitement n’est pas exact non plus .

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Yves Heulenote- Poh 11 juin 2025 - 4:36 pm

Ces huluberlus qui nous gouvernent ont tous un point commun. Aucun n’a de connaissance de l’entreprise , de la gestion. Tous ont le sens de cette supériorité qui les ridiculise au plus haut point mais ne le savent pas .
Se serrer la ceinture ? Mais oui, nous allons faire un effort en réduisant la vitesse de croissance de nos dépenses.
Firmin , vous voulez bien rappeler au chauffeur qu’il doit aller chercher les enfants à l’école !

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Y'enamarre 12 juin 2025 - 7:43 pm

Comme d’habitude rien ne sera fait sauf continuer à peler le dos des travailleurs et cajoler certains inactifs et planqués de ce pays.
Aucunes illusions à se faire !!

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Essentielliste 12 juin 2025 - 11:16 pm

Oui Madame de Momonchalain, s’il vous plait, DE Monchalain n’a pas le sens du ridicule lorsqu’elle vous fait miroiter des économies qui vont remettre les finances publiques en ordre !! elle nous lâche 2 à 3 milliards!!n et encore sur les années à venir ..
Personne jusqu’à présent ne lui a fait comprendre que son “Ambition” est totalement grotesque vu la hauteur gigantesque des gaspillages actuels :

65 milliards minimum de dépenses des “Agences” et Organismes associés
60 milliards de fraudes aux allocations sociales (sécu. retraite. RSA, chômage etc.) voir rapport Charles Prat,
ancien magistrat
40 à 50 milliards dus au “mille feuilles ” administratif
100 MILLIARDS de Contribution et SurContribution à charge de l’Etat, donc de nous pour le paiement des
retraites de la fonction publique au sens large (l’Etat, les Territoriaux ,,les Hospitaliers,les militaires et les
autre organismes Publics ( SNCF. La POSTE. La RATP, La Banque de France et bien d’autres..)

Cela fait plus de 200 millliards CHAQUE ANNEE. et la Monchalain de nous faire miroiter son Trésor d’économies
de 2 à 3 milliards après un travail épuisant de recherche .. et pas pour tout de suite …

BREF tout ce personnel gouvernemental pléthorique n’est constitué que de tristes clowns qui ne nous font pas rire
lorsque l’on sait qu’ils nous précipitent chaque jour un peu plus près du MUR.

Qui va se lever pour entraînet les français dans un virage salutaire et indispensable ?

Essentielliste

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