Dans un article intitulé « De Lénine à Poutine : cent sept ans de malfaisance », Françoise Thom rappelle que « Depuis le coup d’État bolchévique de 1917, Lénine et ses camarades ont élaboré les principes de leurs relations avec le monde extérieur : déstabiliser l’ordre international par la propagande et la désinformation ; pénétrer les institutions des pays capitalistes afin de les affaiblir de l’intérieur, etc. Pratiquée par tous les dirigeants soviétiques, cette politique de nuisance est toujours active sous Poutine, formé sur les  « logiciels » du KGB. » Cela explique pourquoi Poutine gomme et révise l’histoire de la Russie, et pourquoi il joue sur les peurs des démocraties.
Quelques semaines seulement avant l’invasion de l’Ukraine en février 2022, Poutine a dissous l’une des plus anciennes ONG russes, Mémorial International, créée en 1992 pour recenser et étudier les répressions politiques en URSS. L’ONG a été accusée d’avoir « créé une fausse image de l’URSS en tant qu’État terroriste ». Le dictateur ne s’est pas arrêté là . Le 27 février 2024, Oleg Orlov, co-président de Mémorial et lauréat du prix Sakharov attribué par le Parlement européen, a été condamné à deux ans et demi de prison pour un article dans lequel il critiquait la guerre contre l’Ukraine. Oleg Orlov a 70 ans ! Il y a seulement quelques jours, le seul grand musée d’État consacré au goulag et aux répressions soviétiques a brusquement annoncé, sans préavis, sa fermeture, présentée comme « temporaire » au motif officiel « de violations de la sécurité incendie ». Aucune date de réouverture n’a été spécifiée.
Poutine veut effacer le passé criminel de la Russie. Peu lui importe de faire ainsi disparaître la mémoire de millions de victimes. Il récrit l’histoire à sa manière, allant jusqu’à nier l’existence de la nation ukrainienne ainsi que d’autres nations voisines. Il se fabrique ainsi une bonne conscience pour les occuper. Il actionne des leviers susceptibles d’effrayer le monde libre, comme les missiles intercontinentaux qui détruisent des villes ukrainiennes. Ses alliés et fournisseurs de matériel de guerre sont les pires dictateurs de la planète. C’est avec les drones des islamistes iraniens, les obus et les soldats de la Corée du Nord que cet homme, qui se prétend le « plus grand défenseur de la chrétienté », détruit l’Ukraine, tue les Ukrainiens chrétiens. Et c’est encore Françoise Thom qui nous met en garde : « L’histoire montre que plus la Russie s’enfonce dans le dénuement et l’asservissement, plus ses ambitions de conquête s’exacerbent. ».
8 commentaires
L perversion de la Russie ne remonte pas à Lénine mais beaucoup plus loin, la Russie a toujours été un peuple de prédateurs, avec Poutine elle est juste de retour à son état naturel après une courte pause. la seule issue c’est de lui faire subir ce que l’Allemagne Nazi à subit afin, qu’elle expie enfin tous ses crimes.
Exactement !
Réinstallation de la statue de Dzerjinski en 2023, le créateur de la Tchéka et, avec Lénine, des premiers goulags, connu pour son implacable cruauté et sa haine des démocraties
La vraie nature de Poutine est apparue clairement lorsqu’il a officiellement réhabilité Staline. Ce jour-là , tous ceux qui faisaient montre d’un peu de psychologie et d’analyse ont compris que l’heure était grave. Mais, nombre de nos dirigeants n’ont ni compréhension ni finesse psychologique. Depuis sa prime jeunesse, Poutine a évolué dans les milieux mafieux dont il est devenu un caïd avec l’aide de personnalités telles que l’ancien maire de St.-Petersbourg ou en faisant main basse sur les avoirs de la banque russe ou encore en étant définitivement mis en selle par Eltsine. Qu’attendre d’autre d’un chef de mafia? Surtout que depuis 1989, il n’a qu’une idée: revenir à l’URSS. Comme Hitler voulait terminer la 1ère guerre mondiale…. Poutine est d’ailleurs un mix d’Hitler et de Staline. Tout ce qu’il a fait et continue de faire est directement calqué sur les actions de ses 2 mentors.
(au fait, le participe passé fu verbe dissoudre est: dissout).
Tout à fait !
Voilà qui est bien vu et bien dit ! Les démocraties occidentales demeurent bien naïves…
Tant qu’à évoquer un passé russe criminel, ne faudrait-il pas considérer que bien des aspects épouvantables de la Russie soviétiques sont déjà présents, et pas qu’en germe, dans la Russie tsaristetout aussi impérialiste, conquérante, dominatrice et convaincue des droits que donnerait l’usage ‘victorieux’ de la force ? Routine fait autant – si pas plus – référence au passé tsariste qu’au passé soviétique. Ce n’est pas le communiste que Pouytine voit en Staline, c’est l’imperator qu’e lui-même voudrait être. Prétentions d’un autre temps? D’un autre côté force est de reconnaître que le modèle n’est pas si éloigné de celui qui fonda la plupart des nations occidentales et les fonde encore aujourd’hui – une histoire de domination, de conquêtes… et de héros. Il n’y a pas beaucoup d’écoles où la jeunesse apprend que Jules César Louis XIV ou Bonaparte ne sont pas si admirables que ça.
Heureusement qu’il reste des musées du goulag dans d’anciennes républiques satellites. Celui de Riga sur les déportations est glaçant.