Mon collègue Jean-Philippe Feldman a dit tout le mal qu’il pensait du mandat de Jean Tiberi à la tête de la mairie de Paris. A juste titre. Nous ne le contredirons pas sur les turpitudes de cet élu et de son épouse qui étaient, paraît-il, surnommés « les Thénardier » dans les couloirs feutrés de l’Hôtel de Ville.
Néanmoins, quand Tiberi a laissé la mairie au socialiste Delanoë, en 2001, les finances de la ville présentaient un tout autre visage qu’aujourd’hui.
En attendant que les comptes 2024 soient publiés, nous pouvons rappeler qu’à la fin de l’année 2000, dernière année complète du mandat de Jean Tiberi, la dette de la ville était d’à peine 1,4 milliard d’euros (Md€). A la fin de celui de Bertrand Delanoë, en 2013, elle était montée à 3,7 Md€, soit une augmentation de 166% en 13 ans (+12,7% par an). A la fin de l’année 2023, après neuf années de gestion d’Anne Hidalgo, elle était de 9,8 Md€, soit une progression de 155% (+17% par an). Le budget prévoyait que la dette soit de 10,6 Md€ à la fin 2024. Entre la fin de la mandature Tiberi et aujourd’hui, la dette a donc progressé de 657%.
Paris se dépeuplant, la dette par habitant augmente un peu plus. Alors qu’elle était de 650€ en 2000, elle était fin 2023 de 4 551€ par Parisien.
Du côté de la trésorerie, les choses sont pires encore. Alors qu’avant l’arrivée d’Anne Hidalgo, la ville n’émettait pas de billets de trésorerie – titres de créance émis à court terme (1 à 3 mois) pour boucler les fins de mois difficiles – elle s’est est mise à partir de 2019. D’abord modestement – 500 millions d’euros (M€) – puis de façon frénétique – 8,2 Md€ en 2023. Soit une hausse de 1 391% depuis 2019 ! Des chiffres qui montrent que Paris a des difficultés majeures à assumer ses dépenses de fonctionnement quotidiennes.
Enfin, si nous comparons l’actif de la trésorerie et le passif, nous constatons que, depuis 2020, la trésorerie nette de la ville de Paris est négative. En 2018, il n’y avait pas de passif (billets de trésorerie non remboursés), la trésorerie nette était alors égale à ce que la ville détenait sur son compte au Trésor public, soit 314 M€. Fin 2023, ce compte n’affichait plus que 18 M€ et le passif de trésorerie était de 380 M€. La trésorerie nette de Paris était donc déficitaire de plus de 360 M€.
Comme nous l’avons déjà dit, les Parisiens peuvent craindre un tsunami d’impôts après les municipales de 2026.
6 commentaires
Aïe !
Ouille !
et mon épouse qui rêve d’habiter Paris…
je pense que nous allons rester chez nous.
“….les Parisiens peuvent craindre un tsunami d’impôts après les municipales de 2026.”
Et ils ne l’auront pas volé, eux qui ont si bien voté.
En espérant que ce soit les Parisiens qui paient leur pots cassés et non pas l’ensemble des Français
bonjour,
attention, un peu de rigueur dans les calculs SVP. Passer de 1,4 à 3,7M€ fait bien progresser de 166% mais ne peut pas se traduire par 12,7% / an. En effet, si on part d’une base 100, la deuxième année, la base serait de 112,7 et ainsi de suite…Il ne sert à rien de mentionner une progression annuelle dans ce cas.
Merci, Monsieur, pour votre remarque. Vous avez raison, j’ai été un peu trop rapide dans mes calculs.
Oui Jean Cossin , manipuler les chiffres des pourcentages n’est pas si aisé qu’il n’y parait .
Un exemple : Publicité pour un achat TVA offerte . Si elle est à 20% l’acheteur pense : Chouette je vais économiser 20%. Eh bien non! Au lieu de payer pour un achat de 100 euros HT donc 100 euros TTC l’économie sera de 17 % ! (100: 120 = 0.83) Ce qui reste quand-même intéressant !