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Organismes administratifs  : leur budget a augmenté de 54 % en moins de 15 ans

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En 2023, la France recensait environ 750 « agences gouvernementales », réparties en plusieurs catégories : les opérateurs de l’État, les organismes divers d’administration centrale (ODAC), les autorités administratives indépendantes (AAI), les autorités publiques indépendantes (API) et les entités dotées d’un comptable public (EDCP).

Si l’on ajoute à cela les 313 comités dits « Théodule », on atteint environ 1 100 agences. Un chiffre qui stagne depuis 2010. Ces agences, aux périmètres parfois flous, contribuent à entretenir un véritable brouillard administratif.

Derrière cette stagnation se cache une évolution budgétaire inquiétante. Le budget total alloué à ces structures a bondi à plus de 77 milliards d’euros, contre 50 milliards d’euros en 2012. Par ailleurs, le nombre des opérateurs de l’État a diminué depuis 2008, où ils étaient 649, contre 434 aujourd’hui, mais leurs moyens budgétaires sont passés de 1,4 % du PIB en 2007 à 2,7 % en 2023, selon Fipeco. Le contraste entre le nombre d’agences inchangé et l’ampleur de cette augmentation budgétaire est alarmant.

Certaines structures concentrent à elles seules des budgets massifs. L’ADEME (Agence de la transition écologique), par exemple, a coûté 4,2 milliards d’euros en 2024. De plus, certaines agences sont redondantes dans leurs missions. C’est notamment le cas d’Atout France et Business France, qui œuvrent toutes deux à la promotion de la France à l’international, bien qu’elles disposent de budgets distincts.

Au-delà des dotations budgétaires, c’est l’ensemble de la masse salariale qui suit une courbe ascendante. En 2023, la masse salariale des seuls opérateurs de l’État atteignait 33,5 milliards d’euros, l’augmentation de 3 milliards d’euros par rapport à 2021. Le nombre de salariés suit la même tendance : les agences employaient,  490 000 en 2025 contre 451 000 personnes en 2012, soit une hausse de presque 9 % (France Travail représentant à elle seule 12 % de l’effectif total de ces agences gouvernementales).

Cette augmentation continue des effectifs et des dépenses a-t-elle débouché sur un travail utile et sérieux ? Selon le rapport de la Cour des comptes publié en 2021, seuls 22 % des opérateurs de l’État disposaient d’un contrat d’objectifs en vigueur en 2020. Autrement dit, près de huit opérateurs sur dix agissent sans cadre contractuel clair, ce qui rend toute évaluation sérieuse de leur efficacité quasiment impossible. Toujours selon ce rapport : « Ces opérateurs, qui représentent les plus gros enjeux financiers, concentrent en réalité presque la moitié des financements de l’État. Cela signifie néanmoins que plus de la moitié des financements de l’État est versée à des opérateurs qui ne disposent pas de COP (Contrat d’Objectifs et de performance) actuellement en vigueur ».

Le constat est clair : la dépense publique pour les agences gouvernementales continue de croître dans l’ombre, pour une efficacité qui reste à prouver.

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7 commentaires

Roven 29 avril 2025 - 7:56 am

Que penserez-vous qu’il se passerait si on supprimait tous les comités, agences, CESE et autre comités Théodule sans réfléchir ? Rien, sinon une diminution de l’endettement national…

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rges sont tirées vers le bas 29 avril 2025 - 8:46 am

C’est le bilan de 13 ans de socialisme. Les classes moyennes assénées d’impôts, de charges et de contraintes sont tirées vers le bas. Les politiques , l’élite, les communicants et la haute fonction publique vivent de mieux en mieux, certains tels des cancrelats à voir à quelle rapidité ils se reproduisent.

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Virgile 29 avril 2025 - 11:09 am

Pour une inefficacité que nous connaissons tous puisque ce ne sont que des planques pour politiciens, et leurs copains, échouant aux élections. La nomenklatura se serant les coudes mais ouvrant les bourses des contribuables!

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Yves Heulenote- Poh 29 avril 2025 - 5:56 pm

N’y a-t-il pas là tous les ingrédients pour faire une bonne Daube ?

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Jean-Aymar de Sekonla 29 avril 2025 - 6:03 pm

Macron promettait 60 milliards d’euros d’économies, par an, pour se faire élire (une vidéo diffuséesur Cnews en atteste sans ambiguïté). Aujourd’hui vous démontrez régulièrement qu’il pourrait faire ces économies… mais ne les fait pas!
J’ai vérifié, cela relève de l’escroquerie et est punit de 5 ans de prison et 375000€ d’amende.
Alors, qu’attendez vous pour porter plainte pour escroquerie?
… si non laissez tomber et parlez nous d’autre chose.

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MIMOSAS 30 avril 2025 - 11:29 am

Et dans le même temps, grâce aux “espaces adhérents”, nous, les entreprises, en faisons toujours plus à leur place !

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Albatros 3 mai 2025 - 12:12 am

Et même un COP peut être particulièrement brumeux, comme celui de l’ANSES, notamment sur les moyens de contrôle et de mesure des performances. Et celui de certaines instances dont le nombre de réunions est un “indicateur” mais aucunement le contenu ni la pertinence desdites réunions.

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