Les temps sont durs pour les associations ou prétendues telles, d’autant que certaines collectivités locales réduisent la voilure.
Selon le baromètre de la générosité 2024 dévoilé par France Générosités en juin 2025, les dons aux associations ont certes progressé de 1,9 % par rapport à 2023, de 3 % si l’on compte les « urgences médiatisées », mais il s’agit de la seconde progression la plus faible depuis deux décennies. Les dons de moins de 150 euros baissent de 3,1 % et ils ne représentent plus que 39 % de l’ensemble des dons contre 69 % en 2005. En revanche, les dons supérieurs à 10.000 € représentent aujourd’hui 8 % de l’ensemble des dons, un doublement en 20 ans, malgré une baisse de 0,3 % entre 2023 et 2024.
Il est difficile de connaître l’ampleur exacte des subventions reçues par le secteur associatif tant règne l’opacité. Le rapport du 6 novembre 2024 de l’Inspection générale de l’Education, du Sport et de la Recherche dévoilait que les ministères avaient accordé 8,5 milliards d’euros de subventions aux associations en 2023. Si l’on ajoute les autres sources de subventions, à commencer par celles versées par les collectivités locales, ce sont plusieurs dizaines de milliards d’euros de subventions et aides que reçoivent les associations chaque année. Ainsi, exemple paradigmatique, en 2023, la Ville de Paris a octroyé la bagatelle de 271 millions d’euros à 2.795 associations (Le Parisien, 4 juin 2025). Le 3 juin dernier, le Conseil de Paris se prononçait encore sur une flopée de subventions, près de 50 millions étant en jeu selon les calculs du Monde (3 juin 2025).
Il est permis de s’en étonner puisque, par définition, une association est un organisme de droit privé, appartenant comme tel à la sphère de la société civile, et on ne voit dès lors pas pour quelle raison l’État, entendu au sens large, devrait s’en mêler. Il semble pourtant que cette opinion soit loin d’être partagée. On se souvient des coupes effectuées fin 2024 selon les vœux de Christelle Morançais, la Présidente de la région des Pays-de-la-Loire, et des réactions indignées qui s’en sont suivies.
Nous avions gardé en réserve un article de Ouest France (17-18 mai 2025) dans la même veine. Le quotidien régional de gauche s’interrogeait en titre : « L’argent du privé au secours de la culture bretonne ? ». En effet, « alors que les principaux bailleurs de fonds (les collectivités territoriales) du secteur culturel breton sont soumis au régime minceur, l’inquiétude gagne du terrain ». Et l’article de nous parler :
- de telle association, « gardienne de la mémoire bretonne », dont 80 % du budget annuel dépendent « des subventions attribuées majoritairement par le Conseil régional et les Conseils départementaux » ;
- de telle autre association, à l’objet identique, qui « exige (sic) de l’État une répartition équitable des crédits culturels entre la Bretagne et Paris » ;
- ou encore de telle autre, « réseau d’écoles associatives en langue bretonne, laïques et gratuites (sic) », qui milite pour l’accroissement de l’aide publique à travers toutes les intercommunalités et les métropoles qui pourraient « verser un euro par an et par habitant ».
En contrepoint, rappelons que l’Iref ne vit que de la générosité de ses bienaimés donateurs, et qu’il ne perçoit en conséquence aucune aide ou subvention publique. Certains feraient bien de s’en inspirer…
17 commentaires
Aucune association ne devrait être “subventionnée” par les strates de l’État. Elle ne devrait exister que par les dons ou adhésions de ses membres. Il en est de même pour toutes les ONG qui, quand on gratte un peu, on s’aperçoit qu’elles ont “un chiffre d’affaire” (Greenpeace par exemple). On peut ajouter “la presse” grassement subventionnée également. Arrêter l’accueil de tous les gens qui ne peuvent pas nous encadrer. Que l’on s’occupe des “vrais réfugiés” (couvert par la Convention du 28 juillet 1951) le reste doit rester chez lui. Que d’économies potentielles en perspective, mais pour cela il faudrait un vrai dirigeant qui ait le sens de la Nation avec un gouvernement du même niveau, hélas ce n’est pas le cas.
“Associations lucratives sans but”… j’adore!
Si une association répond à un besoin elle peut se financer par elle même avec ses adhérents sinon je doute de ses objectifs
Le scandale, c’est les salaires exorbitants et avantages divers et variés des dirigeants de certaines associations dites sociales , mais qui défendent plus une idéologie, et qui sont financées à coup de grosses subventions publiques. Excemple : Greenpeace and co.
1.3 million d’associations en activité en France,70.000 nouvelles se créent par an!Combien d’associations de tricheurs anonymes;corruption,trafic d’influence,de concussion,prise illégale d’intérêts,détournement de fonds publics et de favoritisme? Exemple,AIRMA(maladie d’Alzheimer) seulement 6.8% des sommes collectés depuis 2003 reversées, contre 7.5 millions versé aux “prestataires” chargés du courrier,du marketing et de la comptabilité:une mafia bien organisée,intouchable.
Bonjour, la plupart Des associations sont reconnues utilité publique et les dons que l’ont fait parvenir permettent d’avoir un avantage fiscal de 60%. Ce qui augmente d’autant la dette de l’État que nous remboursons tous par intermédiaire de la CRDS, ce qui signifie perte du pouvoir d’achat et perte de compétitivité des entreprises de faillite, licenciement, chômage, désindustrialisation, …
L’associatif dans une société hyper individualisée est sans aucun doute l’un des rare lieu de préservation de la vie sociale. Toutefois il faut distinguer entre les associations dont le but est l’épanouissement intellectuel ou physique collectif des individus et les associations dont le but est de défendre une idéologie qui ne concerne qu’une pu plusieurs minorités de personnes et qui peuvent parfois nuire à la l’équilibre de la société et enfin les associations dites de jouissance où l’on se retrouve par affinité pour pratiquer une activité qu’on aime pratiquer entre copains, lesquelles sont du domaine strictement privé et ne justifient à ce titre d’aucune aide publique. Faisons déjà ce tri et des économies substantielles vont apparaître immédiatement.
Dire que l’état ne trouve pas, et ne veux pas faire d’économies, mais continue des gaspiller des dizaines de milliards pour des associations sans intérêt !
« Associations lucratives sans but » est le titre d’un excellent ouvrage de mon ami feu Patrick Kalenbach, diplômé de l’ENA, président des Associations Familiales Protestantes, administrateur de l’Union Nationale des Associations Familiales.
Le livre a trente ans environ (!), le mal est ancien et profond…et ne fait que s’aggraver.
C’est pas gagné !
Vivre en faisant l’ aumône est un sport national dans ce pays.
Une association est l’affaire de ses adhérents, qui bénéficient déjà de 66 voir 75% de réduction d’impôts. Mais ça, c’est pour tous. Alors, comment entretenir la clientèle? Arroser.
Bravo ! Sur le principe il est trop souvent oublié que l’association est d’abord une affaire privée. Et je vois trop souvent des groupements se créer dans le contexte « notre cause est juste, elle mérite donc une subvention ».
Je ne parle pas des exemples extrêmes d’associations montées dans un but lucratif au bénéfice de leurs dirigeants ou de proches.
Les langues et cultures régionales se battent depuis des années pour se sauver et préserver ainsi un patrimoine irremplaçable, quand le “gross Paris” percoit des subventions pour une culture, souvent élitiste, qui ne concerne qu’une faible partie de la population : ramenées au nombre d’habitants, ce qu’ils perçoivent par rapport au reste de la population du territoire est tout simplement indécent; quand aux écoles; elles sont associatives et ne sont pas gavée de subventions : pour leur fonctionnement, c’est un comité de soutien qui assure principalement le financement, et au quotidien, c’est beaucoup le système D. Celà aurait du sens de pouvoir les péreniser. Les cultures et langues régionales méritent mieux que le mépris.
Il ne faut quand même pas oublier que l’IREF vit aussi de subsides publiques puisque les dons qui lui sont fait sont déductibles des impôts. 1000€ de dons à l’IREF, c’est 640€ d’impôts en moins, équivalent à 640€ de subventions, même si non fléchée à l’IREF.
NON, pas vraiment car nous n’y sommes pour rien dans les déductions ! Ce n’est pas nous qui les avons demandées ! De plus, le don est volontaire, la subvention publique c’est l’argent des contribuables auxquels on n’a rien demandé !
Alors dans ce cas soyez cohérent et ne mettez pas en avant la réduction fiscale 🙂 Et vous pouvez très bien ne pas en émettre. Je donne à beaucoup d’associations. Lorsque je peux donner 100€ et qu’il y a réduction fiscale, je donne 300€ en sachant que c’est l’État qui payera in fine les 200€ supplémentaires.
Je suis tout à fait cohérent ! Il y a des donateurs qui ne demandent pas de reçu fiscal ! Certains (Français) qui nous donnent (beaucoup) habitent à l’étranger. Par ailleurs, choisir de donner à un organisme privé qu’à l’Etat est tout à fait légitime. Et, encore plus important, nous demandons dans nos propositions la suppression des niches fiscales !!!