Alors que s’ouvre le Salon du Bourget, vitrine mondiale de l’innovation aéronautique, un constat s’impose : loin de décliner, l’avion se transforme. Et malgré les critiques écologistes, les jeunes continuent de le plébisciter. Selon un sondage du 10 juin, mené par l’Ifop et le cabinet Sia pour la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers, les moins de 35 ans représentent 46 % des passagers aériens, soit 9 points de plus qu’en 2016. Les 15–24 ans, à eux seuls, comptent pour 19 % du trafic (contre 13 % huit ans plus tôt). De plus, 78 % reconnaissent que le transport aérien est indispensable au développement économique.
Certes, 11 % des Français évoquent une « honte de prendre l’avion » et un tiers des moins de 35 ans se disent sensibles aux critiques contre le transport en avion. Mais ces critiques s’appuient souvent sur des scénarios biaisés. Résultat : 60 % des sondés surestiment fortement l’empreinte carbone de l’aviation, qui ne représente pourtant que 2,4 % des émissions mondiales de CO2.
Si les jeunes continuent de voler, c’est tout simplement parce que l’avion reste le mode de transport le plus efficace et le plus compétitif. Une étude de Greenpeace de 2023 révèle qu’en Europe, un billet de train coûte en moyenne deux fois plus cher que l’avion ; en France, le ratio atteint 2,6. Faute de vraie concurrence, la SNCF a augmenté ses tarifs de 8 % depuis 2019, tandis que « 71 % des Français se déclarent ainsi sensibles à toute augmentation des taxes dans leur recours à l’avion ». À cela s’ajoute un point rarement rappelé : la sécurité. Entre 2019-2023, la France a déploré 51 morts dans l’aérien, contre 74 dans le ferroviaire, 313 dans le maritime et 3 302 sur les routes. L’avion reste, objectivement, le moyen de transport le plus sûr.
Plutôt que de stigmatiser le transport qui favorise de nombreuses liaisons internationales, il serait plus rationnel de répondre à l’attente de 70 % des Français : laisser les entreprises innover librement pour faire évoluer le domaine de l’aviation. D’autant que 61 % des sondés reconnaissent que les efforts sont déjà tangibles. Avions plus sobres, itinéraires optimisés, carburants alternatifs : les chantiers sont ouverts.
Parmi ces innovations, les carburants d’aviation durable (SAF) occupent une place de choix. Leur production a triplé en 2023, atteignant 600 millions de litres, avec un potentiel de réduction des émissions de CO2 jusqu’à 90 % sur l’ensemble du cycle de vie. Et même si l’Union européenne vient s’en mêler en imposant désormais un pourcentage minimal de SAF, d’autres solutions émergent, tout aussi prometteuses et plus respectueuses du marché : c’est le cas de l’hydrogène notamment, plus sobre et avec un potentiel d’efficacité impressionnant.
Airbus ou des start-ups comme Blue Spirit Aero (présente au salon du Bourget 2025) investissent dans cette technologie. Selon un rapport de l’Académie de l’air et de l’espace, « un A320 emporte jusqu’à 23 tonnes de kérosène. 9 tonnes d’hydrogène liquide suffisent pour fournir la même énergie ». L’hydrogène pourrait potentiellement concurrencer le kérosène à terme, sans subvention publique, à mesure que les coûts baissent. Enfin, rappelons que selon Aurélien Bigo, ingénieur spécialiste de la transition écologique dans les transports, « les compagnies ont divisé par quatre la consommation d’énergie par passager depuis 1970 ».
On ne résoudra pas les questions environnementales par les taxes ou le boycott, mais par la liberté d’innover et la confiance dans la technologie. L’avion n’est pas l’ennemi : c’est un outil imparfait du progrès. Comme le rappellent Max Falque, Jean-Pierre Chamoux et Erwaen Queinnec : la nature a besoin d’entrepreneurs.
5 commentaires
Allez parlons innovations : selon les constantes de physique et non pas d’un rapport orienté avec un argument qui parait de poids, si le dihydrogène se place en première position pour l’énergie chimique potentiellement contenue par unité de masse, il est en dernière place par unité chimique soit par mole et c’est ce qui compte… revoir ce qu’a défini Mr. Avogadro. (dihydrogène 143 Méga joules par kg, 12Kjoules par litre, 61000 BTU par livre et 286 Kjoules par mole, à comparer au gazole, voisin du kéro : 47 mégajoules/kg, 38080 kjoules par litre19300 BTU par livre et 7600 kj/mole) . En effet l’hydrogène a un pros défaut, il a une très faible densité et ça change tout. Et toutes les opérations pour “fabriquer” cette “énergie” se calculent en joules par mole…. Sur ce point un ingénieur célèbre a raison, l’avion à hydrogène existe, il s’appelle une fusée… et c’est toujours sans compter sur ce qu’a défini Germain Henri HESS sur les variations d’enthalpie ! Intuitivement les jeunes ont bien raison d’être attiré par l’aviation, il y a plein de métiers valorisants des compétences diverses bien évidement basées sur des connaissances solides.
…et que dire des infrastructures de transport et de stockage sous haute pression et basse température!
C’est toujours étrange de comparer la mortalité des voyages en avion à celle des déplacements en voiture. Vous prenez souvent l’avion pour faire vos courses ou aller au boulot ? Comparons des choses comparables!
ce sont des comparaisons internationales concernant les transports/nombre d evoyageurs
Tant mieux pour le développement de l’aviation et tant pis pour les prophètes de malheur.